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Société

Comment le sexisme fait du mal aux enfants

Les stéréotypes de genre ne sont bons pour personne, et surtout pas pour les enfants. Heureusement, tout le monde peut agir pour l’égalité.

J’ai grandi dans une famille plutôt engagée contre le sexisme. J’ai trois grands frères et je n’ai jamais eu l’impression d’être traitée différemment à cause de mon genre. Pourtant, à quatre ans, je voulais être un garçon.

En vrai, je ne voulais pas vraiment être un garçon. Je voyais seulement que les héros forts et puissants n’étaient jamais des héroïnes. J’ai alors demandé à mes parents de me couper les cheveux courts. Moi aussi, je voulais être forte et puissante.

Les gens ont commencé à me traiter comme un « p’tit mec » et j’ai trouvé ça très frustrant, parce que je me sentais fille. C’est ainsi que je me suis rendu compte que le problème ne venait pas de mon genre, mais du regard que l’on portait sur moi… Et celui que je portais sur les autres.

J’ai longtemps oublié cette histoire. Et puis je suis tombée sur un article de l’Obs qui relaie une étude sur l’âge à partir duquel les stéréotypes de genres commencent à avoir un impact.

Ça a tout secoué.

À lire aussi : Le sexisme ordinaire dans la cour de récré — Témoignage

« Dès 6 ans, les filles se croient moins intelligentes que les garçons »

Sous ce titre, une journaliste explique une étude publiée dans le magazine Science.

Des sociologues américains ont mené l’enquête sur 400 enfants âgé•es de 5 à 7 ans pour savoir à quel moment les stéréotypes sexistes commencent à avoir un impact sur la représentation que les enfants se font des personnes intelligentes.

Ils leur ont raconté une histoire avec un personnage « très très intelligent », sans préciser son genre. Les enfants devaient ensuite dire s’il s’agissait selon eux d’une fille ou d’un garçon.

À 5 ans, ils attribuaient à parts égales leur propre genre. À partir de 6 ans, en revanche, les filles sont moins nombreuses à faire ce choix que les garçons.

Si jeunes et pourtant déjà touchées par les préjugés…

Ce résultat pousse à réfléchir : à quel point avons-nous été influencé•es par les stéréotypes, à quel point les petites filles de 2017 continuent-elles à l’être ?

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Les stéréotypes de genre ont un véritable impact

L’année dernière, Justine publiait un article très complet sur l’influence des stéréotypes. Dedans, on pouvait lire les lignes suivantes :

« Psychologiquement, la menace du stéréotype est dangereuse : l’une de ses conséquences peut être le désinvestissement des personnes stigmatisées dans certains domaines. 

Pour les chercheur•ses, cela peut expliquer en partie pourquoi les filles se tournent moins vers les filières scientifiques, ou pourquoi certains groupes sociaux subissent des échecs académiques importants. »

Il y a quelques mois, je visitais Epitech, « l’école de l’innovation et de l’expertise informatique » qui ne comporte que 5% de femmes dans ses effectifs. Un chiffre qui ne fait malheureusement pas figure d’exception, aujourd’hui.

À lire aussi : HeForShe débarque en France pour encourager les femmes à se lancer dans le numérique

Comment lutter contre les stéréotypes de genre ?

Maintenant que nous sommes face à ce constat, que faire ? La première chose est de se rendre compte de leur existence sournoise et de les pointer du doigt.

Il est courant d’être témoin de scènes où l’on cultive des préjugés auprès d’enfants. Par exemple, ça peut être quand on voit un parent répéter sans cesse à sa fille qu’elle est jolie, et à son fils qu’il est malin.

Notre rôle est alors de savoir réagir.

Il n’y a bien entendu pas de solutions miracle. Reprendre le parent risque de le braquer, ne pas le reprendre risque de laisser traîner les stéréotypes…

À lire aussi : Cher Papa, voici comment m’élever de façon non-sexiste

Alors si cette idée vous fait peur, vous pouvez avoir une discussion avec lui en privé pour essayer de le sensibiliser à cette question. Rien ne vous empêche non plus de discuter directement avec les enfants, sans prendre l’adulte à parti.

Il peut arriver à tou•tes d’avoir des pensées, des paroles ou même des actions sous l’influence de ces fausses croyances.

L’important n’est pas de se flageller mais de rester vigilant•e pour permettre à la société d’évoluer. Car c’est grâce aux plus jeunes que nous avancerons dans la bonne direction !

« C’est nous le futur », comme disait l’autre.

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Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.

Les Commentaires

4
Avatar de petitepizza
2 février 2017 à 11h02
petitepizza
L'étude en elle-même n'est pas très pertinente, comme le démontre cet article : https://digest.bps.org.uk/2017/01/3...ver-interpreted-because-we-liked-its-message/
Je ne dis pas que sa conclusion est fausse bien sûr par contre il serait vraiment intéressant, comme le suggère l'auteur de cet article, de faire une étude socio sur le long terme avec un groupe d'enfants régulièrement éduqués et sensibilisés aux stéréotypes de genre et à l'égalité, et un groupe témoins, et regarder ce que deviennent les filles dans ces deux groupes 15 ans plus tard !
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