Rare, très rare qu’un album réussisse à être acclamé par tant de monde. Procédons par ordre d’importance : premièrement, le groupe est fier de cet album. Ils le décrivent comme étant non pas un achèvement, mais le disque sur lequel ils ont été le plus près du son qu’ils recherchaient au départ. Plus clairement, on peut difficilement imaginer le nombre de “Oui, c’est bon ça ! C’est bon ça !!! Oui ! Oui !! Oui !!!” et autres paraphrases orgasmiques entourant la conception d’une chose dont on est fier. Contrairement à leur premier LP, Bright Like Neon Love, où ils admettaient volontiers ne pas être parvenu à leur objectif, les trois Australiens de Cut Copy se sont approchés sur In Ghost Colours au plus près de leur Graal.
Deuxièmement, les critiques ont unanimement applaudi des deux mains cet opus. Je considère l’album Deathconsciousness du duo de Have A Nice Life comme étant l’album de l’année, je persiste et signe, et t’invite, si tu es diamétralement opposée à ce choix, à te procurer d’urgence In Ghost Colours, qui est son anti-thèse chromatique. Là où Deathconsciousness transcende par sa noirceur, In Ghost Colours éblouit par sa chatoyance – je suis allée le chercher très loin ce mot – et l’indiscible envie de fermer les yeux et de sourire bêtement, là où Deathconsciousness donnait envie de s’ouvrir les veines.
Critiques et public se sont ensuite rejoints, formant ainsi le triangle du succès imparable. Les influences de cet album sont aussi nombreuses que les couleurs de sa pochette. Cut Copy arrive à reproduire en studio l’énergie d’un groupe indie-rock sautillant tel que Foals – dont les riffs ont vite fini par me lasser – avec la beauté mélodique qu’on peut retrouver chez les groupes de la new-wave des années 80, Talking Heads en tête – c’est plus que frappant sur Far Way qui m’a immédiatement fait penser au Once In A Lifetime, tout en étant imprégné de tout ce qui peut être mis sous la bannière dance-punk. Ajoute à celà une pincée de psychédélisme, un songwriting au moins aussi excellent que MGMT, et tu obtiens In Ghost Colours, un des albums les plus réjouissants de l’année, bourrée d’une énergie positive ineffable et communicative, la voix de Dan Whitford ne cédant en rien à la mode actuelle consistant à chanter avec un maniérisme plus irritant qu’une douche aux oursins.
Même si l’album est largement orienté “dancefloor”, les chansons ne sont pas pour autant cachées derrières des basse monstrueuses destinées à faire monter le rythme cardiaque des jeunesses ecstasiennes – on se sent concernée, mmmh ? -, mais sont admirablement mises en valeur. Rien de “cliché” dans cet album, rien non plus d’incroyablement surprenant ou original, mais très certainement l’album électro le plus solide et le mieux produit que j’ai entendu depuis longtemps. Est-ce un album électro d’ailleurs ? Franchement j’en sais rien. On est dans une époque où tout se mélange, et cet album pourrait être très bien rangé sous le stéréotype “indie-rock” ou “électro dance” ou même “nu-new-wave”, bref, In Ghost Colours est une fantastique passerelle entre rock, pop et électro.
J’te propose d’écouter Lights & Music :
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