Sorti le 29 avril, Incognito est une comédie dans la veine d’Eric Lavaine, auteur de la série H. Ok, elle était facile mais, comme la chanson de Lucas, elle n’est pas de moi. (Et oui, vous ne comprendrez cette phrase qu’après avoir vu le film. Enfin j’espère.)
Mais qui le saura ?
Lucas a 40 ans, il est bientôt père et file le parfait amour avec Marion. Mais Lucas, c’est surtout LA nouvelle star de la chanson. Ancien contrôleur RATP (le mec qui t’oblige à enlever tes écouteurs pour que tu lui prouves que, OUI, tu as bien payé ta carte étudiante à 200 euros l’année), son succès récent a un goût amer : la célébrité, il la doit aux chansons écrites par son meilleur ami Thomas, qu’il croit mort depuis belle lurette. Et oui, Lucas est un imposteur. Mais ça, personne ne le sait.
Et comme mentir est le talent de ceux qui n’en ont pas, Lucas décide de cacher sa réussite à Thomas lorsque ce dernier ressurgit par hasard dans sa vie, tout droit débarqué d’Inde pour une affaire de succession. Mais pas facile de passer incognito en plein Paris quand on est une star, qu’on est invité chez Denisot et qu’on fait la couverture des magazines people. Le mieux reste donc de prétendre que la belle bagnole et la villa branchée appartiennent à Francis, comédien raté qui déambule chez Lucas depuis dix ans, cul nu, une bière à la main… Ou pas.
Des anonymes connus
Qui de mieux pour interpréter un chanteur fictif qu’un chanteur réel ? Alors hop, cette fois-ci c’est Bénabar qui s’y colle. Et en plus d’endosser son/le premier rôle, il signe également la bande-originale et une bonne partie des gags du scénario, co-écrit avec le réalisateur Eric Lavaine (déjà derrière la caméra du bide Poltergay et du script des épisodes de la série H).
Loin d’avoir suivi les cours de l’Actors Studio, Barnabé (pour parler en verlan de verlan, à l’endroit quoi) s’en sort plutôt bien pour sa première apparition au cinéma. Naturel et convaincant, adepte de l’autodérision tout au long du film, on ne peut qu’espérer le revoir prochainement sur grand écran et saluer sa performance dans ce rôle ni trop éloigné ni trop inspiré de sa véritable identité.
Autre clé du succès du film et des fous-rires dans la salle : le couple Bénabar/Dubosc, qui cartonne. D’ailleurs, Dubosc, qui n’avait que peu séduit dans son costume des années Disco, excelle de nouveau dans un rôle de loser attendrissant. Plus de doute, les ringards (ascendants pique-assiettes sans slibard), il aime ça. Et là, nous aussi. (Peut-être parce qu’il n’a pas signé le scénario et n’a ainsi pas pu plonger son personnage dans la lourdeur absolue ? Vazy, lâche le ton « ouuuuf, sauvez ! ».)
S’ajoute à ce duo aussi improbable que drôle Jocelyn Quivrin (Monsieur Alice Taglioni, à l’affiche de kikooLOL), alias Thomas, le copain plagié. Malheureusement, le film n’exploite que bien peu ce rôle pourtant essentiel, peut-être par faute de temps ou d’inspiration, comme ça a dû être le cas pour Marion, jouée par Anne Marivin (comprendre : toi, tu sers à rien, et tu n’es pas « farouchement bonne »). Mais bon, Isabelle Nanty dans la peau d’une tarée hyper stressée et les brèves apparitions de François Damiens (aka L’Embrouille) et de Yolande Moreau, fraichement Césarisée, ça rattrape un tantinet le coup.
« Masque neutre »
Tout ça pour dire que Incognito est une petite comédie bien rythmée et sans prétention, d’où le happy end légèrement gnangnan et prévisible. Ni vraiment surprenant ni vraiment original, le film a le mérite de faire rire avec quelques excellentes répliques et de très bonnes situations cocasses (mais qui a dit que la plupart étaient dans la bande-annonce ?). Bref, Incognito gagne à être connu. (+1 pour avoir réussi à terminer sur ce jeu de mots, aha.)
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Les Commentaires
Je souhaite aussi tirer mon chapeau à Bénabar qui selon moi, excelle dans ce rôle, il est d'un naturel ..ébouriffant.
Je n'ai vraiment pas vu le film passer, ça a coulé tout seul, et ça me surprend.
Bref, j'ai adoré, malgré quelques lourdeurs qui sont, je pense, inévitables dans ce genre de film.