Sortie le 12 avril 2006
De Spike Lee, avec Clive Owen, Denzel Washington, Jodie Foster
Tout le souci du « revu-eur » de films : en dire suffisamment pour ne pas sortir un papier creux, sans trop en dire – et ainsi gâcher le plaisir du lecteur. Je vais donc faire confiance – une fois n’est pas coutume – au pitch officiel. On se retrouve juste après, promis.
Ce devait être le hold-up parfait, le chef-d’oeuvre d’un génie du crime.
Le décor : une grande banque de Manhattan. Les protagonistes : un commando masqué, cagoulé, lunetté et des dizaines d’otages affolés, contraints de revêtir la même combinaison passe-partout que les braqueurs.
L’enjeu : la salle des coffres et ses trésors ? Ou un vieux secret dont seuls deux personnes connaissent l’importance.
Aujourd’hui, confiné dans une cellule, le cerveau de la bande s’explique. Mais attention, chaque mot compte, et aucun indice ne vous sera livré au hasard. Prêts ?
Ce matin-là, donc, quatre peintres en batiment franchissaient le seuil de la Manhattan Trust Bank…
Voilà. C’est tout. Ca donne envie, hein ? C’est normal, c’est fait pour.
Parlons d’Inside Man rapidement.
Le casting ? Classieux. Clive Owen en braqueur, Denzel Washington en policier et Jodie Foster en… je sais pas. Profession indéterminée. Fouille-merde ou enterre-merde. Au choix, elle semble jouer un rôle de femme polyvalente.
Le scénario ? Bien fichu. Il nous tient en haleine pendant 1h45. La dernière demie-heure est un peu plus longuette, mais on tient le coup rien que pour découvrir le pot-aux-roses. N’oublie pas : les méchants ne sont jamais ceux qu’on croit. Haha, te voilà bien avancée avec ça.
La réalisation ? Léchée. Du Spike Lee dans l’image. Le film est fluide, les plans s’enchaînent. Classe.
Le fond du film ? Ah. Nous y voilà. La question est : « mais que veut-il exactement ? » C’est la question qu’on se pose tout au long du film à propos de Donald Russell, le braqueur. Il organise le hold-up parfait, mais on ne sait jamais réellement dans quel but.
On peut se poser exactement la même question à propos de Spike Lee et de ses intentions dans ce film. Il semblerait que le réalisateur, après être passé par la trop voyante case « film militant » a choisi de faire passer ses messages de façon plus distillée et plus finaude. Plutôt que de mettre en scène un film militant afro-américain et estampillé comme tel, le réalisateur de Malcom X a choisi de faire dans l’action et le thriller, tout en s’appuyant sur un casting prestigieux, pour faire passer ses messages.
C’est certainement le côté le plus intéressant d’Inside Man : une photographie toute personnelle de l’Amérique bushienne. Une de plus, tu me diras. Oui, certes, mais avec le ton et l’humour de Spike Lee. Je ne t’en dis pas plus, ça risquerait de te gâcher le plaisir. Si tu ne sais pas quoi faire ce week-end, va voir Inside Man, tu passeras un agréable moment.
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