Sans grande surprise, Giorgia Meloni a célébré sa victoire au lendemain des élections législatives qui se sont tenues en Italie. Son parti post-fasciste Fratelli d’Italia a obtenu 26% des suffrages tant à la Chambre des députés qu’au Sénat, devant Forza Italia et la Ligue du Nord, ses alliés de la coalition de centre-droit, qui tous deux stagnent loin derrière à 8%.
Une victoire sans appel pour l’extrême-droite italienne, à laquelle s’ajoute aussi une abstention record qui s’élève à 36%.
En France, la Première ministre a avancé avec prudence sa volonté de rester attentive au respect des droits humains, « notamment le respect du droit à l’avortement ». Mentionner spécifiquement cet enjeu est loin d’être anodin, tant il inquiète même au-delà des frontières italiennes : certes, Giorgia Meloni a martelé qu’elle ne reviendrait pas en tant que telle sur le droit à l’IVG, mais on aurait tort de croire que son arrivée au pouvoir n’aura aucune conséquences sur les droits sexuels et reproductifs.
La politique anti-IVG de Fratelli d’Italia bientôt étendue à tout le pays ?
À titre d’exemple, la politique de Fratelli d’Italia dans le Piedmont, région du nord de l’Italie, montre une stratégie nataliste volontariste, qui dissuade les femmes de recourir à un avortement par des leviers économiques. Dans la région des Marches aussi, l’accès à l’IVG est compliqué par des politiques de santé locales.
Pour le journaliste Paolo Berizzi interviewé par France 24, l’extrême-droite a « expérimenté au niveau local un modèle pour l’introduire à un niveau national ». Il met déjà en garde contre la suite des manœuvres de Fratelli d’Italia :
« Cela implique de revenir sur certains droits, introduire des politiques taillées pour les familles traditionnelles, et faire campagne contre l’avortement. C’est une voie anti-progressiste, qui s’oppose à la modernité et au principe d’égalité des droits, dans laquelle les hommes et les femmes sont assignés à des rôles. »
À l’heure actuelle, près des trois-quarts des médecins italiens refusent de pratiquer des IVG.
Alors que la Hongrie, dirigée par le populiste Viktor Orban (considéré par Giorgia Meloni comme un modèle), vient de présenter un décret sur l’IVG qui impose d’écouter les battements du cœur du fœtus avant d’y avoir recours, ces retours en arrière et menaces sur l’avortement laissent planer une instabilité sur les droits sexuels et reproductifs en Europe.
À la victoire de Fratelli d’Italia, le ministre des Affaires étrangères espagnol José Manuel Albarés a eu cette phrase lapidaire et lucide : « Les populismes finissent toujours en catastrophe ».
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Cet article est co-financé par le programme Erasmus+ de l’Union européenne.
Check-Europe c’est quoi ? Un projet européen visant à donner les clés de compréhension à ses citoyens afin qu’ils puissent non seulement identifier les fake news, mais aussi devenir des acteurs à part entière de la lutte contre celles-ci.
Ce projet fait d’autant plus sens en prévision des élections européennes qui se dérouleront du 6 au 9 juin 2024 et qui nous concernent tous en tant que citoyen.
Crédit photo : Euronews (capture)
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Les Commentaires
En tout cas, je déteste Meloni mais son allié/ennemi Salvini m'inquiète encore plus qu'elle (il a dit qu'il avait hâte d'être au gouvernement pour reprendre sa politique hyper violente contre les migrants... Est anti-européen décomplexé, alors que Meloni met de l'eau dans son vin pour continuer à toucher les fonds d'aide de l'UE).
J'espère que le torchon brûlera vite entre eux, et qu'elle sera obligée de prendre des gens plus au centre dans son gouvernement.