How 'you doin' ?
– Le it-boyfriend. Oui je sais, ça en ferait un seul pour toutes, ce serait compliqué, il faudrait prendre des tickets et réserver les dîners douze ans à l’avance. Mais en même temps, les it-bags, ils sont produits en série. Donc on pourrait concevoir un it-boyfriend déclinable (mais cher quand même, histoire de faire comme avec les it-trucs : ne les partager qu’entre riches). On définirait, saison par saison, quel it-boyfriend est trendy, histoire d’éviter le fashion faux-pas horrible, genre sortir avec un blond quand c’est la mode des bruns. Ce serait tout de même une consécration, pour nous les beauty-addicts, que de se montrer en public le coeur enfin tranquille, sûre d’avoir le bon it-bouc sur le bon it-mec.
– Le it-aspirateur. Afin qu’on puisse enfin faire le ménage comme une star d’Hollywood. Comment ça, les stars ont des assistants pour passer l’aspirateur ? Oui, bon, ok. Mais si on veut se sentir glamour pendant les taches ménagères, c’est pas comme si on avait le choix (porter des talons-aiguille quand on fait la it-cuisine – pardon, le fooding – fait juste mal aux pieds, j’ai essayé). La « ititude » doit venir à notre secours : it-éponge siglée Sex and the City 2, it-détergent bio parfumé au Chanel n°5, it-serpillère taillée par Lagerfeld dans du croco encore vivant.
– Les it-tampons hygiéniques. Je suis surprise que ça n’existe pas encore. D’ailleurs, parlons complot mondial : pourquoi la mode ne s’attaque jamais à l’autre versant de l’hygiène ? Pourquoi pas de it-PQ ? Pourquoi n’existe-t-il aucune it-crème anti-vergetures avec des paillettes de caviar sauvage dedans ? Des it-couches total glitter pour enfants ? De la it-contraception pour se protéger des grossesses comme nos idoles ? J’adorerais avoir le stérilet de Rihanna en édition limitée, moi. La vie est trop injuste.
T'imagines, tes parents, c'est Vic' & Dav' ?
– Les it-parents. Parce que je ne sais pas pour vous, mais les miens sont des it-boulets, même pas célèbres, même pas photogéniques. Les it-parents devraient tous être conçus sur le modèle de la famille de Lindsay Lohan. Ils twitteraient à longueur de journée (sur moi), répondraient à des interviews (sur moi) et demanderaient fréquemment qu’on m’envoie en it-rehab’ (je passe trop de temps sur Internet). Ils seraient de merveilleux outils d’auto-promotion.
– Le it-orgasme.
Bon, la presse a tendance à le définir comme strictement vaginal, ce qui est déjà pas mal côté repères. Mais après, quelle position ? Quelle durée ? Imaginez que vous jouissiez trop fort, trop longtemps ou trop de travers, ce serait quand même nul. Voire it-nul. Heureusement, la tendance sait que la sexualité n’est pas faite pour prendre du plaisir mais pour être conforme. Pour avoir un it-orgasme, il faudra obtenir un it-périnée en faisant des it-exercices de muscu tous les jours. Certes, c’est compliqué, mais on ne fait pas d’it-omelettes sans casser d’it-oeufs, et j’ai l’impression qu’on se laisse aller, récemment : il faut souffrir pour être belles, ok ? Or le plaisir, ça rend belle. Donc il faut souffrir pendant le plaisir. Tout ça me semble logique.
– Les it-anti-dépresseurs. Pour les filles qui auront décidé de s’adonner au it-orgasme.
Plait-il ? Un peuple à sauver ? I'm on my way !
– La it-guerre. L’Afghanistan a un super potentiel, très mal employé par une Armée de Terre pourtant en quête de recrues. Prenez Jack Gyllenhaal dans Prince of Persia, mettez-en quelques centaines de milliers comme lui, torses nus, se battant dans le désert en sarouel, et vous aurez le soutien de la population pour toutes les opérations militaires que vous voulez (oui je sais, la Perse n’a rien à voir avec l’Afghanistan, mais face à tant d’abdominaux, qui se soucie de géographie). Une it-guerre parfaite se mènerait de manière esthétique. Les gerbes de sang formeraient de jolies arabesques. Les gens mourraient dans un râle très digne, sans perdre leurs viscères partout. Ils auraient un petit hématome bleu Klein sur la pommette. Viril mais classe. Quitte à taper dans les cavaliers de l’apocalypse, j’attends très fort la it-famine (trop mignon), le it-chômage (on s’assume) et la it-maladie (personne ne veut avoir la même grippe vulgaire que tout le monde, ok ?).
– En 2012, n’oublions pas d’élire un it-président, ou une it-présidente. Depuis Sarkobling et sa Rolex, depuis Michelle Obama et ses it-robes, on sait que les personnalités politiques sont essentiellement jugées pour leur look et leur hauteur de talonnettes. Surtout dans la presse féminine. Puisqu’on est des filles, autant voter directement « it ». Le programme, la place des idées ? On s’en fout : le job d’un président est de représenter les Français. On est la patrie de Dior, bon sang. Autant nous représenter avec élégance.
Bon, je m’arrête là car je sais que les lectrices avisées sont maintenant en train de flipper. Moi aussi ça me le fait. J’ai des sueurs froides. Quand je pense à l’espace de liberté immense que la tendance nous laisse, quand je pense à tous ces repères simples qui ne nous sont pas donnés, ça me donne le vertige. Limite je vais m’évanouir ou faire une manif’ pour que ces feignasses de leaders d’opinion se mettent sérieusement au boulot. La mode du « it » commence à peine. Un jour, il y aura des it-it. Ce jour-là, enfin débarrassées de nos goûts personnels, nous aurons trouvé le salut. Vivement demain.
— Maïa Mazaurette est également l’illustre tenancière du blog Sexactu.com, que tu dois aller lire de suite. Go. Maintenant. Clique.
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