Il y a plusieurs signaux qui indiquent qu’on a abandonné derrière soi l’enfance pour plonger tête la première dans l’univers riche et impitoyable des adultes.
Quand ils ne font pas l’effet d’une claque de caducité, ces indices sont parfois très discrets, imperceptibles. Dans la mesure où ils peuvent apparaître naturellement, cela demande du coup une acuité cognitive pointue, ou du moins un bon sens de l’observation.
Afin de vous aider à cerner le moment précis où vous basculez dans l’âge adulte, telle une Indiana Jones ayant parcouru la jungle de la maturité, je pose sous vos yeux les petits totems de votre ancienneté, ceux que vous recueillez au fil de votre avancée dans la vie (autant vous dire tout de suite que cela ne va pas concerner le sport).
En d’autres termes, voilà quelques moments qui incarnent des tournants dans toute vie de jeune adulte.
Le premier achat de produit WC
Ne riez pas. L‘un des temps forts de l’âge adulte, c’est celui où on se retrouve à la caisse d’un magasin avec du Canard WC sur le tapis roulant, ou tout autre produit visant à assainir ses lieux d’aisance.
Quand on grandit par exemple dans une famille qui fait les courses une fois par semaine, ce n’est pas un produit auquel on se confronte régulièrement dans les supermarchés, contrairement aux Kinder bueno dans la supérette près du collège ou du lycée, quand c’est l’heure du goûter.
Arrive ce moment où on se retrouve chez soi, avec des toilettes à entretenir soi-même. Cela nécessite du coup de (penser à) mettre dans son chariot entre le cassoulet et le shampoing du produit WC.
Cet agissement au premier abord anodin est tout de même un cap, et le signe que vous êtes désormais aptes à vous lancer à corps perdu dans l’autonomie.
S’interroger sur l’utilité de quelque chose de cool
L’enfance est le monde merveilleux du gadget, de l’inutile, de la futilité, de l’encombrement, de l’entassement. Du caprice, aussi.
C’est aussi le monde de l’instant, du maintenant. Quand un enfant se retrouve face à un objet de convoitise, il ne se demande pas où, quoi, comment, pourquoi. Il le veut tout de suite, c’est tout.
Alors le jour on l’on est traversé•e par une pensée de type Mais à quoi va me servir cet accessoire à bulles de savon en forme de saxophone au final ? est un signal évident du passage à l’âge adulte rabat-joie.
Il témoigne aussi d’une envie d’économie, d’une envie de responsabilité, d’une envie de ne pas encombrer son 20m2. Il montre qu’il y a eu une réflexion sage derrière, que la raison l’a momentanément emporté sur la passion.
Cependant, notez bien que rien ne vous empêche toutefois d’acquérir le bien en question. La pensée suffit à rendre un peu plus adulte.
Remplir sa fiche d’impôts
Bon on ne va pas rester trop longtemps sur ce sujet désagréable.
Sachez que ce point comprend aussi de changer de mutuelle ou encore de recevoir sa taxe d’habitation.
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S’extasier devant du linge de lit
Il n’est pas impossible qu’enfant, vous ayez eu les yeux brillants devant des draps Pokémon.
Mais en grandissant, tout ce qui relève de la housse de couette est au mieux quelque chose dont on se tamponne cordialement, au pire un cauchemar accablant à la pensée de devoir enfoncer sa couette dedans dans la sueur et les larmes.
À l’âge adulte, le regard change. Soudainement, ces longues étendues de tissus deviennent une source de contemplation, et d’envie. Cela devient une manière de perfectionner sa décoration intérieure, à des coûts variables selon les magasins que l’on fréquente.
L’adulte éprouve une satisfaction énorme devant du beau linge de maison, et il va même chercher à lui apporter un charme supplémentaire à l’aide d’un plaid et/ou de petits coussins.
Il se met à avoir ses petites préférences, qu’elles soient flanelle ou en chanvre. Bref, ses centres d’intérêt ont évolué.
Cette réflexion est valable aussi pour l’attrait soudain pour les rideaux de douche.
Ressentir le besoin de manger des légumes
L’indépendance aux yeux de certaines personnes, c’est synonyme de la possibilité de manger tout ce dont on les privait chez leurs parents, et de se faire plaisir, sans concession et dans la mesure des moyens financiers disponibles.
Les premières pâtes carbo chez soi, autant vous dire que c’est une sacrée émotion ! En revanche elle est vite dissipée par toutes les autres pâtes carbo qui suivent dans des délais moyennement restreints.
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Et soudain, un jour, le corps réclame de lui-même des légumes. Ingérer des haricots verts devient une obsession, puis un soulagement. Ah ça fait du bien du vert !
Si au départ ce besoin n’est pas par goût, mais par nécessité biologique, il finit par le devenir.
À ce moment-là, l’un des objectifs du nouvel adulte est d’avoir sa botte de poireaux qui dépasse de son petit chariot en toile quand il va au marché du coin.
Aimer les bonnes choses
Les papilles gustatives se développent-elles à mesure que les rides se creusent ? (it escalated quickly I know)
Le fait est que, subitement, sans que ça aille forcément de paire avec l’acquisition d’un salaire honorable, le nouvel adulte se met à aimer les « bonnes choses » – et sans pour autant mettre définitivement au placard la piquette ou le café soluble, car il faut tout de même vivre quotidiennement.
Le nouvel adulte soupire d’aise en buvant un café moulu du Brésil acheté à la brûlerie du quartier, ou en sirotant un Mouton-Cadet comme il suçotait la paille de son coca zéro il y a quelques mois.
Peut-être va-t-il se targuer d’un Ah on sent tout de suite quand c’est de la qualité hein suivi d’un clin d’oeil complice à son interlocuteur, et qu’il se réveillera le lendemain matin en ayant soudainement 50 ans.
Blague à part, tous ces différents points vont souvent de paire avec le bien-être avec soi-même et avec les autres. C’est aussi un des signes de l’âge adulte : on va souvent (un peu au moins) mieux dans ses baskets, et ça, c’est bien ce qu’il y a de plus chouette !
Et toi, quel a été le moment décisif qui t’a fait basculer dans l’âge adulte ?
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