Sibylle, 24 ans, est une française installée depuis 3 mois à New York. Elle fait un stage au Guggenheim, le musée d’art moderne de l’upper west side New Yorkais. C’est dans un café de Brooklyn qu’elle me donne rendez-vous pour me parler de son expérience de madmoiZelle à Big Apple…
madmoiZelle.com : Qu’est-ce qui dans ton parcours t’a amené à New York ?
Sybille : A la fin de mon master pro, il fallait que je trouve un stage. À l’époque déjà, je cherchais à postuler à New York mais il était trop tard pour envoyer les candidatures. J’ai donc fait mon stage à Buenos Aires, auprès de l’ambassade française, mais j’ai gardé en tête l’idée de trouver un stage à New York pour plus tard. En mai de l’an passé, j’ai postulé pour un stage de 12 mois au MoMa (musée d’art moderne de New York), ma candidature a été rejetée, mais mes amis sur place m’ont tous encouragée à continuer mes recherches et à postuler pour les stages d’été qui sont plus faciles d’accès. Et c’est comme ça que ma candidature a été retenue au musée Guggenheim.
madmoiZelle.com : En quoi consiste ta mission ?
Sibylle : Je suis donc un summer intern (stagiaire d’été) pour trois mois. Je travaille du lundi au jeudi au bureau du musée. Et je suis affiliée à l’exhibition management qui s’occupe de l’organisation des expositions, en terme logistique dans le musée et dans les filiales mondiales du musée. Plus concrètement, c’est le secteur qui s’occupe de la gestion des voyages des oeuvres, de préparer les contrats des artistes… C’est tout un travail de coulisse avant l’ouverture des expositions.
madmoiZelle.com : Après presque 3 mois, en quoi être à New York a fait évoluer la vision que tu avais du monde de la culture ?
Sibylle : C’est surtout par rapport à l’esprit dans lequel la culture est envisagée. J’ai l’impression que c’est beaucoup plus professionnel. Ici tout est géré comme une entreprise. Par exemple, les moyens de lever des fonds pour financer le musée sont ici très proches de la logique entrepreneuriale, peut-être aussi parce que les fonds publics sont moins importants.
Sinon artistiquement parlant, il me semble que New York génère une vraie énergie, ça bouge vraiment, et tout semble possible.
madmoiZelle.com : Quelle image de la ville avais-tu avant de venir ?
Sibylle : Des images héritées de vieilles séries 80 avec des égouts qui fument et des taxis qui roulent à toutes vitesse. On a plein de clichés sur New York, donc arriver devant une tour de 36 étages ça paraît presque normal tellement ça nous est familier.
madmoiZelle.com : Après trois mois, que reste-t-il de ces clichés ?
Sibylle : J’ai été surprise par le coté relativement vert de la ville. On voit toujours les gratte-ciels, le financial district mais quand tu remontes dans Manhattan ou quand tu vas dans les autres quartiers, tu te rends compte que New York est une ville relativement attachée à garder ses espaces de verdure.
madmoiZelle.com : Et en ce qui concerne tes désillusions ?
Sibylle : Aucune… Sincèrement, j’avais pas d’attentes particulières. Quand tu es habituée à voyager tu deviens de plus en plus flexible sur tes attentes, et tu as de moins en moins de préjugés… Enfin, j’espère, disons que c’est quelque chose que j’ai essayé de travailler mais je me rends compte que c’est pas toujours facile d’abandonner ses clichés. On a toujours ce côté français râleur, ou l’envie de critiquer un truc alors qu’il faudrait juste prendre les choses comme elles se présentent.
madmoiZelle.com : Est-ce que tu te souviens de la première chose que tu as faite en arrivant ?
Sibylle: c’est un peu cliché mais je suis allée visiter le Guggenheim… Et petite désillusion, quand je suis arrivée c’était en travaux… Aussi, j’ai pris un café à emporter pour marcher dans la rue avec.
madmoiZelle.com : En tant que jeune femme, quelle est pour toi la différence entre être madmoiZelle ici et madmoiZelle en France ?
Sibylle : Y’a un truc au niveau des fringues qui arrive à tout le monde quand on est à l’étranger, rapidement on se sent plus libre, on ose plus l’originalité… De ce fait, je me sens peut-être un peu plus madmoiZelle ici qu’à Paris. Et le fait d’être français est, à l’étranger, un atout. On peut facilement utiliser le cliché de la classe, le glamour à notre avantage ici tout en trippant beaucoup plus au niveau des accessoires, des chaussures, des lunettes de soleil ou de la couleurs du vernis.
Niveau mode, l’esprit français me semble un peu plus étriqué, contenu dans un truc lourd qui fait qu’on n’a pas les moyens de se lâcher… Regarde, même sans aller jusque New York, à Londres, Barcelone ou Berlin, la mode est beaucoup plus facilement associée à de la couleur, des accessoires originaux… Le plus symbolique je crois, c’est les couleurs de vernis, ici mettre du orange ou du rose fluo c’est totalement normal.
madmoiZelle.com : Si tu devais donner un conseil à toutes les madmoiZelles qui aimeraient débarquer ici ?
Sibylle : Oublie tes codes vestimentaires, lâche-toi et prends pas grand chose dans ta valise… Emporte seulement les trucs que tu mets jamais parce que t’as peur « que ça fasse trop ».
madmoiZelle.com : Pour finir, quelques questions plus directement sur la ville, quel est ton endroit préféré ?
Sibylle : Evidemment, il y a les cafés comme celui-là, pour se reposer. Sinon, j’aime beaucoup River Side Park, à côté d’Harlem qui donne sur l’East River.
madmoiZelle.com : Ce que tu aimes le moins dans cette ville ?
Sibylle : La climatisation partout, tout le temps.
madmoiZelle.com : Quel est le livre ou le film qui représente le plus le New York dans lequel tu vis ?
Sibylle : Celui que je vais écrire… Non, peut-être Brooklyn Follies de Paul Auster. Au niveau film, y’a pas mal de Woody Allen qui se passent à Brooklyn. Dans tous les cas, ça serait un truc qui se passe dans ce quartier là.
madmoiZelle.com : Et pour finir, c’est quoi pour toi, être une madmoiZelle à New York en 2008 ?
Sibylle : En deux mots, c’est FUN.
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