On parle du manque de parité en politique. Du peu d’expertes invitées sur les plateaux TV. Ou encore des lacunes de représentation des femmes dans la grammaire française. De l’appropriation de la rue par le genre masculin.
Tous des symptômes de l’invisibilisation des femmes dans l’espace public, auquel nous ne semblons pas appartenir.
Mais on parle moins des images, du peu de femmes en Une des journaux, ou dans leurs pages.
Invisibilisation des femmes : sur Twitter, une internaute fait les comptes
C’est ce qu’a voulu mettre en avant une lectrice du journal Le Temps, en Suisse.
Depuis le 3 juillet, elle rend compte régulièrement de la représentation (ou sous-représentation) des femmes dans l’iconographie du journal suisse Le Temps.
Et depuis le 4 août, elle en a justement fait un visuel récurrent de son compte Twitter :
Un décompte qui fait souvent mal au féminisme, avec des chiffres parfois édifiants, tels que celui-ci, qui date du 23 novembre dernier.
Invisibilisation des femmes : Le Temps se remet en question
Ce constat, quasi quotidien depuis plusieurs mois, a fait réfléchir le journal concerné, qui a décidé de faire le point.
« Loin d’être glorieux, le bilan pousse à l’introspection », introduit l’article.
La journaliste auteure du papier a contacté Mauve Serra, détentrice du fameux compte Twitter, pour comprendre sa démarche.
« Le Temps est un journal sérieux et de qualité, avance-t-elle. A l’instar d’autres médias, il reproduit pourtant des biais de discrimination, en invitant toujours plus d’hommes que de femmes dans ses pages. […]
En tant que reflet de la société, il a non seulement valeur de témoignage, mais aussi de représentation. On légitime ce qui existe. Et quand on ne le fait pas, cela « invisibilise ». »
Il ne faudrait pas seulement considérer le nombre d’apparitions de femmes dans les pages, mais aussi les postures dans lesquelles elles sont présentées poursuit Mauve Serra.
« En page culture, on a tendance à montrer la « femme déco ». Comme si, après une double page économie remplie de quinquagénaires en costume cravate, on avait besoin de se changer les idées. »
Comment représenter des femmes lorsque les sujets traités concernent des hommes ?
Si le choix des images peut être mis en cause, la responsable iconographie du journal tient à signaler qu’en fonction des sujets, il peut être compliqué de mettre en avant les femmes :
« On peut difficilement mettre des images de femmes quand les articles parlent d’hommes. Dans les cas où il y a le choix, on tente de les privilégier, mais sans tomber dans l’excès inverse. La qualité de l’image prime. »
Comme quoi, il reste des progrès à faire. Et si Le Temps fait son autocritique, d’autres pourraient le prendre pour exemple, comme l’illustre ce tweet concernant Le Parisien, au décompte édifiant.
Lire l’intégralité de l’article sur Le Temps
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