Le vote s’est tenu ce matin. À 45 voix contre 15, les députés LFI se sont prononcés en faveur de la réintégration du député Adrien Quatennens au sein du groupe parlementaire de la France Insoumise, mardi 11 avril, après quatre mois de suspension.
Condamné pour violences conjugales en janvier dernier, le retour du député était conditionné à sa participation à un stage de sensibilisation sur les violences faites aux femmes. Une bien maigre « punition » par rapport à la démission que réclamaient de nombreuses militantes féministes, face au député qui continuait de crier au lynchage médiatique, persuadé que les violences conjugales ne le concernaient pas. Si sa défense bancale embarrassait jusque dans son propre camp, ce dernier lui a tout de même gardé une place bien au chaud qu’il reprendra donc dès jeudi, en toute impunité.
« Députés de la France Insoumise, de quel côté êtes-vous ? »
À l’annonce de la décision, les réactions n’ont pas tardé à pleuvoir. Dans un thread Twitter largement relayé, L’Observatoire des violences sexistes et sexuelles en politique à interpelé les députés de la France Insoumise, leur demandant de quel côté ils se plaçaient.
Soulignant que « le consensus a eu lieu avant même la tenue du vote », l’observatoire a rappelé qu’il ne s’agissait pas vraiment d’un « retour », puisque le député siège déjà depuis janvier dans l’hémicycle en tant que non-inscrit. Une posture qui lui permet d’exercer ses fonctions, donc de déposer des amendements et de participer aux débats sur la réforme des retraites.
Le tout lui permettant de s’appuyer sur « un soutien matériel, symbolique et moral », et d’asseoir une banalisation des violences sexistes et sexuelles (en politique comme dans le reste de la société) puisqu’en étant auteur, il continue de siéger.
De nombreux internautes se sont par ailleurs indignés du message envoyé aux victimes de violences conjugales, et aux femmes de manière générale. Car derrière ce vote se cache (peu subtilement) une vision de la place que l’on accorde aux femmes en politique et au sein de la société. En plus d’être révélateur du peu de considération dont bénéficient, en 2023, les victimes de violences sexistes et sexuelles.
Alors que ces derniers mois, LFI a démontré l’inefficacité de ses procédures internes face aux cas de violences sexistes et sexuelles qui se multiplient en son sein, la réintégration d’Adrien Quatennens montre que le parti ne manque pas tant d’outils mais bien de volonté pour enfin amorcer une remise en question profonde sur ces sujets.
Si vous ou quelqu’un que vous connaissez est victime de violences conjugales, ou si vous voulez tout simplement vous informer davantage sur le sujet :
- Le 3919 et le site gouvernemental Arrêtons les violences
- Notre article pratique Mon copain m’a frappée : comment réagir, que faire quand on est victime de violences dans son couple ?
- L’association En avant toute(s) et son tchat d’aide disponible sur Comment on s’aime ?
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Les Commentaires
Ajoutez à cela Macron qui choisit pour ministre un homme qui a été accusé de viol, tout en faisant des droits de la femme une grande cause de son premier quinquennat
Macron, qui a oublié qu'il a été élu par défaut à son second quinquennat, et impose avec un 49.3 une réforme refusée par plus de 70% de la population
et on s'étonne que les gens ne vont plus voter pour ces branquignols qui ont oublié qu'iels ont été élu·es par le peuple, pour servir le peuple,
et non pas pour se servir de lui à des fins de carrière personnelle (ou se servir dans ses poches)