Nouveau rebondissement dans l’affaire des élèves intoxiquées en Iran. Dans un nouveau communiqué relayé par l’agence de presse officielle Irna, le ministère de l’Intérieur iranien a annoncé que « plus de 100 personnes soupçonnées d’être responsables des incidents dans les écoles ont été identifiées, arrêtées et interrogées ».
5000 élèves touchées
Début novembre, quelques mois après le décès de Mahsa Amini qui avait engendré une vague de contestations pour dénoncer le climat de répression violent à l’égard des femmes iraniennes, les intoxications par voix respiratoires avaient commencé à se multiplier dans les écoles de filles du pays. En total, ce sont « plus de 5 000 élèves » qui ont été affectées dans « quelque 230 établissements scolaires ». 25 des 31 provinces du pays sont concernées. Le gouvernement, critiqué pour son manque de transparence, avait tardé à ouvrir une enquête. C’est finalement fin février, sous la pression des familles des écolières, que les autorités s’étaient saisies de l’affaire. De nombreux doutes planaient encore sur l’identité des agresseurs, l’opposition suspectant d’ailleurs le régime iranien d’être lui-même à l’origine de ces intoxications mystérieuses. Depuis, le gouvernement tentait à tout prix de temporiser, évoquant des cas isolés dont les complications étaient surtout dues à l’anxiété et au stress.
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« Des motifs hostiles »
Si les contours de ces arrestations restent flous, le ministère a précisé que certaines des personnes interpelées avaient « des motifs hostiles », comme « créer la peur et l’horreur parmi les gens et les étudiants », tenter de faire « fermer des écoles » et « créer du pessimisme envers l’establishment islamique ». Le gouvernement avance également « des liens possibles avec des organisations terroristes ».
Ces arrestations ont eu lieu dans les provinces de Téhéran et de Qom dans le nord, de l’Azerbaïdjan oriental et occidental dans le nord-ouest, du Kurdistan et de Hamadan dans l’ouest. Le gouvernement s’est félicité d’avoir, grâce à ces arrestations, « diminué sensiblement » le nombre d’intoxications « depuis le milieu de la semaine dernière », affirmant qu’il n’y a pas eu « de nouveaux cas d’élèves malades ». À l’heure où s’intensifient les pressions qui menacent les libertés des femmes iraniennes, espérons que les jeunes filles du pays pourront retrouver le chemin de l’école en toute sécurité.
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