Certains hommes seraient l’incarnation de monstres, tandis que d’autres ne seraient que des victimes de la « cancel culture ». Après Jennifer Aniston, qui considère qu’« il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac qu’Harvey Weinstein », c’est au tour de Woody Allen de normaliser les violences sexistes et sexuelles en s’exprimant à propos de Luis Rubiales.
À lire aussi : Jennifer Aniston : « Je vais sûrement être cancel pour avoir dit ça, mais j’en ai plus que marre de la cancel culture »
« Il ne l’a pas embrassée dans une ruelle sombre. Il ne l’a pas violée«
En dépit des accusations d’agressions sexuelles dont il fait l’objet, Woody Allen était invité à présenter son nouveau film (le cinquantième) à la Mostra de Venise.
Ainsi placé sous le feu des projecteurs dans un festival qui fait la part belle aux prédateurs comme Polanski, le réalisateur de 87 ans n’a pas manqué cette occasion pour voler à la rescousse de Luis Rubiales. Le 20 août dernier, le patron de la Fédération espagnole de football avait embrassé par surprise la joueuse Jenni Hermoso, sans son consentement.
Interrogé par le quotidien espagnol El Mundo, Woody Allen a ainsi affiché un soutien sans borne à Luis Rubiales. Il a usé d’arguments parfaitement emblématiques de la culture du viol, récupérant plusieurs de ses stéréotypes les plus mortifères. En vrac, le réalisateur a soutenu qu’un viol est forcément une agression commise par un inconnu dans une ruelle sombre, que l’on ne peut considérer comme une agression un baiser lorsque la victime est « amie » avec l’agresseur ou encore qu’une agression est moins grave que d’autres crimes :
« Embrasser cette footballeuse était une erreur, mais il n’a pas brûlé une école. Il ne s’est pas caché et ne l’a pas embrassée dans une ruelle sombre. Il ne l’a pas violée, c’était juste un baiser et c’était une amie. Quel mal y a-t-il à cela ? », a-t-il déclaré.
Woody Allen a poursuivi en déclarant qu’il était « difficile d’imaginer qu’une personne puisse perdre son emploi et être pénalisée de la sorte pour un baiser en public ».
Pour rappel, le cinéaste est lui-même accusé par sa fille adoptive Dylan Farrow de viol en 1992, lorsqu’elle était âgée de 7 ans. Depuis des années, il nie ces accusations en bloc. Bien que deux enquêtes le visant n’aient pas abouti, Woody Allen est devenu persona non grata à Hollywood ne tourne plus de films aux États-Unis.
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Je suis d'accord avec ça. Ce type mérite seulement qu'on parle de lui dans un tribunal. Il ne mérite que d'être jugé pour ce qu'il a fait, et mérite d'être oublié du grand public.