« Pas d’utérus, pas d’opinion. »
« Mon corps, mon choix. »
Ce sont deux des slogans pro-choix les plus connus, et ils visent à rappeler que l’IVG est, dans l’écrasante majorité des cas, une affaire de femmes.
Malheureusement, ce sont souvent des hommes qui tentent d’en limiter l’accès… Comme tu peux le voir dans cet état des lieux du droit à l’avortement sous Donald Trump par exemple.
Pourtant, la possibilité d’interrompre une grossesse non désirée ne profite pas qu’à celle qui porte l’embryon. L’homme qui a participé à la confection peut aussi en tirer des bénéfices.
Une étude sur l’IVG et les jeunes hommes
Reuters relaie une étude américaine parue dans le Journal of Adolescent Health. Elle a été menée par Bethany Everett, de l’université d’Utah à Salt Lake City.
Près de 600 adolescents ayant été confrontés à une grossesse avant l’âge de 20 ans ont été suivis depuis les années 1990.
L’étude trace des différences entre ceux pour qui la grossesse a été menée à terme, et ceux qui ont eu recours à une IVG (23% du panel).
Les bénéfices de l’IVG pour les jeunes hommes
Parmi le premier groupe (grossesse menée à terme), 6% ont décroché un diplôme après le lycée, 32% ont suivi des études supérieures, et 26% vivent sous le seuil de pauvreté.
Des chiffres qui passent respectivement à 22%, 59%
et 9% dans le cas des hommes n’étant pas devenus pères, puisque leur compagne de l’époque a eu recours à une IVG.
Ces derniers gagnent en moyenne 39 000$ par an, contre 33 000$ par an pour ceux qui ont vu naître un enfant.
Reuters cite Bethany Everett :
« Les différences au niveau des victoires universitaires sont nettes, et la disparité au niveau des diplômes persiste même quand on prend en compte différents facteurs (origine ethnique, catégorie socioprofessionnelle, structure familiale, désir de continuer des études à l’adolescence). »
Bien sûr, l’obtention d’un diplôme après le bac ne garantit pas une vie heureuse, mais vivre sous le seuil de pauvreté n’est pas un facteur de bonheur, surtout quand on a un jeune enfant à élever.
L’IVG, un droit pour toutes et tous
Reuters a aussi interviewé une autre chercheuse, Diana Greene Foster de l’université de Californie, à San Francisco. Elle estime que :
« Faire au mieux pour tous et toutes les adolescentes, ça veut dire rendre l’IVG accessible, et aussi faire en sorte que les jeunes parents puissent être soutenus s’ils décident de continuer leurs études.
Ça veut dire prendre en charge des congés maternité et paternité, comme aider au niveau de la garde d’enfants pour les parents au lycée et à l’université. »
Je suis évidemment d’accord avec le fait que celles et ceux qui souhaitent concevoir un enfant avant leur 20 ans soient accompagnés par la société afin de ne pas sacrifier leur avenir sur l’autel de la parentalité.
C’est un autre axe de réflexion proposé par Diana Greene Foster : se pencher sur les expériences et ressentis des jeunes pères dans de futures études.
Ces résultats, selon moi, jouent un rôle essentiel : rappeler que si l’IVG est avant tout le droit d’une femme à disposer de son corps, il est en réalité utile à tous et toutes.
Une grossesse non désirée peut, si elle ne peut être interrompue, bouleverser de nombreuses vies et annuler bien des perspectives d’avenir.
Défendre l’accès à l’IVG, c’est défendre le choix : le choix de concevoir ou non, avec la personne qu’on choisit, et au moment qu’on choisit.
À lire aussi : Oui, la contraception pour homme existe au-delà du préservatif… et voici pourquoi vous l’ignorez
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Les Commentaires
Après, n'oublions pas qu'aux US, des femmes ont aussi milité contre L'ivg. Pour rappel la loi anti ivg en Alabama a été possible grâce à des femmes....