Bon, où j’en étais ? Ah oui, la partie la plus croustillante… En même temps faut bien que je me fasse mousser un peu, j’ai été au top sur cette inter et aucune fille n’était là pour m’admirer. Aucun mec non plus d’ailleurs. Bref.
Il faut dire que la scène vaut le coup d’œil : il fait une chaleur à crever et les flammes s’élèvent à nouveau à 5 mètres de hauteur, flirtant dangereusement avec la ligne à haute tension. En plus, le camion est relié à la borne incendie et il se trouve à présent en trop-plein car nous ne l’utilisons plus pour arroser le feu. L’eau se déverse donc sur le sol, formant de grosses flaques boueuses entre les allées des potagers, arrosant les plans de tomates pour l’année.
Mac Gyver peut aller se rhabiller avec ses scénarios apocalyptiques : si un arc électrique se forme, nous on va griller comme des saucisses.
Une vidéo exclusive de l’incendie.
On bout de rage, mais on est bien obligés de la fermer et de garder les bras en l’air. Je suis à un mètre de Callaghan et je peux voir à sa tête qu’il n’est pas très à l’aise avec le canon de la carabine pointée sur sa tête. En même temps je le comprends.
– À genoux !, ordonne le hipster imbibé. – C’est bon, c’est bon… Je me mets à genoux, répond Callaghan en commençant prudemment à se baisser.
« Splash ! » fait son genou sur le sol inondé. « Splash ! (bis)
» fait la cavalerie en arrivant par le chemin.
La cavalerie ? Yes ! La BAC s’est enfin décidée à intervenir « en tout discrétion » !
– Oh merde ! C’est trempé… – Qu’est ce que… ? Ouaaaaaaaa !
« Splash ! (ter) » fait Hipster le gitan dans la gadoue. Diverti par le bruit de la BAC pataugeant au milieu des plans de radis, notre olibrius a tourné la tête un quart de seconde, suffisant pour que Callaghan écarte le canon de son crâne, empoigne la carabine, et pour que nous lui bondissions dessus comme un seul homme.
L’écrasant de tout notre poids, nous formons une magnifique pizza sur lui. D’une ranger je lui écrase un bras, de l’autre je lui enfonce la tête dans l’eau :
Une fois l’énergumène menotté, on se relève tous, on remercie la BAC, et mon chef demande à la cantonade :– Bloub bloub ! – Qu’est ce qu’il dit ?, me demande Callaghan. – J’en sais rien et j’en ai rien à foutre ! Ho les mecs vous lui passez les menottes ? – Bah on aimerait bien… Mais faut que vous le lâchiez avant !, réplique la BAC. – Et puis quoi encore ? On le lâche pas tant qu’il n’est pas attaché ! – Mais il n’a plus sa carabine… – On s’en fout, on veut plus que ce mec bouge un seul orteil ! – Ok, ok, on fait comme ça alors. Heu, vous allez retirer vos rangers de sa tête quand même ? – Bloub bloub ! intervient Hipster. – Bon ok, je réponds en relâchant mon étreinte.
– Bon tout le monde va bien ? Pas de blessé ? Alors on est repartis ! – Bah vous allez faire quoi ?, demande un agent de la BAC étonné. – Notre travail ! Si cet idiot n’était pas intervenu on serait déjà venus à bout des flammes ! – Ah oui, effectivement.
Épilogue
Tandis que nous finissons d’éteindre le feu, la BAC s’occupe de sécuriser le secteur et de recueillir les témoignages. Il faut dire que Hipster avait menacé d’autres personnes avant de mettre le feu à la cabane, apparemment pour se venger d’un voisin au chien trop bruyant (sic). Il cuvait à présent tranquillement dans le panier à salades.
Mais alors que nous étions en train de remballer notre matériel et que nous nous préparions à partir au poste, une vieille R19 s’arrêta à l’entrée du jardin. Un monsieur tout affolé en descendit :
– Oh, ma cabane ! – Ah c’est vous le voisin de notre incendiaire ? – Euh, non. Je le connais pas moi celui- là ! – Ha, bah il a dû se tromper de cabane alors… Vous venez porter plainte avec nous ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
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