Loin de moi l’envie, voire même l’idée, de cracher dans la soupe : sans Internet, je ne serais pas grand chose. Je ferais pas le même métier, y’a plein de gens formidables que j’aurais jamais rencontré, des séries et des films dont je n’aurais jamais entendu parler et mes week-ends seraient probablement bien ennuyeux.
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Oui, mais voilà : Internet a tout de même su créer un gros lot de frustrations diverses en moi, il faut bien dire ce qui est.
Les fast foods qui n’existent pas en France
Une des sources de frustration provoquée par Internet est tout à fait triviale, et presque un peu sale : les restaurants de fast-food qui n’existent pas en France. Ils s’appellent Shake Shack, In-n-out ou Five Guys, proposent des burgers qui ont l’air superbes et superbement bons. Je les veux dans ma bouche et dans mon ventre et, chaque fois que je tombe sur des articles montrant des menus dans ce type de restaurants, je me mets à saliver. Puis à pleurer en me rappelant qu’ils n’existent pas en France.
Je voudrais être une frite pour pénétrer ce pain moelleux.
Le pire, c’est que vraiment, je vais presque jamais vers ce genre de restauration. J’aime bien manger des trucs faits maisons ou des plats variés achetés chaque fois à un endroit différent. J’ai par exemple attendu avec impatience le retour de Burger King en France, mais je n’y suis allée qu’une fois depuis.
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C’est juste qu’à partir du moment où je sais que je peux y aller quand je veux, je me sens soulagée, sereine. Ces quelques marques-là me donnent envie de pleurer de frustration à l’idée que je ne pourrais y goûter que dans plusieurs mois, quand j’aurais décidé de partir en vacances dans un pays où elles sont implantées.
Bon, ça va hein : y’a plus grave dans la vie, j’en suis bien consciente.
Vouloir être productif très fort, mais pas savoir
Internet n’est pas le seul trouble à ma productivité. Il n’y a qu’à compter (c’est de toute façon tout bonnement impossible) le nombre de fois où j’ai voulu avancer dans mes projets et me suis retrouvée devant une rediffusion de scripted realities le week-end.
Les scripted realities, ce sont ces reconstitutions faussement documentaires d’histoires à dormir debout, du genre « ma mère a essayé de me faire croire que mon mari dont j’étais enceinte me trompait avec ma propre soeur » ou « j’ai trompé mon mari avec mon ex, mais c’est mon mari qui lui avait demandé de faire semblant de me reconquérir parce que lui me trompait avec une autre qui ne savait pas que j’existais ». Ce genre d’histoires très simples et très saines.
https://www.youtube.com/watch?v=kRWCkn9jp5s
Interprétés par des acteurs, ce genre de programmes est parfois présenté comme tirés de faits réels, ce qui me met en niveau maximal de scepticisme. Mais après tout, les faits divers sont parfois bien plus surprenants, comme s’ils avaient été écrits par des scénaristes pris-es d’une inspiration soudaine après un pot de départ à la retraite trop arrosé.
Mais Internet, c’est pire : non seulement tu peux y voir autant d’épisodes d’autant de scripted realities différentes que tu veux en replay, mais t’as accès à beaucoup (trop) d’autres trucs.
Ainsi, alors que t’avais bien préparé ta liste de trucs à faire pendant le week-end et que tu t’es posée devant l’ordi pendant dix minutes en attendant que tes pâtes aient fini de cuire et t’émerges quatre heures plus tard : tes pâtes forment une terrine, le soleil se couche, t’es toujours pas lavée, et t’as vingt-cinq appels en absence. Tu finiras, peut-être, à te coucher sans avoir rien fait de ce que t’avais prévu, avec une estime de toi potentiellement un peu plus faible que d’habitude.
Tu vois le tableau ?
Voilà bah bienvenue dans mes week-ends.
Vouloir voyager. Vouloir voyager partout
L’avantage, avec Internet, c’est que tu n’as plus besoin de collectionner les fiches Atlas pour voir des photos complètement dingues de paysages magnifiques au quatre coins du monde : t’as qu’à taper le pays de ton choix dans Google Images et c’est parti pour le concours de bave et l’émerveillement plein les yeux.
Internet, c’est aussi trouver des choses avant même de les chercher, comme quand tes amis Facebook « aiment » un article ou vidéo à base de photographies des 20 plus beaux endroits de la Terre. Du coup, non seulement, t’as envie de voyager, mais tu rajoutes probablement en plus de ça des destinations à ta liste déjà longue comme le chibre de Long Dong Silver ou les jambes d’une mannequin-jambe.
https://www.youtube.com/watch?v=w7AFRg7-hrA
Deux frustrations déboulent alors dans le cerveau de bon nombre d’entre nous : ne pas pouvoir partir tout de suite ET ne plus savoir où partir dans cette liste tout en beauté.
Les photos de bouffe à 11h du matin
Il faut bien être honnête avec soi-même à un moment : je crois que je suis abonnée à beaucoup trop de comptes Twitter, Instagram et Tumblr à base de porn foods, qui partagent des photos et recettes de plats tellement beaux qu’ils me donnent envie de me pougner la langue.
Tu vas peut-être te dire que je pense beaucoup trop à la bouffe et que je dois être la soeur de Ron Weasley ou qu’en vrai, je suis un puits sans fond. Ou Kirby. Mais j’y peux rien, manger, c’est la vie, c’est dans le top 3 des choses que je préfère au monde.
Et quand il est 11h et qu’il commence à faire faim, que les ventres font des bruits de pets intérieurs en canon, il n’y a rien de plus frustrant que les photos de nourriture. C’est selon moi une torture – comme quand on te tient très fort pour que tu puisses pas t’échapper et qu’on te chante du Tal très faux dans l’oreille en faisant exprès de se tromper de paroles.
Ces buns sont plus moelleux qu’une paire de seins.
Alternative tout aussi horrible :
recevoir des gifs de bouffe quand t’as plus rien dans le frigo et que le supermarché en bas de chez toi est fermé. Frustration maximale. Arrache de sourcils de rage. Appel en pleurs aux parents pour dire que notre vie est nulle.
La rumeur (ne) voudrait (pas) que c’est après un tel évènement qu’Edward Norton dans Fight Club a commencé à voir sa vie d’un mauvais oeil. La rumeur (ne) voudrait (toujours pas) que c’est un dimanche midi, dix minutes après la fermeture du Carrefour Market que Batman a reçu un gif de pizza qui cuit au four et que c’est pour cette raison qu’il a souvent l’air un peu triste depuis.
Alors oui, effectivement : Internet, c’est vachement bien. Mais tout de même, faut dire ce qui est, ça nous nargue un peu. Et toi, quels sont les frustrations qui naissent en toi tandis que tu surfes* sur la toile* ?
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*Un kikoo de l’an 2000, quand ces termes étaient utilisées au premier degré et où tout le monde va bien.
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