— Initialement publié le 6 mai 2011
L’étudiant, ce traîne-savates mou comme un bulot et pourtant aussi exalté qu’un écureuil nourri aux amphètes, cet individu à l’hygiène et aux mœurs douteuses qui maugrée un lâche « Ché pas » mais qui, au fond, est persuadé de tout savoir, cet adolescent enfin libre du joug de ses parents qui mélange encore slip blanc et jogging rouge dans la machine à laver, OUI !
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Toi l’étudiant, la plaie de mes après-midis de dur labeur et de mes nuits où je cherche simplement à siroter ma bière sans avoir une bande de jeunes qui me beuglent dans les oreilles, ce papier est pour toi.
Pourquoi l’étudiant est-il un loup pour l’étudiant ? Arrivera-t-il un jour à être pris au sérieux ? Comment peut-il gâcher « les plus belles années de sa vie » dès la licence ? Réponses avec le panel des étudiants les plus insupportables.
Celui qui ne sait pas ce qu’il fout là
Après le bac, le pauvre gaillard ne savait pas quoi faire de sa peau (et qui l’en blâmera ?).
Il a donc décidé de rentrer en fac d’histoire. Ou de psycho. Ou de socio.
Avant de réaliser qu’il avait plus de motivation pour se couper les ongles de doigts de pieds le matin que pour aller en cours… et que les débouchés étaient faibles. Vous ne le reverrez plus après la première année.
Celui qui se découvre une âme de bosseur
À moitié dyslexique, il a parcouru le grand chelem (2 Secondes, 2 Premières, 2 Terminales) avant d’obtenir enfin son diplôme.
Il n’a plus d’acné dans le dos depuis un moment, mais soudain il a trouvé sa voie. La filière qu’il a choisie est une révélation : il sera prothésiste dentaire.
Il bûche désormais 24 heures sur 24, suit un nouveau régime à base de redbull et lance des regards noirs suivis d’un bruyant « CHUT ! » à l’étudiant qui se baisse pour ramasser son crayon dans l’amphi.
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Celui qui se découvre une âme de branleur
Il a bossé comme un forcené pour avoir son bac (qu’il a eu au rattrapage), possède enfin son petit chez-soi qu’il aura décoré avec amour (tenture de Bob Marley, lampe lave…), et s’est acheté un tas de jolis feutres pour la rentrée.
Mais finalement, il décide de se reposer un peu. Il passera son année sabbatique à fumer des joints et à jouer à la PS3. Vous le reverrez dans les couloirs de la fac l’année suivante. Après un ou deux redoublements et beaucoup de glande, il finira par se réveiller.
Quelqu’un a vu mon polycop’ ? © 1982, Universal Pictures
Celui qui taxe tout le monde
Le clochard de l’université, c’est lui. Son père est médecin, sa mère diplomate, mais il ne porte que des guenilles et se cherche encore intellectuellement (« Nicolas Hulot, c’est un gros pourri »).
Il vous demande vos notes de cours alors que vous lui avez dit bonjour une fois dans votre vie, et encore, c’était parce qu’il vous taxait une roulée en même temps. Il n’a jamais de thunes pour se payer un café. Personne ne veut être son ami, exceptés les clochards des autres filières avec qui il traîne dans le bus.
Celui qui a trop de facilités
Il veille la nuit précédant l’exam, arrive avec une haleine de phoque et la paupière qui palpite sous l’effet du guronsan, et il obtient les félicitations du jury. Le salaud.
Celui qui n’est pas à cheval sur les horaires
Il arrive toujours en retard aux TD et/ou quitte le cours précipitamment avec l’assurance du gars qui a un truc très urgent à faire (sa mère accouche, il doit donner un rein, son appartement est en train de brûler).
Bien dans ses baskets, si le/la prof se permet de lui signaler son retard chronique, il pourra lui répondre « Non, je ne suis pas en retard » (note : cette scène a réellement été vécue).
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Celui qui est bien trop vieux
Il n’a pas l’âge de la retraite non plus, mais il se promène avec un très grand parapluie qui l’aide à marcher.
Une odeur étrange s’échappe de son imper quand il le plie soigneusement sur le dossier de sa chaise, et il pose des questions de novices (« Excusez-moi, est-ce que vous autorisez qu’on écrive nos dissertations au stylo-plume ? »). La rumeur veut qu’il en soit à sa 15e première année.
Celui qui est bien trop jeune
Il semble imberbe et porte un sac Hello Kitty. Au début, vous le preniez pour le petit frère d’un•e autre étudiant•e, jusqu’à voir sa trogne apparaître dans la salle de cours (vous êtes en master 1).
Celui qui devient cliché
Ça ne fait pas une semaine qu’il est inscrit en fac de droit qu’il se ramène en costard-cravate. Il s’est laissé pousser les cheveux et écrit de la poésie dans des carnets en cuir dès lors qu’il a commencé son cursus en fac de lettres.
Il trimballe sous le bras un siège en toile noire avec son nom floqué dessus depuis qu’il est rentré dans la filière « cinéma & réalisation ».
Celui qui fait trop la fête
Certaines personnes ne savent pas gérer l’indépendance inhérente au statut d’étudiant. Il sèche les cours, fait la tournée des bars du centre-ville du mercredi soir au lundi matin, se fait virer de boîte, se met à dealer et a toujours un peu de vomi sur ses chaussures.
Vous finissez par apprendre qu’il s’est fait manger par des chiens de punks à chiens dans une rave party, ce qui vous incite à passer les samedis soir des deux prochains mois devant la télé.
Celui qui devient militant
Très à droite ou très à gauche, l’enragé passe plus de temps dans les organisations politico-pouet de son université qu’à la B.U.
Bercé par ses rêves de révolution romantique, sa raison d’être est de titiller la fibre anarchiste qu’il y a en chacun de ses compatriotes. Une fois, il est arrivé à une manifestation étudiante avec un bandana à la Rambo sur sa calvitie naissante et du maquillage camo sur les joues.
Il a réussi à avoir toutes ses années grâce à des miraculeux points du jury.
La prochaine fois, je vous parlerai des gens qui arrivent à montrer leur raie du cul en toutes circonstances (pantalon sans ceinture, tee-shirt trop court, etc.).
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