Ça va être l’événement de l’été : l’arrivée du reboot de Gossip Girl sur HBO Max le 8 juillet (et on espère rapidement chez nous sur Warner TV).
La série se dévoile de plus en plus à travers une première bande-annonce et les déclarations au compte-gouttes des créateurs. D’après les dernières nouvelles, cette version va être bien éloignée de sa prédécesseure… Une bonne nouvelle ?
Gossip Girl 2021 s’annonce plus woke avec des personnages conscients de leurs privilèges
Joshua Safran, le créateur et showrunner du programme, avait déjà donné quelques indices concernant l’ambiance de Gossip Girl 2.0 sur Twitter :
« Pas de slut-shaming. Pas de catfights [bagarres entre filles, ndlr]. Ce ne sont pas des choses qui, à mon avis, ont besoin d’être dans cette série pour qu’elle soit amusante. Ou dans n’importe quelle série ? “GG2” voit le sexe de façon positive et nos personnages utilisent leurs cerveaux, pas leurs muscles, pour vous éliminer ! »
On ne va pas se plaindre de l’absence de slut-shaming, et pour ce qui est des disputes, tant qu’il y a toujours une bonne dose de drama (l’essence même de Gossip Girl), ce n’est pas très grave. Interrogé par Variety, Joshua Safran a donné encore plus de précisions :
« Ces ados luttent avec leurs privilèges d’une manière que, je pense, l’original n’a pas fait. À la lumière de [Black Lives Matter], à la lumière de beaucoup de choses, même en remontant à Occupy Wall Street, les choses ont changé. »
La nouvelle jeunesse dorée de l’Upper East Side serait donc consciente qu’elle mène une vie de rêve bien loin du quotidien du citoyen lambda. Ces jeunes ne prennent plus de limousines, mais des Uber, d’après Variety, et leur quotidien va être chamboulé par l’arrivée de Zoya (Whitney Peak), la nouvelle Dan Humphrey, élève dans leur école huppée grâce à une bourse.
L’ambition de ce reboot serait donc de s’éloigner de l’exubérance de son prédécesseur, affirme Joshua Safran :
« Je pense que le premier “Gossip Girl” était un peu du “luxe porn”, en mode : “Regardez ces voitures”, “Voici un montage des meilleurs plats que vous ayez jamais vus”. »
Un Gossip Girl woke ? Une antithèse selon certains
Sur les réseaux sociaux,
les déclarations de Joshua Safran n’ont pas fait l’unanimité : beaucoup d’internautes semblent ne pas comprendre le principe d’une version de Gossip Girl plus consciente des privilèges dont bénéficient ses héros et héroïnes.
https://twitter.com/overdramatique/status/1407091821168168962
« Gossip Girl veut être woke car ils pensent que nous sommes divertis par des personnages “non problématiques” alors que ce sont les personnages problématiques qui nous divertissent. Si on ne peut pas critiquer les personnages, quel est l’intérêt ? »
https://twitter.com/THE_Stefano_DLC/status/1407066999159721993
« Le “Gossip Girl” woke est complètement l’antithèse de l’attrait de “Gossip Girl”, quel est le but ? »
« Qui a demandé un “Gossip Girl” woke ? Personne ne veut voir des gens riches “lutter” contre leurs privilèges. Nous avons assez de ce discours soporifique sur les réseaux sociaux. Donnez-nous la vanité, l’opulence et la trahison, sis. »
Sur le papier, l’idée de vouloir éviter de glorifier la richesse et le style de vie exubérant des personnages est louable. Mais comme le pointent du doigt les fans, cela va à l’encontre de tout ce que Gossip Girl représente et de pourquoi on a tant adoré regarder la série !
L’intérêt de Gossip Girl ? Critiquer ses personnages ultra-riches
Le problème n’est pas que la série veuille aborder des événements politiques comme Black Lives Matter, qui ont marqué ces dernières années d’une manière si forte qu’il est impossible de les ignorer – surtout avec un casting qui se veut plus diversifié (mais toujours dans les canons de beauté de notre société).
Le problème est plutôt qu’on ne va pas regarder Gossip Girl car on a envie de voir des gosses de riches être conscients de leurs nombreux privilèges, ou du fait qu’ils ont la belle vie dans leurs appartements de trois étages avec personnel de ménage ! Comme l’explique si bien la journaliste Marie Solis dans Jezebel :
« Le “Gossip Girl” de la fin des années 2000 et du début des années 2010 était un produit d’évasion, de mélodrame et même “camp” ; plus dans la veine d’un soap-opéra, il n’a jamais été particulièrement concerné par le réalisme social. »
Le but de Gossip Girl a toujours été de montrer des retournements de situation improbables et des personnages moralement horribles qui jettent dramatiquement leur téléphone hors de prix dans une poubelle au lieu de simplement supprimer une photo. Blair Waldorf était-elle un ange ? Non, mais ce n’était pas ce que l’on attendait d’elle.
Vu que la bande-annonce s’annonce quand même prometteuse, on espère toujours que le reboot de Gossip Girl saura être la série que l’on adorera critiquer pour ses personnages et ses intrigues toujours plus dans l’excès.
À lire aussi : On fait le procès de « Gossip Girl » : série-doudou ou modèle ultra toxique ?
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Les Commentaires
Dans la série originale, la seule oppression vraiment évoquée c'était l'oppression de classe et même les persos moins privilégiés ne cherchaient pas à renverser le système ce qui était ai final hyper réaliste. Dan, Vanessa et Jenny étaient les populos du quartier (alors qu'ils étaient probablement plus riches que la plupart d'entre nous), et quoi qu'ils en disent, ils n'aspiraient qu'à faire partie du cercle des hyper-riches. Quant à Dorota, la nounou immigrée polonaise, elle était entièrement loyale à Blair qui la traitait pourtant ultra mal. Bref, on avait vraiment un schéma d'absence de solidarité de classe pour les personnages les plus "pauvres" et à la limite, c'est ça le woke qui pourrait être intéressant. Par exemple d'avoir des persos noirs ou gays ultra riches qui se mettent du côté des Trumpistes et ferment les yeux sur les inégalités que subissent leurs pairs car ils s'identifient plus aux riches qu'aux minorités. Mais donc c'est l'inverse d'une série où les persos sont conscients de leurs privilèges qui aurait du sens.
En fait, Gossip Girl c'est une série de bouquins à l'origine et les personnages y étaient absolument détestables (en gros Gossip Girl était pratiquement le personnage qu'on préférait), bêtes et égoïstes, sans aucune conscience sociale. C'est ça l'origine de la série. Elle a rendu les persos plus sympathiques mais elle a gardé ce côté amoral où Blair et Chuck sont sans vergogne, les plus gentils Serena et Nate n'ont aucune volonté de remettre en cause le système ou même d'y réfléchir et les plus moraux Dan et Vanessa se croient bien trop vertueux. C'est justement parce que ces persos sont clairement défectueux qu'on peut les aimer sans que ce soit "problématique". Personne ne les voit comme des modèles. Grâce à ça, les points vraiment problématiques de la série n'étaient pas leur dégueuli de richesse mais les relations amoureuses toxiques un peu trop valorisées. S'il y a bien un truc à corriger, ce serait ça.
Pour moi, la version plus adulte et moderne de GG existe déjà et c'est Dynasty version années 2020. Pourtant, la série n'a aucune prétention à être woke et ce n'est pas parce que les persos sont super égoïstes que la série est "problématique".
Après, je comprends un peu la démarche, les ados d'aujourd'hui sont bien plus woke qu'il y a 10 ans mais je pense que les héros de GG seraient plutôt sans opinion politique ou trumpistes quev supporter de Bernie Sanders!