Est-ce bientôt la fin d’un calvaire pour Brigitte*, qui attendait de son procès face à Tariq Ramadan d’être « reconnue victime » et de pouvoir « tirer un trait« .
Mardi 16 mai, le Tribunal correctionnel de Genève a requis trois ans de prison, dont 18 mois ferme contre l’islamologue, accusé de « viol et contrainte sexuelle ». « Il a agi pour assouvir son désir sexuel à l’égard d’une femme qu’il a utilisée comme objet. Il n’a pas hésité à faire durer ce cauchemar pendant plusieurs heures », a déclaré le Premier procureur, Adrian Holloway, s’adressant aux trois juges du Tribunal correctionnel de Genève.
Défense nauséabonde et sexiste
« Je suis né à Genève. Je suis un enfant de ce pays. Je demande à la Suisse de me traiter comme n’importe quel citoyen. Je suis là parce que je vais me battre. Parce que je ne vais pas me laisser faire par le mensonge et la manipulation. » avait commencé Tariq Ramadan lors de son interrogatoire.
Dans une défense nauséabonde, au cours de laquelle il s’est clairement positionné en victime, n’hésitant à convoquer pléthore de clichés sexistes pour tenter de décrédibiliser le témoignage de la plaignante, Tariq Ramadan peinait à convaincre qui que ce soit de son innocence.
Le procès intervient après une plainte déposée en 2018 par une femme qui l’accusait de l’avoir violée, frappée, puis insultée, dans une chambre d’un hôtel genevois, dans la nuit du 27 au 28 octobre 2008.
Mardi 16 mai, un paravent la séparant de Ramadan pour que leurs regards ne se croisent pas, la plaignante est longuement revenue sur la nuit de l’agression, se souvenant d’avoir eu « peur de mourir suite aux coups reçus à la tête« , évoquant avoir été « inconsciente de longs moments« .
Le jugement sera rendu le 24 mai.
Tariq Ramadan est également mis en examen en France, dans cinq autres affaires de viol.
*La plaignante a témoigné sous pseudonyme
Erratum : Tariq Ramadan n’a pas été condamné à 3 ans de prison dont 18 mois ferme, comme nous l’avions dans un premier temps annoncé. Le Tribunal correctionnel de Genève a requis la peine mentionnée plus haut, dans le cadre du procès de l’islamologue pour « viol et contrainte sexuelle ». Le jugement interviendra le 24 mai.
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