Paris, 28 septembre, 16 heures. C’est dans un studio photo du 10e arrondissement qu’Alie Suvélor (Magali en vrai) m’a donné rendez-vous. Elle et son crew préparent le 17e numéro de Dirrty Glam, celui d’octobre. Pour l’occasion, ils ont invité dans leurs pages l’actrice Clémentine Poidatz, qui joue dans La Frontière de l’Aube, le dernier Philippe Garrel. Ainsi qu’Esther, la fille de ce dernier, vue dans La Belle Personne.
Clémentine Poidatz
Esther Garrel
Voilà deux ans qu’Alie a fondé Dirrty Glam. Toute seule, comme une grande. Aujourd’hui encore, même si moult personnes l’ont rejointe dans l’aventure, c’est elle qui assure l’entière réalisation du magazine, la mise en page,… Des efforts qui paient, qui plaisent : le numéro double de cet été, avec Hannah Murray en couverture (Cassie dans Skins) a ainsi drainé près d’1 170 000 visiteurs uniques (source : Urchin Stats). La recette d’un tel succès ? Moins conventionnel que ses homologues papier et web, Dirrty Glam propose un regard différent sur le monde qui nous entoure, que ce soit en matière de mode, de découvertes musicales,… Allez, rien ne sert d’en dire plus : laissons les clés à la principale intéressée !
madmoiZelle.com : Comment est né Dirrty Glam ?
Alie : En octobre 2006, je vivais à Londres, je me faisais un peu chier donc j’ai décidé de mettre à profit mes compétences informatiques (son premier ordi, Alie l’a touché à 9 ans, ndlr) et j’ai lancé le projet. A la base, il s’agissait plutôt d’un blog. Des contacts dans la musique, comme les Babyshambles, m’ont peu à peu aidée à démarrer. Ils ont ont joué le jeu de l’interview. C’est plus tard, à partir de janvier 2007, quand je suis rentrée à Paris, que nous sommes vraiment passés au format magazine et que des contributeurs réguliers, tel que le photographe Richard Kelly, ont commencé à se greffer.
M : Déjà une expérience dans la presse ?
A : Aucune ! Disons que le poste de rédactrice en chef m’a toujours fascinée. Au collège déjà, je me voyais diriger une équipe, confier des sujets,…
M : Le style Dirrty Glam en quelques mots ?
A : Urbain, chic,… Le mot Dirrty correspond à la musique, au rock. Glam à la mode. On s’adresse aux filles qui s’intéressent aux dernières tendances qu’elles qu’elles soient, qui aiment sortir, aller en concert,… En fait, on essaie de ne pas être aussi guindé et coincé que Vogue. On donne en effet leur chance à des artistes peu connus, des petites marques,… Et on ne joue pas non plus sur le même terrain que Jalouse. Ce magazine est trop refermé sur lui-même. Il n’y a que les potes de l’équipe qui font partie du contenu.
madmoiZelle.com : Qu’est-ce qui a été le plus difficile quand tu t’es lancée ?
Alie : Trouver des gens motivés, qui acceptent de travailler sans être payés.
M : Parle nous de ton équipe justement…
A : Karima Hedhili, que je connais depuis six ans, est assistante de la rédaction. Elle me remplace quand je suis absente, à la bourre,… Donia, sa soeur, travaille aux relations presse. Ensuite, il y a plusieurs chefs de rubrique : Marie Déhé s’occupe de la mode, elle propose des thèmes de shootings, des mannequins,… Sonia, ma soeur, gère toute la partie ciné. On fonctionne comme un vrai magazine papier finalement !
M : Et avec les contributeurs, comment ça se passe ?
A : Ils nous contactent via notre page MySpace. Tous les jours, je reçois des demandes de photographes, d’illustrateurs, de gens qui aiment bien écrire et qui voudrais collaborer gratuitement avec Dirrty Glam. Ils viennent du monde entier : New York, Londres,… Mine de rien, le magazine constitue une bonne vitrine. Ludovic Zuili, qui a shooté Mischa Barton, a par exemple été recontacté par la suite.
M : Ta meilleure rencontre au boulot ?
A : Sienna Miller ! Alors que Dirrty Glam commençait à peine, elle a accepté de faire une interview au sujet de son film Factory Girl. Je l’ai revue par la suite, on a fait une séance photo à Londres. Elle avait parlé de nous à plein de monde. Vraiment super sympa !
M : Et ton pire souvenir ?
A : Pour le numéro de juin dernier, on a organisé un shooting avec de jeunes acteurs et actrices. Roxane Mesquida (Une vieille maîtresse, Sheitan) était de la partie. Elle a fait sa capricieuse et est allée dire à son agence que les photos était nazes, qu’on l’avait mal traitée alors que bon… On était dans appart immense, le buffet débordait,… Y’a pire !
madmoiZelle.com : Attention, questionnaire fringues. Tes créateurs préférés ?
Alie : Alexander Wang, Chloé, Luella, Stella McCartney, Acne Jeans, APC…
M : La pièce fétiche dont tu ne te sépareras jamais ?
A : Après le shooting avec Mischa Barton, j’ai pu garder un gilet fleuri Dries Van Noten. Je le porte tout le temps. Limite je dors avec !
M : La tendance que tu as suivie et dont tu as honte aujourd’hui ?
A : J’avais le look skateuse au collège : pompes Dickies, pull Volcom,…
M : Tes icônes de mode ?
A : Alison Mosshart (The Kills), Edie Sedgwick, Richard Hell dans les années 70 et le mannequin danois Freja Beha.
M : La personnalité dont tu ne cautionnes pas le dressing ?
A : Agyness Deyn. Au début, je l’aimais beaucoup. Elle était très masculine, portait des bretelles, des chemises. Maintenant, c’est du n’importe quoi ! La dernière fois que je l’ai vue en photo, elle mélangeait des imprimés complètement improbables. C’est trop.
M : Quels sont tes projets pour Dirrty Glam ? Tu envisages le support papier ?
A : Je suis trop jeune pour le moment, pas assez mûre professionnellement. On a déjà eu des propositions mais je refuse à chaque fois. Je préfère que le magazine gagne suffisamment en notoriété sur Internet avant de me lancer. Il y a tellement de titres qui se cassent la gueule aujourd’hui…
M : Un scoop sur le numéro de novembre ?
A : Normalement, si tout se passe bien, une jeune actrice anglaise, très connue, devrait faire la couverture… Je ne dévoile pas son nom : rien n’est encore sûr.
M : Ultime question. Être une madmoiZelle en 2008, c’est quoi pour toi ?
A : Lire Dirrty Glam ;)
MERCI !
Infos, contact : dirrtyglam.com ou myspace.com/dirtyglamteam
Crédits photo : Julie.
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Les Commentaires
Franchement j'aime vraiment bcp, le style, les interviews, le contenu! C'est un très bon magazine, et haut dessus de beaucoup d'autres dont j'ai l'habitude de lire!
A quand la version papier?
Bravo à la créatrice!