Live now
Live now
Masquer
matt-damon
Société

Bon, écoutez, Matt Damon jure qu’il n’a jamais dit « p*dé » au final

Matt Damon rétropédale sur l’anecdote livrée au Sunday Times, dans laquelle il racontait avoir tout juste arrêté de dire « p*dé », motivé par sa fille.

Mise à jour du 3 août 2021

Nouveau rebondissement ! Matt Damon revient sur l’interview livrée au Sunday Times (lire ci-dessous), comme le rapporte Variety, qui cite l’acteur :

« Lors d’une récente interview, j’ai raconté une discussion que j’ai eue avec ma fille, où j’ai essayé de contextualiser le progrès qui a été fait — bien qu’il reste encore du travail à faire — depuis mon enfance à Boston, pendant laquelle j’entendais le mot “p*dé” en permanence avant même de savoir ce qu’il voulait dire.

Je lui ai expliqué que ce mot était utilisé en permanence, sans conséquences, et que je l’ai moi-même prononcé dans un dialogue de film en 2003 ; elle s’est montrée incrédule à l’idée que ce terme ait pu un jour être courant.

J’ai été fier et admiratif de voir à quel point elle m’a expliqué précisément la douleur causée par ce terme à la communauté LGBTQ+, même lorsqu’il était courant. J’étais non seulement d’accord avec elle, mais aussi transporté par sa passion, ses valeurs et son désir de justice sociale.

Je n’ai jamais traité qui que ce soit de “p*dé” dans ma vie personnelle et cette conversation avec ma fille n’a pas été une révélation pour moi. Je n’utilise pas d’insultes.

J’ai appris que pour éradiquer les inégalités, il faut agir consciemment en faveur de la justice plutôt que de se réconforter passivement en se persuadant qu’on est “du bon côté”. Et puisque l’hostilité envers la communauté LGBTQ+ est toujours une réalité, je comprends que l’interview ait pu en mener certains à déduire le pire.

Pour le dire aussi clairement que possible : je soutiens la communauté LGBTQ+. »

Le Sunday Times n’a pas encore réagi.

Le 2 août 2021

Il paraît que le spectre de la cancel culture nous pousse à nous autocensurer. Il paraît qu’« on ne peut plus rien dire ». Il paraît que les discours, surtout ceux des célébrités et autres personnes très en vue, se lissent au maximum de peur d’entendre résonner les sirènes de la woke police.

Mais rien de tout cela n’effraie Matt Damon qui vient d’admettre en toute détente qu’il utilisait encore le terme homophobe « faggot », l’équivalent de « pédé », jusqu’à très récemment — et qu’il a fallu que sa fille le convainque de changer son vocabulaire.

Ça lui aura juste pris 50 ans…

Matt Damon arrête de dire « pédé », il était temps

Dans un long entretien avec le Sunday Times britannique, Matt Damon évoque son utilisation de « l’insulte homophobe qui commence par P », comme le relaie Vulture.

« J’ai fait une blague, et je me suis pris un traité par ma fille. Elle a quitté la table. J’ai dit “Allez, c’est une blague ! Je dis le mot dans le film Deux en un !” Elle est allée dans sa chambre écrire un très long, très beau traité expliquant pourquoi ce terme est dangereux. J’ai dit “Ok, je remise le mot en P !” J’ai compris. »

Le Times suggère que cette déclaration plutôt surprenante, en cela que Matt Damon assume ouvertement avoir utilisé « pédé » jusqu’à récemment, est peut-être un coup marketing : « Matt Damon se lance dans le genre d’anecdote qui finit par faire les gros titres », note Jonathan Dean, le journaliste qui l’a interviewé, avant de citer l’acteur.

Mais si c’en est un, il n’est pas très positif : Jezebel ironise carrément sur le fait que Matt Damon s’est « auto-cancel » et en profite pour rappeler que le film Stillwater, son actualité du moment, est déjà dans la tourmente puisqu’il est inspiré de l’histoire vraie d’Amanda Knox, laquelle n’a pas consenti au projet et l’a incendié sur Twitter !

Vulture, de son côté, rappelle qu’il est fort décevant de constater que Matt Damon, même s’il a joué des personnages gay, ait continué pendant si longtemps à utiliser un terme très clairement homophobe, qui tend fort heureusement à ne plus être jeté à la légère. En 2011, déjà, le basketteur Kobe Bryant recevait 100.000$ d’amende pour avoir traité un arbitre de « pédé » — ce n’est que l’une des nombreuses occasions que l’acteur aurait pu saisir pour s’éduquer, plutôt que de refiler la charge mentale de sa déconstruction à sa fille.

À lire aussi : Pourquoi certaines personnes LGBT disent « pédé » ou « gouine »


Ajoutez Madmoizelle à vos favoris sur Google News pour ne rater aucun de nos articles !

Les Commentaires

9
Avatar de Bingereading
5 août 2021 à 14h08
Bingereading
Effectivement c'est bien trouvé. Un violeur a forcément commencé par des petits trucs comme une main au fesse.
Mais en lisant ton message j'ai compris qu'il fallait traiter les 2 avec la même intensité au niveau juridique et j'avoue que ça m'a fait un peu peur (oui j'ai déjà donné des tapes sur les fesses d'un ancien crush réciproque et c'était par surprise -enfin je lui disais pas "je vais te toucher les fesses " :lunette et ça m'a fait un peu peur de me dire que ça pouvait être perçu si je lui avais mis un gode par surprise. Chose que je ferai jamais tout comme je taperai pas la fesse d'un mec sans être sûre que lui aussi aimerai bien me taper la fesse.
Ah non bien sûr, si quelqu'un est poursuivi en justice la peine doit être proportionnelle à ce qu'il a fait C'était plutôt par rapport au traitement de ces affaires dans les médias que je parlais, il ne faut jamais minimiser une agression
1
Voir les 9 commentaires

Plus de contenus Société

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-20T111708.991
Lifestyle

« L’alcool est une condition sociale et on peut rapidement être mis de côté si on ne la remplit plus » : Elena, 36 ans, raconte comment elle a arrêté de boire

Source : Getty Image / MARIA DUBOVA
Féminisme

Ève, 42 ans : « Quand il m’a demandé où était le nettoyant après six mois de vie commune, j’ai pleuré »

5
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-15T163147.788
Livres

Samah Karaki : « C’est la culture sexiste qu’il faut questionner, pas la présence ou l’absence de l’empathie »

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-11-13T154058.525
Santé

« Ah, on dirait que t’as le cancer » : Laure raconte comment l’alopécie affecte son quotidien

6
[Image de une] Horizontale (24)
Culture

3 raisons de découvrir Agatha, le nouveau thriller psychologique à lire de toute urgence

Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T170053.120
Santé

« On n’en parle pas assez, mais être malade prend du temps ! » : Solène raconte son quotidien avec une maladie chronique invisible

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T164414.844
Société

« Je n’ai pas porté plainte parce qu’il y a des enfants en jeu » : Jade, victime d’exploitation domestique à 17 ans

1
Copie de [Image de une] Horizontale – 2024-10-30T115104.723
Santé

« Le sommeil occupe une place bien plus importante dans ma journée » : Quitterie, 25 ans, raconte son quotidien avec la sclérose en plaques

Capture d’écran 2024-09-06 à 16.28.20
Bien-être

« On souffre en silence » : 3 femmes nous parlent sans tabou de leurs douleurs menstruelles

Capture d'ecran Youtube du compte Mûre et Noisettes
Argent

Je suis frugaliste : je vis en dépensant moins de 1000 euros par mois (et je vais très bien)

73

La société s'écrit au féminin