Disons-le tout de suite : In her shoes est une excellente surprise. Re-disons-le tout de suite : je me suis fait avoir. Je pensais aller voir une comédie rigolote, un peu frivole, profiter de l’énergie de Cameron Diaz et je suis ressorti de la salle en me disant que je m’étais une nouvelle fois fait planter par les a priori.
Le pitch : Deux frangines que tout sépare. Maggie est une bimbo qui a oublié de grandir ou a qui décidé de ne pas passer dans l’âge adulte. Maggie est belle et elle le sait.
Rose (Toni Collette), elle, est une avocate aussi brillante que complexée par son corps. C’est là qu’interviennent les chaussures : en string, Rose est convaincue qu’elle aurait l’air stupide. Alors que les chaussures, elle les portent bien…
Les deux frangines, dont le seul point commun est d’avoir un lien de sang, vont finir par exploser en vol et se perdre de vue. Le scénar du film consiste à raconter leur rapprochement après ce clash.
On est bien d’accord, le scénario a pourtant tout d’une comédie pour les fifilles qui aurait pu tomber dans une légéreté navrante. Et pourtant… ce film n’est pas celui que vous croyez.
Petite précision linguistique : le titre du film In her shoes n’a rien à voir avec les chaussures au sens propre, même si elles tiennent une place toute particulière dans le film. L’expression est juste tirée de l’anglais « If I were in your shoes », qui signifie « si j’étais à ta place ».
Je ne suis pas celle que vous croyez
Est-ce que parce que le film est adapté d’un roman (de Jennifer Weiner Acheter sur amazon.fr) ? Boarf non. On a déjà vu des romans puissants mis en image avec platitudes et niaiseries (qui a dit « Et si c’était vrai » ?). Curtis Hanson réussit pourtant à ne pas tomber dans la facilité. Le réalisateur a parfaitement pigé ce qui existe entre deux soeurs et réussit à les montrer sous leurs bons et leurs mauvais côtés, sans gnangnanteries.
Chaque personnage, des deux principaux jusqu’aux seconds rôles, sont fouillés : le père, la grand-mère, le professeur aveugle… Hanson réussit à dépeindre les personnages et à les faire évoluer tout au long du film sans tomber dans la facilité et encore moins dans le cynisme (facile lui aussi). Petit à petit, on découvre les blessures, les non-dits qui ont cimenté les relations entre chacun. Oui, il y a ce quelquechose de vrai dans chaque image de In her shoes.
On sent bien la maîtrise stylistique du bonhomme. Chaque plan est chiadé. Ce qui n’empêche pas le film d’être drôle par moments, bien au contraire. On y rigole et on y pleure.
Si tu as une frangine, emmène-la voir In her shoes. Ca ne peut vous faire que du bien, que vous soyez copines comme cochons ou embrouillées à cause de je-ne-sais-quoi.
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