Cet article a été écrit dans le cadre d’un partenariat avec L’Incomprise (chez Paradis Films). Conformément à notre Manifeste, on y raconte ce qu’on veut.
Aria a neuf ans, et deux parents qui se déchirent sans aucun scrupule. Son père est un acteur populaire, profondément supersiticieux. Il a eu Aria d’un deuxième mariage avec une musicienne capricieuse, superbement interprétée par Charlotte Gainsbourg. Chacun a eu une fille d’un premier mariage, qu’ils préfèrent ostensiblement à leur enfant commune, symbole indélébile d’une union qu’il veulent dissoudre.
Ils ont pourtant en commun un caractère frivole et un égoïsme profond. Entre les deux, Aria cherche simplement un peu d’affection.
L’Incomprise, c’est le monde vu à travers les yeux d’Aria. Un monde aux couleurs de l’enfance, où les drames d’adultes se jouent comme au théâtre. Ce film se regarde comme on feuillette un album photo un peu passé, teinté de nostalgie. Il fond sous la langue comme les bonbons acidulés qu’on achetait avec les pièces de nos fonds de poches.
L’incroyable égocentrisme et l’irresponsabilité des parents sont vus à travers les yeux naïfs de leur fille, avec toute l’innocence et la bienveillance d’une enfant, qui cherche à avoir avec ses parents la même relation qu’ils ont avec leurs filles respectives.
Deux bonnes raisons de voir L’Incomprise
Elles s’appellent Giulia Salerno et Charlotte Gainsbourg. Elles interprètent respectivement la fille et la mère, et leur duo crève l’écran. Bien entendu, je ne suis absolument pas objective sur Charlotte Gainsbourg
, à qui je voue un culte depuis la première fois que je l’ai vue à l’écran…
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Dès sa première scène, elle impose son personnage. On comprend immédiatement que « mère de famille » n’est pas le rôle de sa vie, elle l’endosse à contre-emploi, et surtout à contrecoeur. Entre sa nostalgie de liberté, qu’elle assouvit sans retenue dès le départ de son mari, et ses ambitions de diva, la mère d’Aria donne le sentiment de ne même pas essayer.
Toute l’affection maternelle qu’elle est capable de montrer, elle semble la réserver à sa première fille. Tant pis pour la seconde, vers qui elle transfère une partie de ses sentiments négatifs envers son père.
Giulia Salerno porte le film sur ses frêles épaules, en livrant une prestation très touchante. Elle prête ses traits à la petite Aria, et nous entraîne dans sa bulle de solitude.
Nostalgique sans être triste, L’Incomprise est une carte postale fluo-délavée de l’Italie des années 80. C’est le genre de film dont on sortirait avec un sourire ému, c’est comme retomber sur une photo de son enfance, et se rappeler à ces larmes étouffées dans les oreillers, lorsqu’on n’était pas armé•e•s pour affronter le monde.
« L’Incomprise n’est pas un film autobiographique », précise la réalisatrice, qui ajoute :
Chacun peut s’identifier à mon héroïne. Qui dans son enfance n’a pas eu ce sentiment d’être incompris aux yeux des autres, à commencer par ses propres parents ? Je l’ai ressenti comme tout le monde. Certaines choses dans le film sont inspirées de mon vécu ou de ce que j’ai pu observer chez des amis. En cela, L’Incomprise est un film personnel mais en aucun cas thérapeutique.
En salles le 26 novembre !
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Les Commentaires
Après "pas personnel", quand on lit sa bio, hum. Son deuxième prénom, c'est Aria hein
(Comment ça on s'en fout ? Ok.)
En plus Charlotte Gainsbourg s'adapte parfaitement à son univers.