Publié initialement le 4 juin 2014
Le shopping, ce n’est pas mon idée d’une activité fun et sympa.
Je pourrais m’arrêter sur ce constat, laisser tomber les vêtements et partir vivre en ermite dans un endroit de préférence chaud et isolé du reste du monde. Mais bon.
Me retirer de la vie sociale n’est pas non plus un fantasme, et j’aime bien faire attention à ce que je porte. Las ! Folle frivolité qui régit ma vie ! Oripeaux décadents qui cachent ce sein que l’on ne saurait voir au prix d’innombrables expéditions dans ces temples de la vanité !
Mais on va dire que j’en fais trop. Non, autant que je sois honnête : je ne frétille pas de joie à l’idée d’aller faire un peu de shopping parce que je suis flemmarde, pas très patiente, et que j’aime autant les bains de foule que danser la polka dans une cabine d’essayage.
J’ai beau être le plus clair de mon temps sur les sites en ligne à renifler des bons plans, parfois, même moi, j’éprouve le besoin du contact avec la fabrique – de sentir sous mes doigts la simplicité élégante du coton, ou la douceur érotique du satin.
Alors si les magasins et la société de consommation en général veulent pouvoir continuer à s’arracher ma carte bleue, il va falloir faire un effort. Par exemple, j’ai là quelques idées d’inventions qui nous permettraient de nous couvrir les fesses avec style, et sans trop de désagréments.
Bullette©, les bulles porteuses
J’avoue, cette idée ne m’est pas tombée dessus par hasard alors que je prenais mon bain. Je l’ai découverte un beau jour et des étoiles plein les yeux entre les pages d’un tome de One Piece. Je n’irai pas dans les détails pour éviter de spoiler ce très long manga (pour les non-initiées, voici un guide de découverte du manga), alors retenez simplement ceci : les protagonistes arrivent sur une île où les habitants peuvent utiliser des sortes de bulles « solides » qui peuvent tout porter, eux compris.
La vie.
Vous commencez sans doute à comprendre où je veux en venir. Dit comme ça, on dirait un peu de la magie… Mais que les chimistes dans la salle ne me disent pas qu’on ne tient là pas un concept ! Vous allez bien pouvoir nous sortir du bonnet un petit composant sympathique qui permettra de former ce type de bulles, non ?
Imaginez un peu : au-delà du concept de transport révolutionnaire écolo, silencieux et économique que représente l’idée de flotter sur des grosses bulles, fini, les sacs qui nous pèsent ! On sort du magasin, on souffle une bubulle aux bonnes dimensions, on charge tout dedans, et hop ! Emballé c’est porté !
Bien sûr, il faudrait ajouter à l’invention une sorte de code génétique ou n’importe quoi pour que personne d’autre que nous ne puisse accéder à la bulle, et que celle-ci nous suive en flottant légèrement partout où on va. Mais une fois ce détail réglé, le concept peut aller bien plus loin que la simple séance de shopping… Les bulles porteraient vos valises en voyage, vos cartons pendant un déménagement, et oui, vous pourriez acheter tous les volumes de Fornication et dilettantisme chez le bousier femelle !
Sans compter que s’il vaut mieux faire flotter sa bulle au-dessus de sa tête (et prendre un air inspiré pour la photo), en cas d’humeur un peu misanthrope, il suffirait d’en souffler plusieurs autour de soi pour avoir un peu d’espace vital. Ou comment voir la vie en bulles.
Grabator©, le grappin à tête chercheuse
Ceci étant dit, il faut pouvoir l’attraper, votre tome de Fornication et dilettantisme chez le bousier femelle. Si vous aussi, vous ne dépassez pas le mètre 60, et que vous en avez un peu ras votre amour propre de devoir chercher dans tout le magasin un individu de grande taille pour lui demander de vous attraper le cache-téton en forme de fougère en haut de l’étagère… Vous ne pourrez qu’approuver ma seconde proposition.
J’annonce : le grappin à tête chercheuse.
Sauf qu’en plus léger.
Comme son nom l’indique, ce serait
un grappin, dépliable et vendu dans une petite boîte légère. Ce qui nécessite un métal à la fois costaud et léger. Il suffirait de l’accrocher à son sac ou à sa poche, avec une pince ou comme un porte-clé, et d’appuyer sur un petit bouton pour que le bras mécanique s’assemble aussitôt. Prêt à saisir ce que vous voulez, du cache-téton au paquet de pâtes (mais QUI met les paquets de pâtes EN HAUT de l’étagère ?!).
C’est un peu comme demander à quelqu’un, en moins frustrant, et surtout en plus disponible. Ben oui, une fois que votre individu lambda vous a attrapé la petite culotte qui vous faisait de l’oeil, il retourne à son inspection du rayon chaussettes. Et si c’est pas la bonne taille, ou que finalement vous aimeriez voir la bleue ? Ben vous êtes bon-ne pour repartir en quête d’un autre individu lambda. Ça peut être long, pour une petite culotte trop chère.
Autre petit détail : la tête chercheuse. Comme la guerre, c’est mal, je pensais qu’on pourrait reprendre le concept aux missiles pour les mettre sur des grappins portatifs. On indique au préalable par commande en voix vocale ce qu’on veut que le grappin attrape, et paf, on évite l’effet peluches de la fête foraine. Vous pourrez dire que vous lui avez enfin mis le grappin dessus, à cette culotte.
Essaie-Tout©, le simulateur d’essayage taille réelle
Je terminerai sur une maigre défense face à cet impitoyable fléau que représente la session « essayage ». Il n’y a jamais de bonne saison pour essayer les vêtements qu’on a choisi. Pas de meilleures dispositions, d’humeur adéquate ou de cabine assez grande. L’essayage, c’est la perte de temps, la transpiration, et les gens qui n’ont pas compris ce que signifiait un rideau fermé, et puis c’est tout.
Au début, je pensais tenir une solution simple : connaître ma taille et ne tout simplement pas essayer. Joie et félicité de celle qui passe la file d’attente des cabines d’essayage la tête haute et les bras chargés.
Puis je me suis rendue compte que devoir retourner au magasin pour échanger ses achats, c’est plus fatiguant que l’essayage – et qu’oublier les fringues au fond de son armoire est aussi frustrant qu’essayer un jean bourré d’étiquettes. Ainsi, de nouveau démunie, je n’ai plus d’autre solution que de solliciter les ingénieurs du monde entier pour qu’ils mettent au point un simulateur d’essayage portable.
« Elle me boudine un peu, cette bure, non ? »
Je pense que le mieux serait de faire ça sous forme d’application. Il suffirait de se scanner intégralement au préalable, l’appli conserverait nos informations pour reproduire virtuellement notre silhouette, et une fois le vêtement choisi, bip ! On scanne un code-barre sur l’étiquette, et un hologramme de nous apparaîtrait en portant l’habit choisi.
J’avoue, plein de hologrammes transparents éparpillés dans le magasin, ça mettrait une certaine ambiance. Mais adieu les box étriqués en guise de cabine d’essayage, et bonjour le confort et la rapidité ! En un clic, on ferait apparaître notre reflet en face de nous, et on pourrait même le faire tourner pour constater de l’effet du vêtement sous toutes les coutures.
Bon, et puis si vous tenez à essayer ces cache-tétons en privé, il y a toujours moyen de garder son double sur l’écran de son téléphone. Mais en principe c’est taille unique, vous savez.
Et toi, des idées d’inventions salvatrices ?
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