La semaine dernière, le Président du syndicat des gynécologues-obstétriciens de France comparait l’IVG à un homicide au micro de Valentine Oberti, devant les caméras de Quotidien.
Ses paroles, reprises et largement commentées depuis, l’ont également été par Sophia Aram, ce 17 septembre sur France Inter – pour le meilleur et pour le sel.
Sophia Aram, « Liberté, égalité, fraternité, IVG »
Dans sa chronique, Sophia Aram épingle d’abord les gynécologues-obstétriciens qui expliquent avoir choisi ce métier « pour donner la vie » et pas pour la retirer afin de justifier l’utilisation de leur clause de conscience.
« Si on va par là, il y a pas mal de bouteilles de Bordeaux, de dîners aux chandelles, de banquettes arrière de Twingo voire même de pannes de courant ou de pots de lubrifiant, dont le concours me paraît nettement plus décisif dans la course au titre de celui qui donne la vie. Mais sans déconner, ils se prennent pour qui, Dieu ? »
Elle fait ensuite un rappel que j’estime salutaire sur la responsabilité que portent invariablement les femmes dans le cadre de grossesses non désirées, alors que techniquement, les hommes sont tout aussi concernés.
« Quand on sait qu’une femme est féconde environ 6 jours par mois* pendant une quarantaine d’années, qu’un homme est fertile à chaque coup de trique, et que paradoxalement, la maîtrise de la contraception est majoritairement assignée aux femmes, il faut encore qu’elles se débrouillent face à la clause de conscience de médecins leur balançant leurs fantasmes de donneur de vie universel en plein utérus ?
Non mais franchement, ce pseudo débat serait réglé depuis des lustres si les hommes pouvaient tomber enceintes à chaque fois qu’ils ouvrent leur braguette.
Depuis combien de temps les difficultés survenant dans la maîtrise de la contraception seraient comprises si les hommes en assumaient vraiment la charge, et surtout le risque ? »
Elle cite pour finir Baptiste Beaulieu, médecin et écrivain, qui intervenait dans une chronique sur France Inter la semaine passée :
De quoi ré-ouvrir le débat sur la clause de conscience en matière d’IVG
La prise de parole du Dr Bertrand de Rochambeau, bien qu’affligeante en sa teneur, aura au moins eu le bénéfice de nous rappeler qu’il ne faut pas lâcher de terrain aux anti-IVG, toujours prompts à répandre leurs idées et à rogner sur nos droits.
D’où le débat sur cette fameuse clause de conscience, dont la légitimité est remise en question. Pour comprendre de quoi il retourne, j’avais exposé dans un article ce qu’est la clause de conscience, ses origines, et quelques arguments en sa faveur ou défaveur.
Et toi, tu en penses quoi ? Cette actualité t’a-t-elle mis les nerfs en pelote, ou tu considères que ce ne sont que des propos auxquels il ne faudrait pas accorder autant d’attention ?
* L’ovocyte libéré par l’ovaire a une durée de vie moyenne de 12 à 24h, mais les rapports effectués jusqu’à environ 5 jours avant ovulation peuvent demeurer fécondants car les spermatozoïdes peuvent survivre dans l’utérus plusieurs jours. D’où les 6 jours dont parle Sophia Aram.
À lire aussi : Dans la Sarthe, un hopital public ne pratique plus les IVG
Vous aimez nos articles ? Vous adorerez nos podcasts. Toutes nos séries, à écouter d’urgence ici.
Les Commentaires
Hargne anti-hommes ????
C'est dingue, à chaque fois qu'on dénonce le double standard (ici concernant la fertilité) ça devient une attaque contre les hommes...
La hargne, elle vient de ces attaques contre le droit à l'avortement des femmes. C'est de ça dont il est question dans cette chronique.