Sur les jeunes sortis du système scolaire en 2010, 22% étaient encore en recherche d’emploi selon une étude du Céreq (Centre d’études et de recherches sur les qualifications) qui vient d’être dévoilée.
62% des jeunes accèdent à leur premier emploi en moins de trois mois, mais au lieu de continuer à baisser au fil du temps, leur taux de chômage augmente ? de 18% en 2012 à 22% mi-2013. En moyenne, sur trois ans ils ont passé 2 ans en emploi.
Si ces chiffres peuvent ne pas paraître si catastrophiques aux jeunes désabusés que nous sommes, rappelons qu’ils sont les pires jamais observés par l’étude Céreq ? conduite depuis 1997. En cause : la crise bien sûr, mais aussi une diminution des emplois aidés pour les jeunes.
« Les contrats jeunes en entreprise (CJE), nombreux sur la période 2003-2007, disparaissent à la fin de la décennie, et ne sont pas compensés par le léger rebond des contrats initiative emploi (CIE) et contrats unique d’insertion (CUI) en 2009-2010. La montée en charge des emplois d’avenir, créés en octobre 2012, ne s’opère qu’en 2013. »
Un fossé entre diplômés et non-diplômés
Le taux de chômage le plus important touche, sans grande surprise, les jeunes sans diplômes
. Près de la moitié d’entre eux cherchent un emploi trois ans après leur sortie du système scolaire ? 16% de plus par rapport à ceux sortis en 2004.
Les CAP et BEP augmentent les chances d’avoir un emploi mais 32% des jeunes qui en possèdent un restent sur la touche. Avec un diplôme du « supérieur court » (bac+4 ou moins) on tombe à 11% de chômage, et 9% pour le « supérieur long ».
Taux de chômage 3 ans après la sortie du système scolaire (infographie réalisée grâce à infogr.am)
Notons que la meilleure carrière n’est pas l’école d’ingénieur (seulement 4% de chômage, pas mal) mais le bac +2 ou +3 dans la santé ou le social (seulement 2% !).
Les femmes, à la fois avantagées et toujours pénalisées
Les jeunes femmes s’en tirent mieux que leurs camarades masculins avec un taux de chômage total de 20% au lieu de 23%. En effet elles sont globalement plus diplômées, ce qui les avantage.
Toutefois à niveau de diplôme égal elles sont plus nombreuses à être au chômage ? que l’on parle d’un BEP, d’un master ou d’une absence totale de diplôme.
Globalement, elles sont moins embauchées en CDI et subissent deux fois plus le temps partiel contraint ? exactement comme leurs aînées. Simone, au secours !
Est-ce que ces chiffres vous étonnent ou est-ce qu’ils reflètent bien vos expériences ?
Les Commentaires
Les autres galèrent encore plus mais tout dépend encore des études effectuées. La situation est vraiment tendue pour les diplômés en sciences humaines, lettres, arts et langues mais ça fait déjà des années qu'il y a très peu de travail dans ces secteurs. Il faut prendre aussi en compte le facteur géographique : certains bassins sont plus attractifs que d'autres et nous retrouvons toujours en peloton de tête les régions Ile de France et Rhône Alpes. Comme d'habitude, le Languedoc-Roussillon ( un exemple parmi d'autres ) est à la traîne ...
Sans oublier le fameux paradoxe qui veut que les entreprises recherchent très souvent des profils expérimentés, mettant ainsi au banc de touche les jeunes diplômés. Bref, c'est compliqué ...