Un pas de plus franchi pour améliorer l’accès à l’avortement ! Un amendement de loi de financement de la sécurité sociale 2021 promulgué le mardi 14 décembre 2020 autorise les sages-femmes à pratiquer les IVG instrumentales (à titre expérimental, pendant trois ans, pour le moment).
Cette mesure bienvenue permettra de désengorger les centres qui pratiquent l’avortement et de faciliter ainsi l’accès à ce droit.
Les sages-femmes réagissent au fait de pouvoir pratiquer des IVG instrumentales
Alors que jusqu’ici les sages-femmes n’étaient autorisées qu’à pratiquer des IVG par voie médicamenteuse jusqu’à 7 semaines de grossesse, elles pourront s’occuper des IVG instrumentales jusqu’à 10 semaines de grossesse. Claire Akouka, responsable communication du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes interrogée par madmoiZelle, s’en réjouit :
« On espère que tout ça ouvrira l’accès aux soins pour les femmes qui désirent avorter. Nous pouvons les accompagner quelque soit l’issue de la grossesse : un avortement ou un accouchement. C’est une avancée pour les droits des femmes. »
Selon les chiffres du Conseil national de l’Ordre des sages-femmes
, « En 2018, [les sages-femmes] ont réalisé 5100 avortements, soit 10% des IVG hors établissement de santé, des chiffres révélant le fort engagement de la profession. »
Le fait de pouvoir pratiquer des IVG chirurgicales était une réclamation de longue date de l’Association nationale des sages-femmes orthogénistes (ANSFO), comme le souligne Claire Akouka :
« Après l’IVG médicamenteuse, nous étions très favorable à cette mesure car théoriquement elle nous permet de développer l’offre de soin. Nous sommes présentes dans les plannings et dans les milieux hospitaliers. »
Cette décision ne peut qu’avoir des effets bénéfiques sur la politique d’accès à l’avortement en France.
Une avancée cohérente pour le droit des femmes
L’IVG médicamenteuse est une technique qui était jusqu’à présent réservée aux médecins ou gynécologues, dont certains s’opposaient à cet amendement, soutenant qu’il s’agit un geste chirurgical qui nécessite une anesthésie locale ou générale. Un argument balayé par Claire Akouka :
« Dire que nous sommes incompétentes, c’est complètement faux. Les sages-femmes sont familières de cet endroit du corps. Elles pratiquent des gestes intra-utérins, c’est leur quotidien. »
De fait, il aurait été contre-productif d’empêcher les sages-femmes de pratiquer cet acte, d’autant plus qu’elles réclamaient ce nouveau droit. Sans oublier qu’elles sont plus nombreuses que les médecins sur notre territoire national, selon le rapport parlementaire sur la proposition de loi visant à renforcer le droit à l’avortement !
Réjouissons-nous donc de cette avancée, qui permettra au plus grand nombre le droit de disposer librement de son corps.
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Les Commentaires
Et je me souviens plus, y a encore cette abération de la clause de conscience ?
Le problème de cette "avancée" (parce que en soi pourquoi pas), c'est pas un truc au niveau de l'assurance ? Les sages-femmes ne sont pas assurées pareil que les médecins, donc en cas de problème la femme qui a été mal soignée (ou accident) se retrouve le bec dans l'eau ? Parce que les médecins normalement sont assurés pour les trucs d'accidents, les sages-femmes est-ce qu'elles ont aussi ça ?
Je précise que c'est pas du tout contre les sages-femmes, c'est plutôt une inquiétude sur comment la femme va être assurée en cas d'accident (qui peut arriver)