Mise à jour du 16 juin 2020
Sur Twitter, le collectif Collages féministes de Lyon vient de lancer un appel à témoignages pour montrer l’ampleur des agressions sexuelles, menaces et harcèlements à travers des collages.
Pour témoigner, il suffit d’envoyer un mail à l’adresse temoignages.cfl[at]protonmail.com avant le 22 juin, en précisant l’âge au moment des faits.
Initialement publié le 4 juin 2020
Tu l’as peut-être vu apparaitre dans ton feed sans trop comprendre de quoi il s’agissait : depuis deux jours, des milliers de femmes tweetent quasiment le même message, créant une chaîne de tweets infinie.
« I was » sur Twitter, un mouvement contre les violences sexuelles
Dans la lignée des mouvements #BlackOutTuesday et #BlackLivesMatter qui ont ouvert la voix de milliers de personnes sur les violences racistes qu’elles subissent au quotidien, des femmes, pour la plupart noires et/ou arabes, évoquent leur première agression sexuelle.
Elles le font avec sobriété, à travers des tweets commençant par « i was
» et mentionnant l’âge qu’elles avaient lorsqu’elles ont été violentées.
« J’avais 22 ans. »
Le mouvement est arrivé en France. En plus de dévoiler l’âge de leur première agression, certaines internautes ont choisi de raconter leurs histoires.
Les tweets sont nombreux et glaçants, comme l’étaient les messages publiés avec le hashtag #MeToo.
Des femmes racontent pourquoi elles n’ont pas porté plainte
Les femmes qui témoignent reçoivent depuis plusieurs jours des réponses de soutien mais aussi de nombreux jugements sur leurs décisions.
Bien que rien ne les oblige à le faire, avec le hashtag #WhyIDidntReport, elles tentent de faire comprendre pourquoi elles n’ont pas porté plainte au moment des faits.
« J’avais 6 ans, c’était dans ma chambre. Je n’ai pas su quoi faire. »
« J’avais 14 ans, il en avait 23. Je n’ai pas voulu lui causer des ennuis, ni faire honte à ma famille. »
Parfois, la plainte a même été classée sans suite.
« #PourquoiJenAiPasPortéPlainte mais j’ai porté plainte. Le détective et la police m’ont fait attendre des mois avant d’essayer de contacter mon violeur. Puis ils ont clos l’affaire sans m’en informer. « Il n’y avait pas assez de preuves », bien qu’ils ont choisi de ne pas examiner mon kit de viol et mon dossier à l’hôpital. Le système est niqué. »
Malheureusement, sur le sujet des agressions sexuelles, l’ignorance est encore très répandue.
Une étude menée par l’Association Mémoire traumatique et Victimologie démontrait en 2018 que 15% des gens pensent que la victime est en partie responsable de son agression.
Il faut donc encore faire preuve de beaucoup de pédagogie pour faire comprendre les mécaniques des agressions sexuelles.
Parfois, ces courageux témoignages peuvent provoquer l’empathie nécessaire à une prise de conscience, en plus de défaire les idées reçues tenaces autour du viol et des violences sexuelles !
- Que faire après un viol ?
- Face aux violentes faites aux femmes, un site et un numéro : le 3919
- En avant toute(s), un site pour les jeunes femmes victimes de violences conjugales
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Il n'y a pas encore de commentaire sur cet article.