Depuis l’attaque de Charlie Hebdo qui a coûté la vie à 12 personnes, suivie de la prise d’otage à l’Hyper Casher qui a fait 5 victimes, une autre vague d’attentats s’est abattue sur la France.
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Des lieux de culte musulman ont été attaqués, vandalisés, taggués. Des agressions racistes ont visé des concitoyen•ne•s musulman•es, ou simplement « présumé•es musulman•es » du fait de leur apparence physique.
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Rappelons à toutes fins utiles que la religion d’une personne n’est pas affichée sur son visage, ne se lit pas non plus dans ses vêtements. La religion est une affaire privée, une conviction personnelle, un choix intime.
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Entretien avec Malek Chebel, spécialiste de l’Islam
Pour démarrer son émission consacrée à l’Islam, Yann Barthès recevait Malek Chebel, spécialiste reconnu qui a publié plusieurs ouvrages autour de cette religion, et notamment L’Islam pour les nuls. C’était l’occasion de poser des questions de base, de démêler les mots de vocabulaires utilisés à tort et travers ces derniers temps dans les médias.
Petite session de rattrapage :
- Islam : c’est le nom de la religion.
- Islamiste : c’est l’utilisation politique de la religion.
- Islamique : c’est un adjectif. Qualifie ce qui a un rapport à la religion.
- Musulman•e : c’est le nom des croyant•es, des pratiquant•es de la religion.
- Mosquée : lieu de culte.
- Imam : nom qui désigne le prêcheur, le chef de prière.
- Allahou akbar : signifie « Dieu est grand ». Expression tout à fait pacifique, utilisée notamment lors des prières. Ce n’est pas un appel à la violence.
À la question « existe-t-il un équivalent du Pape chez les musulmans », la réponse est non. Mais Malek Chebel est favorable à ce que l’Islam en France s’organise autour d’une autorité de référence, comparable au Pape, mais au niveau national. Cela permettrait selon lui d’avoir une voix officielle qui puisse parler au nom de la communauté nationale des croyant•e•s, mais également harmoniser les discours au sein de cette communauté.
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Le coup de gueule salutaire de Sophia Aram
En deuxième partie d’émission, c’est Sophia Aram qui était invitée sur le plateau.
La comédienne s’est lancée dans un réquisitoire contre les amalgames dont elle est victime, elle et tou•te•s les arabes, les athées, les musulman•e•s, les musulmans blanc•he•s, et globalement toutes les personnes d’origine étrangère, les croyant•e•s qui refusent d’être assimilé•e•s à la poignée d’extrémistes qui fait beaucoup de bruit, beaucoup de mal à tou•te•s celles et ceux qui n’aspirent qu’à vivre leur vie et pratiquer (ou non) leur religion en toute tranquillité.
Un coup de gueule salutaire et cathartique, histoire aussi de rappeler que non, les musulman•e•s n’ont pas à s’excuser de pratiquer la même religion que ceux qui s’en revendiquent pour commettre des meurtres ou des actes de terrorismes. Ça leur fait certes un point commun, mais ça leur fait surtout une énorme différence : les uns tuent, les autres non. La distinction devrait être évidente pour tout le monde.
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« L’Islam pour les nuls », à revoir !
Toutes les chroniques du Petit Journal ont contribué à déconstruire les amalgames dans cette édition spéciale : d’Éric et Quentin jusqu’à Catherine et Liliane, même les séquences comiques de l’émission se sont mises au diapason !
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Et en bonus, voici la chronique de Sophia Aram du lundi 26 janvier, à propos du roi Abdallah, « un féministe discret». Très très discret, même. Du genre trop « introverti » pour se reconnaître dans l’appel d’Emma Watson, c’est certain.
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