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Interview de Tamino qui sort son nouvel album, Sahar (photographié par Jeton Bakalli)
Musique

Interview de Tamino pour son 2e album, Sahar : « Mon introversion fait ma force »

Révélé par ses morceaux Habibi ou Indigo Night issu de son premier album Amir sorti fin 2018, le chanteur Tamino a profité de la pandémie pour enregistrer son deuxième album, Sahar. Rencontre avec le grand prince du soft rock, entre Leonard Cohen et Oum Kalthoum.

Article initialement publié le 23 septembre 2022.

Derrière sa dégaine de grand brun ténébreux, Tamino s’affirme comme un artiste hypersensible. C’est en 2016 que son premier single « Habibi » commence à se répandre sur les ondes de radio et sur YouTube, où des versions live déchirent le cœur. L’artiste belge reçoit en 2017 le prix de la révélation « De Nieuwe lichting » de Studio Brussel et s’affiche aux festivals Rock Werchter et Pukkelpop, avant de sortir en mai 2018 son premier EP, bientôt suivi par son premier album Amir la même année.

Tamino-Amir Moharam Fouad s’impose d’emblée comme un artiste à fleur de peau, sachant habilement mêler instru soft rock et orchestre arabe surmontés de mélopées en anglais. Né en 1996 à Mortsel (Belgique) d’un père musicien égyptien et d’une mère belge anthropologue passionnée de musique, il vit ses trois premières années au Caire jusqu’au divorce de ses parents. Il réemménage alors en Belgique, où il se passionne pour le théâtre et la musique, dont la collection de disques de son père. De là, il découvre que son grand-père paternel, Muharram Fouad (décédé quand Tamino avait 5 ans) était une star du cinéma et de la chanson en Égypte dans les années 1960-1970.

Dans la foulée de son premier album mystique et écorché, Tamino part en tournée, mais la pandémie de Covid écourte son passage aux États-Unis de deux dates. De quoi lui permettre de se recentrer et de se concentrer sur la préparation de son deuxième album, Sahar, qui vient de paraître le 23 septembre 2022. Ce grand (1,88 m) prince du soft rock y joue lui-même du oud, tandis que le bassiste de Radiohead, Colin Greenwood, l’accompagne sur certains morceaux de cet album entre ombre et lumière, escarpé et méditatif, où Angèle fait même une incursion.

Le clip onirique de « Sunflower », de Tamino avec Angèle, est sorti le 23 février 2023.

Alors qu’il ne fêtera que son 26e anniversaire le 24 octobre 2022, on a voulu en savoir plus sur cette vieille âme pleine de spleen et d’humour, entre Leonard Cohen et Oum Kalthoum. Avec Tamino, on a donc parlé de pleine conscience, d’oud, et d’introversion.

Interview de Tamino qui sort son nouvel album, Sahar

« The First Disciple » est le premier single de l’album Sahar de Tamino.

Madmoizelle. Que voyez-vous quand vous vous regardez dans le miroir ?

Tamino. Juste un corps. L’enveloppe qui sert de résidence à ma conscience. J’utilise une application de méditation, « Waking up », de Sam Harris. J’apprécie beaucoup sa façon de souligner que la conscience précède tout. On ne se résume pas à son corps, son cerveau, son cœur, ni même ses pensées, on ne pourrait même pas pointer d’où est-ce que l’on pense. C’est ce qui m’aide à me rappeler que mon corps n’est qu’un corps. Cette réflexion me fait aussi mieux appréhender le vieillissement et la mort.

Votre corps vous sert aussi d’instrument de musique : comment l’entretenez-vous ?

Je fais un peu de yoga tous les matins, même si je suis extrêmement rigide, puis de la méditation. C’est ce qui m’aide à me sentir bien dans ma peau et ma tête, à rester alerte sans pour autant finir rongé par des pensées et émotions parasites. 

Vous rappelez-vous de la première fois que vous avez compris que vous aviez une belle voix ?

Non, je ne me souviens pas. Je faisais partie de groupes de musique, vers l’âge de 14 ans, et on me désignait presque automatiquement comme le chanteur, sans argumenter. Pourtant, je n’avais jamais pris de cours de chant, encore, je n’ai commencé qu’à 17 ans, au Conservatoire d’Amsterdam. Ça m’a beaucoup appris, car j’avais tendance à perdre ma voix après les concerts, avant. 

Cela signifiait quoi pour vous de chanter, déjà, à l’époque ? 

Cela représentait le monde pour moi. La musique était déjà la chose la plus importante de ma vie, maintenant c’est aussi devenue ma profession. 

Comment se sont passés vos premiers enregistrements de musique, pour votre premier EP Habibi, sorti en mai 2018 ?

C’était très difficile, car je jouais surtout ma musique en live, dans de tout petits cafés. Il se passait souvent une forme d’alchimie mystique, que je n’arrivais pas à reproduire en studio facilement. C’est ce qu’il y a de plus difficile : tenter de capturer l’essence d’un live en studio. En réalité, c’est impossible, et j’essaye de m’en approcher le plus possible, mais j’ai accepté que ce ne serait jamais la même chose.

« Habibi » était le premier single de l’EP du même titre.

En même temps, vos chansons semblent très intimes, ce qui est peut-être plus facile à assumer en studio. Comment parvenez-vous à créer cette intimité avec votre public en live ?

C’est vrai, parfois ça me paraît même trop intime en live. Parfois, j’ai besoin de fermer les yeux, car c’est trop d’émotions face à tant de visages, de tellement de personnes. Paradoxalement, en concert, c’est en fermant les yeux que je me sens le plus connecté au public. Cela devient presque méditatif, comme si on se connectait à une vibration commune, pour se fondre en une énergie partagée. Ça m’aide à me sentir dans le moment présent. Parfois, quand j’ouvre les yeux, me revient en tête que les gens attendent de moi que je les divertisse, et c’est normal, mais c’est beaucoup de pression. 

Comment vivez-vous avec cette pression d’être un artiste médiatisé désormais ? 

J’ai bien conscience que je ne suis pas le genre d’artistes que les gens s’attendent à voir danser des chorégraphies compliquées durant des concerts. Je ne suis pas Madonna, hélas, mais peut-être un jour si je gagne en souplesse, il faut que je fasse davantage de yoga (rires) ! En revanche, à mesure que notre public grandit, je me demande de plus en plus si ce que j’offre en live suffit, si je suis assez divertissant. Sur chacune des chansons, je joue d’un instrument, en plus de chanter. 

Diriez-vous que vous êtes timide ? 

Je suis introverti, c’est différent. J’étais timide pendant longtemps, et j’ai encore quelques moments de timidité. Cela tient beaucoup à la peur d’être jugé pour ce que l’on va dire, je pense. En tête-à-tête, je me sens très bien, je peux avoir une conversation profonde, sans être intimidé, alors que je me fatigue vite en groupe. L’introversion, c’est se ressourcer dans la solitude. Une journée à socialiser avec plein de personnes me fatigue plus que ça ne me nourrit.

Comment conjuguez-vous votre introversion avec une carrière aussi publique, où vous devez être un entertainer ? Comment vivez-vous cette contradiction ?

C’est marrant, en effet, tant d’aspects de la vie d’artiste semblent contradictoires. Aujourd’hui en particulier, il y a tant d’attentes des médias, de représentations, que cela peut paraître diffus, liquide, aussi insaisissable que l’air, pour ne pas dire du vide.

Mais si vous êtes bon à ça, au small talk et tout, cela peut vous beaucoup vous servir. On est déjà exposé à tellement d’infos stressantes que voir apparaître un artiste aux propos légers, amusants, et facilement digestibles, rafraîchit. Clairement, je pense que la première impression que je donne aux gens s’avère souvent négative, car je ne suis pas un amuseur de galerie (rires).

Mais maintenant, je l’assume, et j’ai même envie de dire que mon introversion fait ma force. Elle fait même partie de mon processus créatif : c’est grâce à ma solitude que je prends le temps d’explorer de nouvelles sonorités, laisser flotter mes idées, écrire. C’est ma safe place. Et je pense que plein de gens dans le grand public peuvent aussi être attirés par ce genre d’artistes. Moi-même, en tant que fan, j’adore tomber sur des conversations profondes de mes artistes préférés, qui parlent de leurs émotions, leur travail, plutôt que juste des anecdotes marrantes.

En parlant de votre processus créatif, quelles sont les choses que vous avez apprises de vous-même à travers votre premier album, Amir, sorti en 2018 ?

J’ai appris que je n’aime pas trop voyager (rires). Bien sûr que j’aime découvrir de nouveaux endroits, mais c’est pénible d’être dans un bus toute la journée ou prendre l’avion trop souvent. J’ai besoin de me sentir chez moi. Mais c’est aussi quelque chose que j’ai appris durant l’exercice de la tournée, c’est l’esprit de bande, de former un groupe de musique, avec toutes les dynamiques que cela implique. J’ai également compris que c’était malsain de tout mettre de côté pour uniquement me consacrer à la musique et à ma carrière. C’est même important pour la musique elle-même que je continue d’avoir une vie à côté, de me nourrir d’autres choses, de socialiser.

« Indigo Night » était un autre single de l’album Amir de Tamino.

Vous négligiez votre vie personnelle ?

Oui, totalement. Dans tellement d’interviews, les journalistes s’épanchaient sur ma maturité. Alors que c’est faux, j’étais encore un gamin, j’avais à peine 20 ans au moment de la sortie de mon premier album. Toutes les choses que j’aurais dû être en train d’apprendre pour la vie quotidienne étaient négligées : je ne savais pas vivre seul, pas même cuisiner pour moi (rires). J’ai 25 ans maintenant et je cuisine encore super mal ! Pour exceller dans un domaine, je négligeais tout le reste, et je ne trouve pas ça si louable ou mature.

Avez-vous trouvé plus d’équilibre entre votre carrière et votre vie personnelle à travers votre deuxième album, Sahar, qui vient de sortir le 23 septembre 2022 ?

On devait prendre une pause au terme de notre tournée aux États-Unis, mais c’est arrivé plus tôt que prévu à cause du Covid. Et pour être honnête, ça m’arrangeait, car soudainement, plus personne n’espérait quoi que ce soit de moi ou quiconque puisqu’on pensait que c’était la fin du monde. La pandémie était une tragédie à l’échelle planétaire, qu’il est important de souligner, mais d’un point vue purement égoïste, c’était un soulagement libérateur pour moi, même si j’ai eu deux fois le Covid, et c’était affreux. En fait, c’était un espace-temps particulier, crépusculaire, où je me sentais entre-deux, suspendu. C’est pour ça que l’album s’appelle « Sahar » qu’on peut traduire par ce moment juste avant l’aube. On est alors au plus sombre de la nuit, mais déjà au bord du jour. Et c’est comme ça que je me sentais ces dernières années.

« Fascination » est le deuxième single du nouvel album Sahar de Tamino.

Commencez-vous à trouver du confort dans cet entre-deux qu’est devenue votre vie ?

Oui, je me sens de plus en plus à l’aise dans le fait de me sentir entre-deux. En tant qu’artiste, surtout à mon âge, c’est compliqué de se sentir chez soi, de se sentir enraciné. Ce n’est pas possible. Je ne saurais même pas dire où j’ai envie de vivre présentement. Cela pourrait être aussi bien à Anvers qu’ailleurs.

Quelle relation entretenez-vous avec Anvers, justement ?

C’est là où j’ai passé le plus de temps de ma vie. C’est une ville superbe, pleine de gens géniaux, dont beaucoup d’artistes et d’amateurs d’arts. C’est tout petit et pourtant il se passe tant de choses, c’est ce que j’adore : elle réunit les avantages d’une ville et d’un village. J’y reviendrai toujours mais je n’ai pas le sentiment que ce soit la ville où je souhaite m’installer durablement.

Si Bruxelles est la capitale administrative de la Belgique, Anvers en est clairement la capitale mode. Comment l’expliquez-vous et vous reconnaissez-vous dans la mode belge ?

Je pense que si les designers belges ont une telle réputation de mélancolie, c’est parce que la météo nous y déprime tous (rires) ! Le surréalisme y est aussi très présent, et transparaît souvent sous forme d’humour. Peut-être qu’on retrouve une mélancolie et une forme de surréalisme semblable dans ma musique. Celle-ci est aussi piquée d’orientalisme, qu’on retrouve dans les sonorités, bien sûr, mais aussi à travers le fait que j’ose être dramatique parfois, et ce, avec fierté, même dans la tristesse. Et ça, ce n’est pas très belge, pour le coup, où les gens semblent plus pudiques, de manière générale.

Dans quelle mesure remélangez-vous des influences belges et arabes dans votre nouvel album ?

C’est beaucoup moins évident que dans le premier album qui avait été enregistré avec un orchestre arabe. Cette fois, je joue moi-même du oud, cet instrument qui est en fait l’ancêtre de la guitare (alors que dans le précédent, c’était mon professeur). Certains morceaux n’ont pas de dimension orientale, et c’est très bien ainsi.

« You Don’t Own Me » de Tamino est le troisième single du nouvel album Sahar de Tamino.

Avez-vous l’impression que vous deviez forcer le trait de l’orientalisme pour votre précédent album ?

Nous vivons une époque où l’identité apparaît comme la chose la plus importante en société. Justement ce que j’adore avec la méditation et la pleine conscience, c’est la liberté que ça m’a procuré de pouvoir échapper à toute définition identitaire. Dans l’industrie du divertissement en particulier, où l’on se vend en tant que personnalité, la façon dont on se présente au monde, soi et son univers, bien sûr que les gens vont étudier en détail qui vous êtes, d’où vous venez. Alors oui, je me suis posé la question d’entretenir l’identité que j’avais présentée dans mon premier album : dans quelle mesure je pouvais évoluer sans égarer ou décevoir le public ?

Mais honnêtement, ces questionnements ont disparu à mesure que j’écrivais. Si j’avais tenté de forcer le trait sur quoi que ce soit, alors ça ne se retrouve pas dans l’album, car je n’ai gardé que ce qui sonnait le plus naturel à mes oreilles. Il y a un seul morceau que j’ai pensé comme un exercice : il se compose essentiellement de ma voix et de l’oud en accompagnement, comme le faisaient plein d’artistes traditionnels tels que mon grand-père par exemple, mais j’ai voulu le faire en anglais. C’est « A Drop of Blood ».

Avez-vous parfois l’impression d’être exotisé comme « chanteur arabe » par les médias occidentaux ? 

Je ne pense pas. Je vois bien que les personnes d’autres cultures, en particulier celles racisées, sont davantage questionnées sur leurs origines, par exemple. Cela attire l’attention sur eux, de manière positive, je pense. Quand j’étais à l’école, les sex-symbols aux yeux de mes camarades étaient tous des hommes blancs. Ça n’aurait pas pu être un chanteur ou un acteur arabe, par exemple. Eh bien, aujourd’hui, j’ai l’impression que c’est possible et je pense que c’est une bonne chose.

Avez-vous déjà envisagé d’écrire des chansons en flamand ?

Il y a très longtemps, j’ai écrit une chanson en flamand. Mais je préfère écrire en anglais car ça sonne beaucoup mieux, je trouve, c’est aussi le langage qui me vient spontanément quand je pense à de la musique. C’est difficile de chanter en flamand sans évoquer le genre schlager, des morceaux pop, avec des paroles sentimentales, presque kistch. Je n’écoute pas vraiment de musique en flamand.

Que ce soit sur votre premier ou deuxième album, les morceaux peuvent paraître relativement longs, de 4 à 6 minutes, ce qui contraste avec les morceaux pop d’aujourd’hui qui durent facilement 2 minutes 30. Que pensez-vous de ce nouveau standard ?

Les gens produisent ce qu’ils veulent. J’essaye juste d’écrire de bonnes chansons, et si elles duraient 2 minutes, je serais tout aussi content. Même chose pour la musique que j’écoute : j’éprouve autant de plaisir, qu’elle soit courte ou qu’elle dure 10 minutes. En tout cas, personne n’ose me demander de faire des morceaux plus courts exprès pour passer plus facilement en radio (rires).

Dans cette industrie, on est aisément étiqueté comme étant un artiste difficile dès l’instant qu’on défend l’intégrité de son travail, mais j’ai beaucoup de chance d’être bien entouré par des personnes qui ne me forcent à rien. J’espère qu’on entend cette authenticité sans compromis dans ma musique.

En réalité, c’est un miracle que mes morceaux aient pu passer à la radio en Belgique vu leur longueur parfois. Cela peut donner l’impression que je suis devenu un artiste mainstream, alors que pas du tout. Je suis honoré et reconnaissant que ma musique puisse résonner dans la conscience de certaines personnes. Parce que j’y exprime toute ma sincérité.

Tamino – Sahar

Écouter Sahar sur Apple MusicSpotifyDeezer.

Tamino sera en concert les 21 et 22 novembre 2022 au Trianon (Paris 18e).

À lire aussi : Être artiste et metteuse en scène de cabaret, c’est un « grand écart », raconte Clara Brajtman

Crédit photo de Une : Jeton Bakalli.


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Les Commentaires

3
Avatar de Ellanaaa
23 février 2023 à 16h02
Ellanaaa
Merci pour cette belle découverte, je ne le connaissais pas du tout ! Quelle voix : O !
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Voir les 3 commentaires

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