C’est le genre de nouvelles que l’on n’avait juste pas vu venir : France Inter a révélé ce lundi 21 novembre que Marine Le Pen, présidente du groupe du Rassemblement national à l’Assemblée nationale, a déposé un amendement sur l’interruption volontaire de grossesse afin d’inscrire les articles du Code de la santé publique concernés dans le préambule de la Constitution.
Oui, cette même Marine Le Pen qui déclarait justement le 13 novembre dernier ne pas comprendre « à quel danger doit répondre cette demande de constitutionnalisation » ayant émergé depuis la révocation Roe v Wade aux États-Unis. Un revirement, en l’espace d’une semaine chrono. Quand on vous disait qu’il s’agissait d’un feuilleton, c’est précisément parce que l’on n’avait pas anticipé ce genre de rebondissement.
Derrière l’amendement, une stratégie politique pour dédiaboliser l’image du RN
Alors est-ce un retournement de veste ? Une façon de faire oublier les parlementaires RN qui ont tenu des positions ouvertement anti-IVG ? Ou juste une stratégie pour se différencier de Renaissance ou de la France insoumise et de leurs propositions de loi constitutionnelle respectives qui sont sur le point d’être examinées ? « Ce que proposent les Insoumis et la majorité, ce n’est pas de protéger la loi Veil », a balayé d’un revers de main le député RN Jean-Philippe Tanguy auprès de France Info.
Avec cet amendement, la députée entend « répondre à ceux qui s’inquiéteraient d’une remise en cause de l’accès l’IVG dans notre pays mais également à ceux qui s’inquiéteraient des conséquences de la rédaction proposée (allongement supplémentaire voire disparition de la notion de délai et risque sur la clause de conscience qui existe aujourd’hui pour les personnels de santé). » Un bon moyen aussi, de contrer celles et ceux qui rappellent régulièrement ses propos sur les « IVG de confort ». Avec cet amendement, Marine Le Pen veut montrer qu’elle n’est pas indifférente au sujet, ni même fondamentalement opposée à l’avortement.
L’amendement passera-t-il ? Là n’est finalement pas vraiment la question. Il permet surtout au RN de tenter de mettre à distance son image de parti anti-IVG, tout en maintenant avec cet amendement son opposition à faire encore évoluer les délais d’accès à l’IVG — modifiés en janvier 2022 pour passer de 12 à 14 semaines —, ainsi qu’à la remise en cause de la clause de conscience.
À lire aussi : L’IVG rend stérile, et autres idées reçues rétrogrades sur la contraception et l’avortement
Crédit photo : LCP (capture)
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Les Commentaires
J'ai fait une ligature des trompes cet été et ça a été la MEILLEURE décision de ma vie.
L'idée d'être enceinte me terrorise, l'idée d'avoir un enfant me terrorise.
L'idée de ne plus avoir accès à l'IVG me terrorise!
Au moins maintenant je suis tranquille!!