C’est le genre de nouvelles qui redonnent un peu espoir aux féministes américaines. Alors même que le droit à l’avortement n’a jamais été aussi menacé que ces dernières semaines, avec l’examen à la Cour suprême d’une requête qui pourrait aboutir à l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade rendu en 1973 — une décision majeure qui garantit le droit à l’IVG aux États-Unis.
La FDA, instance qui régule la mise sur le marché des aliments et des médicaments, a donné en fin de semaine dernière son autorisation à l’envoi par courrier de la pilule abortive sous les dix premières semaines de gestation.
Plus besoin de passer par un rendez-vous médical
Cette mesure permettra un meilleur accès à la contraception, en permettant notamment aux personnes les plus éloignées des structures de santé de recevoir le médicament directement chez elles, sans avoir à passer par une consultation chez un médecin ou à l’hôpital, ce qui était avant cette décision obligatoire
Cet assouplissement fait suite aux dispositions prises durant le confinement de 2020, où la FDA avait facilité l’accès à la pilule abortive, tout comme la France avait mis en place l’IVG par téléconsultation.
Une avancée considérable
Pour comprendre l’impact de cette annonce, il faut savoir que 19 États, majoritairement les États conservateurs du Sud, interdisent les téléconsultations médicales en vue d’une IVG médicamenteuse. Il s’agit donc d’une avancée « considérable », estime la professeure de droit à la Florida State University Mary Ziegler auprès du New York Times :
« Les téléconsultations pour des IVG sont bien plus pratiques autant pour les patientes que pour les prestataires de soin, et même pour les États qui les autorisent, il y a eu des limites sur leur accessibilité. »
« La décision de la FDA est un énorme soulagement pour d’innombrables patientes qui ont subi des avortements ou des fausses couches », confirme de son côté Georgeanne Usova, avocate à l’ACLU. Elle regrette néanmoins que l’administration n’ait pas été plus loin :
« Il est décevant que la FDA échoue à annuler toutes ces restrictions médicales inutiles sur la mifépristone. ».
Du côté des anti-IVG, les auto-proclamés pro-life dénoncent évidemment une manœuvre politique de la FDA qui mettrait en danger la vie des femmes et des enfants.
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Crédit photo : Larissa Puro via Flickr
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