Sorti en juin 2005
Qu’es-ce qui fait de In Your Honor, le nouvel album des Foo Fighters, le meilleur ami des déséquilibrées de l’humeur ?
Plutôt que de stocker les titres qu’ils avaient enregistrés pour sortir deux albums consécutifs et aller se la couler douce à la plage, les Foo Fighers de Dave Grohl ont préféré sortir un double album, In Your Honor. Et à l’inverse de ce qu’on peut parfois voir ailleurs, ici, il s’agit bien de deux albums distincts. Deux albums qui l’un dans l’autre, sont les meilleurs compagnons des filles à humeur variable comme… Moi. La preuve par l’écoute.
Phase 1 : Secouons le jambonneau
Sur la pochette de l’album qu’une amie m’a offert la veille, une étiquette m’avertit qu’il y a là un premier album énervé… L’autre un peu moins. Ca tombe bien, aujourd’hui, je suis de mauvais poil. Dans ces cas-là, soit des visages innocents mangent mon poing, soit j’évacue l’agressivité par une musique agitée. Dès In Your Honor et ses notes un peu discordantes, un peu inquiétantes, je sais que j’ai trouvé le compagnon idéal. Histoire de faire baisser ma tension, je hurle donc à m’érafler les cordes vocales, comme Dave Grohl. Je fais pas très attention aux paroles, avouons-le : je suis trop occupée à pilonner mon oreiller en rythme avec la batterie. Ca défoule.
La suite est tout aussi énergique. Tellement énergique que soudain, j’ai envie de buter le tas de vaisselle qui menace de s’écrouler dans l’évier. J’avance lentement, parce que nettoyer des verres en gigotant des fesses, c’est pas facile, mais j’avance. Et le temps que passent Best of You, The Last Song ou End Over End –mes préférées de l’album-, j’ai évacué une partie de ma mauvaise humeur et donné une apparence convenable à ma tanière. Bien sûr, les saccades, les obus de guitare et les courses de batterie ont dû me détruire quelques points d’audition, mais grâce à eux je n’ai rien détruit d’autre.
Phase 2 : Apaisons le cerveau
Maintenant que je me suis défoulée, j’ai envie de quelque chose de calme. D’habitude, j’opte pour Nick Drake, Tom Mc Rae ou Damien Rice. Mais là, j’ai un nouveau calmant sous la main, alors autant le tester. Je mets donc le deuxième album sur la platine, je me prépare un thé au jasmin et je m’affale sur le canapé. Surprise : le groupe a troqué la grosse guitare électrique pour de l’acoustique délicate. Dave Grohl, qui abusait de sa voix il y a quelques minutes, lui a fait un cataplasme au miel.
Another Round me fait balancer doucement de droite à gauche et Friend of a Friend me met un peu de mélancolie au cœur. Même que ça me rappelle l’ambiance de Something in the Way, de Nirvana, mais je devrais ptet pas le dire, des fois qu’on m’accuserait de rapprochements abusifs… On the Mend titille la peau de ses aiguilles, Virginia Moon a d’étonnants airs de Bossa Nova (et laisse Norah Jones susurrer un chouilla) et Razor (ma préférée du lot) termine l’album aussi doucement qu’In Your Honor était rèche.
C’est bon les gens, vous pouvez revenir, je ne risque plus de frapper. Les Foo Fighters m’ont calmée. Je dirais même que je vois la vie sous un jour positif… J’ai du mal à déterminer si c’est l’effet double album ou juste un tour de mes hormones, mais une chose est sûre : j’ai trouvé un album assez riche pour s’accorder à mon humeur, aussi changeante soit-elle. Celles qui comme moi, ont parfois du mal à supporter leurs propres sautes d’humeur, devraient l’avoir dans la poche.
Avant celui-là, il y a eu…
One by One (2002)
There is Nothing Left to Lose (1999)
The Colour and the Shape (1997)
Foo Fighters (1995)
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