« Combien de fois devront-elles se présenter là et pleurer ? » s’interroge le site féministe Jezebel.
Simone Biles, McKayla Maroney, Maggie Nichols et Aly Raisman étaient non plus devant un tribunal ce mercredi 15 septembre, mais devant le Comité judiciaire du Sénat des États-Unis. Les quatre gymnastes étaient présentes pour témoigner à nouveau en tant que victimes du tristement célèbre Larry Nassar, médecin de l’équipe nationale de gymnastique des États-Unis qui a pendant plusieurs décennies, abusé sexuellement de dizaines de jeunes athlètes.
Jugé et condamné en 2018, il purge aujourd’hui un cumul de plusieurs peines de prison, pour détention de matériel pédopornographique et agressions sexuelles.
Si les gymnastes ont dû à nouveau évoquer leurs agressions et les traumatismes qu’elles ont vécu à cause de Larry Nassar, c’est dans le cadre de l’enquête qui doit déterminer la responsabilité du FBI dans cette affaire.
Comment le FBI a caché l’affaire, comment la fédération a détourné le regard
La championne Simone Biles a débuté son témoignage en citant Nelson Mandela : « Il ne peut y avoir plus vive révélation de l’âme d’une société que la manière dont elle traite ses enfants. »
« Je tiens Larry Nassar pour responsable, mais je tiens aussi pour responsable un système tout entier. La fédération américaine de gymnastique et le comité olympique des États-Unis savaient que j’avais été abusée par le médecin officiel de l’équipe bien avant que je sache qu’ils en avaient connaissance. »
Vous l’aurez donc compris, les gymnastes ont dénoncé avec force et détermination les hautes instances sportives qui selon elles, ont failli à leur devoir d’agir pour les protéger et empêcher un prédateur sexuel de s’en prendre à des enfants.
Dans son témoignage, McKayla Maroney a aussi décrit avec détails comment le FBI a copieusement fait la sourde oreille et a maintenu en activité Larry Nassar pendant plus d’un an, alors qu’elle avait dénoncé les viols subis. Elle affirme aujourd’hui que son témoignage a été falsifié.
« Quel est le but de signaler des abus si nos propres agents du FBI prennent l’initiative d’enterrer le rapport au fond d’un tiroir ? Il y avait des preuves d’abus, et ils n’ont rien fait », a-t-elle dénoncé, après avoir raconté comment elle avait rapporté dans les moindres détails ce que Larry Nassar lui a fait subir au FBI.
« J’ai commencé à pleurer au téléphone et je n’entendais que le silence. J’étais choquée par le silence de l’agent et par son mépris pour mon traumatisme. Après cette minute de blanc, il a demandé “c’est tout ?”. Ces mots ont été un des pires moments de tout le processus de voir mon agression méprisée et minimisée par les gens qui étaient censés me protéger. Cela me donnait le sentiment que ce que j’avais subi n’était pas assez. Mais il se trouve que cela était suffisant et qu’ils voulaient étouffer l’affaire. »
Entre le moment où le FBI a recueilli les premiers témoignages en 2015, et le moment où Larry Nassar a été renvoyé de l’Université du Michigan en septembre 2016, l’enquête a révélé que le médecin a abusé de 70 athlètes, souligne The Guardian.
Aly Raisman a fait part de la façon dont les viols continuent d’avoir des conséquences aujourd’hui dans sa vie quotidienne.
« Les gens ne réalisent pas à quel point ça nous affecte, l’impact du symptôme de stress post-traumatique, à quel point le traumatisme a un impact sur nous. Parfois, j’oublie ce que je dis. J’ai l’impression que ma tête ne fonctionne pas. Que je n’ai plus d’énergie. J’ai 27 ans et mon grand-père de 80 ans a plus d’énergie que moi. »
La fédération américaine de gymnastique a annoncé un plan de 425 millions de dollars pour indemniser les victimes de Larry Nassar.
En attendant, les quatre athlètes ont demandé des réponses. Espérons qu’elles les obtiennent.
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Crédit photo : PBS NewsHour (captures)
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Les Commentaires
Alors j imagine que aux états unis si puribond et en même temps ou le sexce est omniprésent c'est pire encore.