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Emmanuelle Pouydebat, chercheuse en intelligence animale, nous parle de ces animaux si malins

Les animaux sont bien plus intelligents qu’on se l’imagine. Oui, mais à quel point ? Rencontre avec Emmanuelle Pouydebat, experte de l’intelligence animale.

Cet article a été rédigé dans le cadre d’un partenariat commercial avec Disneynature. Conformément à notre Manifeste, on y a écrit ce qu’on voulait.

Récemment on vous parlait de ces anecdotes qui font état de l’étendue de l’intelligence des animaux sauvages.

À l’occasion de la Grande Journée de la Terre, où on vous invite à venir voir Nés en Chine et assister à une conférence où Emmanuelle Pouydebat, experte en intelligence animale, échangera avec Mathieu Vidard, on a eu envie de creuser un peu le sujet en sa compagnie.

Venez vivre la Grande Journée de la Terre le 22 avril à Paris, au Gaumont Pathé La Villette (8,50€ pour les adultes, 5 € pour les enfants) !

À 42 ans, cette chercheuse officie principalement au zoo de La Palmyre, mais aussi dans plusieurs autres parcs animaliers de France. Auteure du livre L’intelligence animale : cervelle d’oiseau et mémoire d’éléphant, elle m’a parlé de sa passion qui est devenue son métier.

L’anthropologie, une passion arrivée très tôt

On aurait pu croire qu’Emmanuelle Pouydebat a décidé de se mettre à étudier l’intelligence des animaux parce qu’elle était passionnée par… les animaux. Eh bien non : au départ, elle se fascine plutôt pour les dinosaures et la Préhistoire.

« En grandissant, j’ai eu envie de comprendre ce qui faisait par exemple la différence entre un australopithèque et un humain.

J’ai appris que ça tenait à des critères physiques, mais aussi de comportement comme par exemple l’utilisation d’outils. »

En approfondissant ses recherches, Emmanuelle réalise que beaucoup d’animaux se servent d’outils, et pas seulement des primates.

En Australie par exemple, certaines corneilles se postent aux feux rouges et déposent des noix sur les passages piétons. Elles attendent ensuite que le feu soit vert pour que les voitures roulent sur les noix et les ouvrent, puis récupèrent leur butin.

De plus, certains animaux n’utilisent pas d’outils mais manipulent des objets de façon extrêmement compliquée, plus complexe par exemple que de prendre un bâton et de l’enfoncer dans une ruche pour récolter du miel.

Bref, tout ça c’est bien plus compliqué qu’il n’y paraît et c’est pourquoi elle s’est fascinée pour le sujet.

Après des études d’anthropologie, de biologie et quelques cours sur le comportement en auditeur libre, elle devient chercheuse en intelligence animale.

Emmanuelle Pouydebat et son métier au plus proche des animaux

Pas facile de se faire une place dans ce milieu.

Entre 18 et 20 ans, Emmanuelle travaille dans un zoo en tant qu’animalière. En échange de travaux pénibles (comme ramasser des excréments d’animaux par exemple), elle gagne la possibilité d’étudier le comportement des animaux au plus près.

« L’une de mes première missions, c’était d’observer des macaques : ils s’échappaient de leur enclos et piquaient des trucs aux gens ! Alors je suis partie sur le terrain avec mes jumelles, mon appareil photo et mon carnet…

Et ils m’ont tout piqué ! C’est là que j’ai compris que je voulais vraiment faire ce métier. »

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Les macaques se sont organisés pour lui piquer ses objets !

D’un côté, les plus menaçants montraient les crocs pour l’intimider et détourner son attention. De l’autre côté, les plus discrets lui prenaient ses affaires. Emmanuelle a ainsi assisté à un phénomène de coopération, l’une des manifestations de l’intelligence animale.

Quand je lui demande quel animal elle préfère étudier, le choix est cornélien. Elle me parle des singes capucins, qu’elle pourrait observer interagir, pêcher, chasser ou encore fouiller pendant des heures.

« Mais toutes les espèces me fascinent. Je pourrais passer ma journée à observer une fourmi ! »

Les fourmis et autres invertébrés, c’est d’ailleurs avec enthousiasme qu’elle m’en parle : pour elle, ce sont des espèces sous-estimées.

L’araignée mathématicienne par exemple, est capable de sélectionner des petites pierres en quartz à placer autour de son terrier. Elle tisse ensuite une toile qui rejoint l’intérieur de son trou. Tadam, quand un animal approche, elle le sent arriver grâce aux vibrations émises par le quartz et propagées le long du fil.

À lire aussi : Une araignée danse sur YMCA

Étudier le comportement des animaux au quotidien

Mais dans la vie de tous les jours, ça donne quoi ?

Si certains de ses collègues vont étudier les animaux dans leur milieu naturel, Emmanuel Pouydebat travaille principalement dans des zoos. Elle étudie notamment un groupe de microcèbes, de tout petits primates.

« Chez les microcèbes, on a réalisé que chaque individu avait un vrai caractère.

Certains vont développer de véritables connaissances en explorant au maximum leur environnement. D’autres vont être plus timides, ils préfèreront rester cachés. »

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Hé oui, ça ne suffit pas de parler d’intelligence animale, tout dépend aussi de l’individu !

Emmanuelle m’explique que certains animaux sont capables d’inventer des choses. Mais s’ils n’occupent pas une position de leader dans la hiérarchie de leur groupe, cette invention ne se propagera pas.

« Pendant un temps, j’étudiais un groupe de capucins. Une petite femelle qui s’appelait Fetnat, plaçait des noix sous mon pied puis appuyait dessus pour écraser les noix !

Elle avait aussi eu l’idée de mettre des bogues dans l’eau pour les ramollir et les ouvrir plus facilement. »

Son travail trouve de multiples applications. Un exemple plutôt inattendu : les fruits de ses recherches peuvent aider les ingénieur•es en robotique à mieux élaborer les mouvements de leurs créations.

Prenons une main humaine : elle est compliquée, elle a plein de mouvements possibles. Alors qu’une pince de crabe par exemple n’en a que deux. Étudier le comportement animal peut servir à envisager des fonctions plus simples dans l’univers de la robotique.

Quand on lui pose la question du traitement des animaux dans les zoos, elle concède :

« J’ai conscience que le fait de garder des animaux sauvages en captivité n’est pas une bonne chose. Mais du coup on fait quoi ? On ferme les zoos ?

Les pensionnaires ne sont généralement pas habilités à vivre en liberté, ils mourraient tout de suite. »

Emmanuelle est partisane d’améliorer les conditions de vie des animaux en zoos. Et ça passe par exemple par une modification de leur espace et une mise à disposition d’éléments qui limiteront l’ennui.

De plus, les zoos sont un moyen de sensibiliser le public : en étant au contact de ces animaux, il est plus facile de comprendre leurs impératifs et les dangers qui les menacent.

Dans Nés en Chine, trois espèces bien distinctes

Le film Nés en Chine sera diffusé le 22 avril au Pathé la Villette de Paris à l’occasion de La Grande Journée de la Terre. Emmanuelle Pouydebat sera présente pour décortiquer le film de son point de vue de chercheuse.

Pourquoi c’est intéressant ? Parce que trois espèces seront au centre du film et qu’elles sont très différentes les unes des autres : il s’agit de la panthère des neiges, du singe doré et du panda.

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Ces animaux ont chacun leur particularité qui les rend passionnants.

Pour Emmanuel Pouydebat, chaque espèce est intéressante à sa manière. Le panda par exemple, a une capacité de manipulation des objets très astucieuse, grâce à une sorte d’os au niveau du poignet qui lui permet de tenir des choses.

Quand au singe doré, c’est sa mémoire spatiale et ses interactions sociales qui sont intéressantes. Et la panthère des neiges a plutôt une intelligence de prédateur.

« L’humain c’est une goutte d’eau dans le monde animal : l’intelligence elle est partout et multiple.

On la retrouve dans plein de types de comportements : l’outil, la construction, la navigation, la mémoire, l’innovation, la coopération et même la triche… C’est en cela que c’est un sujet d’étude intéressant. »

Ce sont donc trois animaux avec des spécificités et des structures sociales différentes qui nous seront présentés, pour une projection et une conférence qui s’annoncent passionnantes !

Venez vivre la Grande Journée de la Terre le 22 avril (8,50€ pour les adultes, 5 € pour les enfants) !

À lire aussi : Pourquoi les animaux mignons nous rendent-ils dingues ?


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