Grand sujet que nous abordons aujourd’hui : les idols (en même temps, on vous avait fait un teasing la semaine dernière quand on vous parlait des cosmétiques sud-coréens), c’est-à-dire les chanteurs de k-pop, le style qui domine l’industrie musicale en Corée du Sud. Nous n’allons pas parler groupes, ni meilleures chansons, mais bien de ce que nous avons pu « croiser » là-bas, que ce soit dans les spots télé, les restaurants, les boutiques, les coffee shops, les magasins de cosmétiques…
Arrivés avec la vague Hallyu (mouvance culturelle sud-coréenne abordant des thèmes récurrents comme l’amour, la famille etc.), les idols ne sont pas que des chanteurs aux looks un peu étranges et très bien étudiés : il serait réducteur de les qualifier ainsi. En effet, ils font partie intégrante de l’atout de charme de la Corée du Sud pour étendre et faire connaître sa culture à travers le monde (cela semble un peu diabolique mais non, promis, ils sont sympas !). Ils donnent une image de la jeunesse sud-coréenne proche de la perfection, qu’elle soit physique (beaucoup leur reprochent d’être passés sur la table d’opération plusieurs fois), vestimentaire et même morale.
Ces jeunes sont entraînés très tôt (dès l’âge de 12, 13 ans pour certains) dans des écoles de formations pour devenir idols. Et le moins que l’on puisse dire c’est que ces écoles sont dignes de camps militaires. Les futurs idols passent des années à s’entraîner au chant, à la musique et à la danse, plus de dix heures par jour, loin de leur famille, pour coller parfaitement à l’image qu’ils doivent avoir. De plus, ils signent et respectent un code strict qui leur interdit, entre autre, la consommation de drogues, d’alcools et même d’avoir des relations sexuelles (ah oui, pas cool ça…). Ces formations ont créé de nombreux scandales ces dernières années de part leur rythme intensif et les contrats « abusifs » (en gros, vous signez avec votre sang pour la vie). (NDLR : cf. le scandale, au Japon, d’une idol s’étant rasé la tête pour se faire pardonner d’avoir passé la nuit chez son petit ami.)
Au moins, ils ont droit à la junk food
Après avoir passé la case de l’entraînement, le chemin est encore très long et le plus dur reste à faire : conquérir le public
. Tout est, là encore, étudié au millimètre près et il n’est pas rare de croiser les week-ends, dans la rue, sur des scènes spécialement faites pour ce genre d’événements, des jeunes groupes faisant leurs premiers pas. Il est amusant de voir que les Sud-Coréen-ne-s y sont plutôt réceptifs-ves, se prenant au jeu et encourageant ces jeunes gens qui se lancent dans le monde impitoyable (n’ayons pas peur des mots) du showbiz.
Une fois ces nombreuses étapes passées, arrive enfin le succès pour certains d’entre eux. Et le moins que l’on puisse dire c’est que c’est à ce moment que le terme idols prend tout son sens. Car en plus de vendre des milliers d’albums et de faire des tournée à travers l’Asie (et le monde pour les plus connus) à guichet fermé, leur image est utilisée telle une véritable marque, et on leur fait faire tout et n’importe quoi… Enfin, surtout n’importe quoi ! Voici un exemple avec des idols, le groupe Super Junior, dansant en pyjama dans une émission de télé :
On les retrouve aussi dans des spots publicitaires où on leur fait vendre à peu près tout : cosmétiques, nourriture, compagnies aériennes, ils sont partout.
Même si vous ne les cherchez pas, les idols viendront à vous en Corée du Sud. Une fois, alors que nous voulions déguster une bonne pizza entre amis, nous sommes tombées sur des pizzas éditions limitée 2PM (groupe de garçons fort sympathique) créées par les différents membres du groupe, chacune accompagnée d’une photo de l’un d’entre eux (et le moins qu’on puisse dire c’est qu’ils ont des goûts… exotiques) ! Un autre jour, alors que nous achetions des cosmétiques chez Etude House, le vendeur voulait à tout prix nous refiler une pochette plastique cadeau à l’effigie du groupe Shinee, qui est l’image de la marque dans tout le pays.
La Corée du Sud utilise au maximum la popularité de ses idols, créant même des visites touristiques centrées sur certains groupes où vous pouvez visiter les lieux cultes des membres, assister à un concert et bien sûr acheter tous les goodies disponibles. Il existe même un véritable « Walk of Fame » à Séoul qui leur est dédié : empreintes de mains, photos, objets personnels, tout y est pour créer l’hystérie autour du culte de la personne ! Il est également très facile de tomber sur des boutiques spécialisées dans toutes les villes. Vous pourrez donc être l’heureu-x-se propriétaire de sublimes posters, de photos, de calendriers, mais aussi de choses un peu plus incongrues comme des éventails, des coques de portables ou encore (et cela reste notre favori !) des chaussettes avec les portraits de vos idols préférés. L’embarras du choix, on vous dit !
Et ça rapporte : pour exemple, cette année, la ville de Séoul a décidé d’investir plus de 33 milliards de wons (22 millions d’euros) dans ce secteur culturel ! Et quand on y regarde bien, les grandes marques technologiques ne sont pas en reste.
Une publicité LG avec le girls band Girls’ Generation
Voila, vous savez maintenant qui sont ces charmantes têtes qu’il n’est pas rare de voir quand on fait des recherche sur la Corée du Sud. Et si vous voulez avoir une idée de leur musique, leur vie, leur œuvres, il existe une quantité impressionnante de sites français spécialisés dans le domaine : il vous suffit de taper des mots-clé tels que : Shinee, 2PM, Super Junior, Girls’ Generation, 2N1, MissA, BTOB…
Et toi ? Tu penses quoi de la k-pop et du phénomène des idols ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
Les Commentaires
Après bien entendu, il ne faut pas perdre de vue le caractère extrêmement formaté de ces groupes.
Mais des choses bougent, notamment sur le fait d'avoir des relations amoureuses. Ce n'est pas encore ouvert (qu'est-ce que j'apprécierais...) parce qu'il s'agit aussi d'une société plutôt conservatrice, par rapport à nos valeurs, mais cela bouge un peu.
Pareil sur la possibilité de composer ou contrôler son image ; certaines personnalités réussissent à tirer leur épingle du jeu. Comme @Bonamana l'a évoqué, BIG BANG n'est pas aussi formaté (bien que le traitement au sein de YG semble vraiment dépendre des personnalités, je pense à 2NE1 qui n'ont pas autant de marge de manœuvre ou au projet de "YG-SNSD".
C'est assez fascinant, surtout quand l'on cherche à se documenter à côté sur d'autres formes culturelles, la société... En tous cas, très bon article !