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Culture

Rencontre avec l’équipe de France Féminine de Football

Le Championnat d’Europe de Football Féminin aura lieu en Suède du 10 au 28 juillet prochain. L’équipe de France est à Clairefontaine depuis dimanche 16 juin, pour une semaine de préparation. Rencontre avec 3 joueuses.

Marina Makanza et Viviane Asseyi sont arrivées en tant que réservistes : elles ne sont pas sélectionnées pour participer au Championnat d’Europe mais elles prennent part aux stages de préparation à Clairefontaine.

Mais suite au forfait de Laëtitia Tonazzi, Viviane est officiellement sélectionnée pour les Championnats d’Europe ! [NDLR : les entretiens ont été réalisés dimanche 16 juin, la sélection de Viviane a été annoncée mercredi 19, par conséquent nous ne savions pas qu’elle ferait finalement partie des 23 lorsque nous nous sommes rencontrées. Félicitations à elle !]

Marina a 22 ans, elle est attaquante et joue à Fribourg (en Allemagne) depuis 3 ans. Elle était déjà réserviste lors de la préparation des Jeux Olympiques 2012 et a joué un match amical en équipe de France. Viviane a 20 ans, elle est également attaquante, au Montpellier Hérault SC depuis 3 ans et demi.

Louisa NECIB est titulaire. Elle a 26 ans, elle est milieu de terrain à l’Olympique Lyonnais. Elle compte déjà 96 sélections sous le maillot tricolore avec 20 buts à son actif.

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Leurs débuts dans le foot

Louisa — Je viens de Marseille, j’ai grandi et vécu dans un quartier. On y est comme en famille. Je jouais au foot dans la rue, avec les garçons du quartier. Au départ, je n’étais pas inscrite en club. Je faisais de la gymnastique ! J’en ai fait en club pendant 5 ans. J’ai fini par prendre ma première licence de foot à 14 ans, dans l’équipe féminine du quartier.

Viviane — Je m’en souviens très clairement, c’était le lendemain de la finale de la Coupe du Monde 98. Je devais avoir 4 ans et demi, mais c’est un souvenir très fort. Le lendemain matin, j’ai dit à ma mère « je veux faire du foot ». Elle m’a d’abord dit que le foot, « ce n’est pas pour les filles ! », mais elle m’a quand même acheté un ballon, puis je me suis inscrite en club.

Marina — En fait, je me suis mise à jouer avec mon grand frère et mon cousin. J’étais plutôt « garçon manqué », j’ai toujours réussi à m’intégrer dans les groupes de garçons. Quand je me suis inscrite en club, j’ai continué à jouer avec les garçons, je ne voulais pas jouer avec les filles.

Jusqu’à 14 ans, les équipes peuvent être mixtes. À partir de 14 ans, Viviane et Marina ont dû rejoindre une équipe féminine. Le rythme d’entraînement était de trois séances d’une heure trente par semaine. Depuis qu’elles sont passées professionnelles, les entraînements sont quotidiens. À cela s’ajoutent tous les matchs et les compétitions.

Toutes trois sont passées par l’internat à Clairefontaine avant d’intégrer un club et de commencer leur carrière professionnelle.

Pour Marina, ce fut l’Allemagne, au SC Fribourg. « J’ai dû apprendre l’allemand ! », mais à part ça, l’intégration n’a pas posé de problème.

Un milieu masculin en cours d’évolution

Les trois joueuses s’accordent à dire que les mentalités ont considérablement évolué dans le milieu du foot. « Avant, une fille qui joue au foot, on lui aurait dit « ce n’est pas pour toi », mais dans la mentalité des gens, ça a changé », selon Marina.

Même si des incidents sexistes sont toujours à déplorer ici ou là

, ces faits regrettables ne sont pas propres au milieu du football. Louisa ajoute « du sexisme, du machisme, il y en a partout ». Le foot n’y échappe pas.

Une exposition médiatique en croissance

Il n’y avait pas grand monde à Clairefontaine dimanche, aux rendez-vous presse. Il est vrai que ce n’était que le premier jour, les interviews auraient plutôt lieu le mercredi. Mais on est quand même loin des centaines de journalistes qui pressent leurs micros et des flashs qui crépitent, de toute l’attention médiatique dont les garçons font l’objet.

Mais l’exposition médiatique est de plus en plus importante. « Avant, personne ne connaissait le foot féminin » constate Viviane. Pour Louisa, l’intérêt du public viendra avec les résultats. L’équipe de France a d’ailleurs brillé au Mondial 2011 et aux Jeux Olympiques 2012, en atteignant les demi-finales. « Nos performances ont fait évoluer les mentalités. Le foot masculin aussi a mis du temps. Une victoire, ça aiderait ! », ajoute-t-elle.

Les filles, si vous ramenez la Coupe, on descendra avec vous sur les Champs Elysées le 29 juillet !

Prêtes à en découdre

Parmi les 23 sélectionnées, 12 jouent à l’OL. Une équipe qui a déjà les bases d’une bonne dynamique de groupe, avec des joueuses qui se connaissent et ont l’habitude de jouer ensemble.

Au sein du Groupe France, l’ambiance est positive : pas de conflit intergénérationnel comme on avait pu le déplorer au sein du groupe masculin en 2010. A priori, l’Euro 2013 devrait se dérouler sans « grève du bus », sans drames de vestiaires. Allons bon ! On va peut-être voir du foot alors ?

Je taquine, mais cette équipe féminine pourrait redorer le blason du foot français. Elle a les talents nécessaires, avec pour preuve les excellentes performances en équipe (Mondial et JO) et en club, avec la domination de l’OL (double-championnes d’Europe, sept fois championnes de France). Et elles ont la tête froide :

« Toutes les équipes sont difficiles à jouer », prévient Louisa. « L’Allemagne, la Suède et le Royaume Uni sont des gros concurrents ». L’objectif ? « Aller en finale ».

C’est tout ce qu’on leur souhaite !

Merci à Louisa Necib, Marina Makanza et Viviane Asseyi !


Les Commentaires

3
Avatar de Sowhat?
20 juin 2013 à 22h06
Sowhat?
C'est vrai que ça se connait de plus en plus le foot féminin, d'ailleurs autour de moi je connais plus de filles que de mecs qui font du foot!

J'espère qu'elles vont assurer!
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Voir les 3 commentaires

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