Publié initialement le 14 octobre 2013
Le grand « OUI » du destin
Nous sommes très nombreu-x-ses à trimballer notre petit lot de superstitions, parfois même sans avoir réellement conscience de la place qu’elles prennent dans nos vies. Grigris, signes du destins, nombres fétiches, chacun son petit signe karmique, qui débarque dans nos vies comme un signe d’approbation du destin, un grand « OUI » qui nous assure une victoire imminente.
Nous sommes également nombreu-x-ses à admettre que tout ça n’est probablement qu’une question de hasard et d’auto-persuasion, et que ça n’a pas vraiment de valeur… mais quand tout s’emboîte, que le signe apparaît juste avant une victoire importante, il devient plus difficile de penser rationnellement. Un peu comme avec les horoscopes : c’est rien qu’un gros tas de conneries tant que ce qui est dit ne nous intéresse pas ou ne correspond à rien de familier, mais dès que ça nous touche d’un peu trop près, c’est forcément fondé.
Dans Happiness Therapy, Pat pense que la présence de son fils donne plus de chances à son équipe de gagner ses matchs.
Non, cette culotte trouée n’est probablement pas à l’origine de cette signature de contrat. Le fait que vos pieds ne soient entrés en contact qu’avec les bandes blanches des passages piétons n’a sans doute aucun rapport avec vos résultats aux derniers exams. Et il y a fort à parier que cette petite grenouille porte-bonheur qui traîne dans votre porte-monnaie n’est pas responsable de votre augmentation.
Mais pourquoi prendre le risque ?
S’il y a ne serait-ce que 0,000000001% de chance que ce soit le cas, pourquoi s’en priver ?
Obsessions et superstitions
Personnellement, je suis obsédée par le nombre 113 depuis le collège (avant c’était juste le nombre 13, et il a toujours de l’importance, mais pour une raison que j’ignore, il a été remplacé par le nom d’un groupe de rap français).
Je ne sais pas d’où ça vient, je ne sais pas exactement quand ça a commencé, mais c’est mon nombre fétiche, mon porte-bonheur (qui n’a jamais vraiment fait ses preuves). Certaines personnes font des voeux à 11h11, moi c’est à 1h13. J’attends encore que la majorité d’entre eux se réalisent.
Sur la ligne 11, je souris toujours bêtement quand le métro dans lequel je dois monter porte le numéro 113 (il y a un autre chiffre après mais il ne compte évidemment pas). Si je lève les yeux au hasard dans la rue et qu’ils se posent sur l’immeuble n°113, c’est un signe. Et inversement, le nombre 114 est mon pire ennemi — si je regarde l’heure à 1h14, c’est que quelque chose de pourri va m’arriver.
Un porte-bonheur qui n’a pas (encore) fonctionné
Comme je le disais, ce porte-bonheur n’a jamais fait ses preuves, ou alors pas suffisamment pour que mon obsession soit justifiée. Mais quand il apparaît, je le vois comme un encouragement.
Si je ne vais pas très bien, que je doute de quelque chose, que je suis sur le point de faire quelque chose qui me rend nerveuse, que je suis en route vers un rendez-vous décisif, il suffit que je croise un 113 quelque part pour que tout aille mieux. Je souris bêtement et lâche un gros soupir de soulagement : l’univers est de mon côté, tout va bien se passer, je suis sur la bonne voie et je peux me détendre, la vie s’occupe de tout.
Les fameux chiffres emblématiques de la série LOST
C’est comme un clin d’oeil du destin, un message qui me rappelle que tout roule, qu’il ne va rien m’arriver de grave et que, même si je suis au fond du trou pour le moment, ça ne va pas durer et tout va bientôt s’arranger, comme par magie.
Se libérer d’un poids
En réalité, il n’y a rien de magique là-dedans : les choses s’arrangent parce que je le veux, que je me bouge le cul et que je fais ce qu’il faut, pour mon propre bien.
Mais le fait de mettre ça sur le compte de la superstition me permet de me débarrasser du poids insupportable des responsabilités, d’oublier pour un moment que c’est à moi de tout faire pour changer le cours des choses, que je suis la seule responsable de mon succès et de mon bonheur, qu’il faudra des heures de travail acharné pour arriver au résultat que j’attends, ça me paralyse.
Je vois alors la montagne de boulot qui m’attend, les multitudes d’épreuves à traverser, la frustration, la douleur, la tristesse, l’échec, le découragement, et tout ce qui accompagnera mon ascension.
Si c’est l’univers qui me parle à travers des signes, si c’est lui qui veille sur moi et qui me rappelle, par petites doses aléatoires, qu’il m’accompagne et me soutient, je n’ai plus qu’à me laisser porter !
Les tâches du quotidien deviennent alors moins pesantes, les moments de vide sont moins douloureux (parce qu’on sait qu’ils ne dureront pas et qu’ils sont nécessaires, c’est le destin qui nous l’a dit) et la réussite devient une évidence. Plus besoin de douter, les signes ne mentent jamais, c’est impossible.
Berçons-nous d’illusions, ça ne peut pas faire de mal
Il est assez rare que j’aille moi-même à la rencontre de ces signes ; il y a toujours des moments où on est tenté-e-es de forcer un peu le destin, mais c’est quand ces messages nous tombent dessus par hasard qu’ils ont le plus d’impact.
On a tou-te-s joué au jeu du « si le feu passe au rouge avant que j’atteigne le parcmètre, c’est que je vais réussir mon oral », et on sait tou-te-s que les règles du jeu sont toutes pétées (si ça marche, c’est un signe, si ça ne marche pas, ça compte pour du beurre, faut recommencer, on avait pas bien défini les règles, c’était un peu flou et on s’y est pris trop tard, c’est évident que ça fonctionne pas si on fait pas les choses correctement aussi là).
Quand le hasard s’en mêle, en revanche, ça ne fait aucun doute : nous sommes des dieux parmi les mortels et rien ne pourra jamais nous résister.
Et après tout, il n’y a pas de mal à se bercer d’illusions. Certains d’entre nous ont besoin de ça pour trouver l’énergie de donner un coup de collier, et vu que l’âge adulte nous interdit de croire aux bonnes fées et aux enchantements, c’est tout ce qu’on a trouvé pour garder un peu de magie dans nos vies !
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Les Commentaires
Mais je me dis que c'est peut être juste que la robe et les boucles d'oreilles me vont juste très bien et que du coup je suis bonne la dedans.
C'est la robe d'une amie qui n'est plus là que j'ai récupérer. Du coup je ne la met que pour des occasions, un voyage avec mon travail, un rendez vous, une réunion importante et dans ma vie privée c'est mon indispensable quand je veux "serrer". Et ca marche a chaque fois. Du coup c'est quand meme ma robe porte bonheur. Idem pour les boucles d'oreilles.NA!