Lundi 24 septembre 2018, c’est la journée mondiale de la contraception ! Est-ce que tu te considères bien informée sur la contraception ? Tu peux relire nos articles sur la contraception pour en savoir plus, et participer à la diffusion de l’information en partageant ces contenus à tes proches !
– Article initialement publié le 26 septembre 2016
Dans ta vie, si ce n’est pas déjà fait, tu vas certainement te poser la question du moyen de contraception qui t’est le plus adapté. Pas facile de savoir vers quoi se tourner au premier abord, d’autant plus que beaucoup d’idées fausses circulent sur le sujet.
En voici quelques-unes, démontées patiemment à l’aide de l’expertise de la gynécologue Danielle Gaudry.
« La pilule est le moyen de contraception le plus adapté aux jeunes femmes »
La pilule est souvent le moyen de contraception proposé par défaut lorsqu’on souhaite se passer du préservatif (nota bene : il faut se faire dépister avant !). Il est courant qu’une pilule micro-dosée soit prescrite de manière automatique, sans que l’on prenne le temps de se demander si c’est bien la meilleure option.
L’important, c’est de choisir la contraception qui nous convient.
Pourtant, bien d’autres solutions existent et peuvent être tout à fait adaptés aux jeunes femmes ! L’important, quand il s’agit de contraception, c’est de choisir ce qui convient à ta propre situation.
La pilule n’est pas idéale si tu es tête en l’air et l’oublies régulièrement par exemple, ou si tu ne souhaites pas que tes parents tombent sur la plaquette par inadvertance. Pour savoir ce qui te convient le mieux, renseigne-toi en amont, sur Choisir sa Contraception par exemple.
« La pilule peut accroître le risque de cancer du sein »
La pilule n’a pas créé d’augmentation du nombre de cancers du sein.
Qu’ouïs-je ? Prendre la pilule pendant 10, 15 ans serait mauvais pour moi ? Que personne ne s’affole, si ça figure dans les idées reçues, c’est que c’est inexact.
Celles qui sont à l’aise avec ce moyen de contraception peuvent dormir sur leurs deux oreilles, comme le confirme Danielle Gaudry :
« Il y a eu des publications, de grandes études qui ont été faites sur la prise de pilule et le cancer du sein. Au niveau mondial la pilule n’a pas créé d’augmentation du nombre de cancers du sein, mais par contre on a constaté une diminution du nombre de cancers de l’ovaire et du côlon, même si on ne sait pas encore l’expliquer. »
« Enchaîner les plaquettes de pilule est nocif pour ma santé »
Enchaîner les plaquettes de pilules pour ne pas avoir ses règles est tout à fait possible, tant que c’est une pilule monophasique.
Enchaîner les plaquettes de pilule peut notamment permettre de repousser ses règles
. Selon un sondage réalisé par mes soins dans les règles de l’art (non), on est nombreux•ses à l’avoir déjà fait.
Et si certain•es pensent que c’est mauvais pour la santé, joie dans nos culottes puisque ça ne l’est pas. Explications, toujours par Danielle Gaudry :
« Les règles qu’on a lorsqu’on prend la pilule, c’est le même mécanisme que lorsqu’on ne la prend pas : c’est une baisse hormonale qui déclenche un saignement, l’élimination de la muqueuse qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Mais c’est un cycle complètement artificiel.
Il existe des pilules qui ne provoquent des règles que tous les trois mois, donc ça ne pose pas de problème. »
C’est une technique qui peut être utilisée notamment — et je cite Mymy — « quand t’es à distance et que c’est le seul moment où tu peux niquer » ! Mais Danielle Gondry confirme que ça peut aussi être utile dans d’autres situations :
« On a tou•tes eu des demandes de femmes qui partaient en croisière, en randonnée, qui se retrouvaient dans des conditions sanitaires où l’hygiène n’était pas forcément très facile à maintenir. Pour certaines patientes qui ont des douleurs importantes pendant leurs règles, il peut aussi être utile de prendre la pilule en continu pour éviter d’en souffrir. »
Une seule condition : il faut que la pilule soit monophasique ! C’est-à-dire que la plaquette est composée des mêmes comprimés, du premier au dernier jour, et non pas de différents dosages hormonaux.
« Le stérilet ne convient pas aux jeunes femmes nulligestes ou nullipares »
« On peut mettre un stérilet lorsqu’on change régulièrement de partenaire à condition de mettre un préservatif. »
On a entendu pendant très longtemps que le stérilet, ou dispositif intra-utérin, était déconseillé aux femmes qui n’ont jamais été enceintes (nulligestes) ou qui n’ont jamais accouché (nullipares).
Mais en réalité il n’y a aucun souci, selon Danielle Gaudry :
« Beaucoup d’articles ont été publiés sur le DIU et les nulligeste/nullipares. Ils ont montré que ni la pose, ni la tolérance des stérilets de taille mini ne provoque de complications plus importantes que chez les femmes ayant eu une grossesse.
Le risque qui était invoqué antérieurement était le risque infectieux, lié davantage au changement de partenaires qu’au fait d’avoir eu des grossesses. Le fait de ne pas avoir eu de grossesse n’est donc pas une contre-indication. On peut mettre un stérilet lorsqu’on change régulièrement de partenaire à condition de mettre un préservatif. »
Si le stérilet est la contraception qui te convient le mieux, n’hésite donc pas !
À lire aussi : Petites galères et grandes joies : le DIU (« stérilet ») raconté par 12 lectrices
« La pilule protège des infections sexuellement transmissibles »
Alors, NON. La dernière étude de Sidaction sur le sujet des connaissances des jeunes à propos du VIH établit que :
« 30% des jeunes interrogés ont des représentations faussées de la maladie et de ses modes de transmission. Dont 17% déclarent que la prise d’une pilule contraceptive d’urgence est un des moyens d’empêcher la transmission du VIH. »
Ça fait grosso-modo 20 personnes dans leur échantillon de 1001. Alors on va simplement rappeler que le seul et unique moyen de se protéger du SIDA et des IST en général c’est : la capote. Il n’y a que ça de vrai.
Si vous voulez vous en passer, vous passez par la case « dépistage » (tou•tes les deux !). Pour info, vous trouverez ici un répertoire des centres de dépistage. Ça coûte rien et ça peut changer beaucoup de choses.
Alors, prêt•es pour aborder sereinement le sujet de la contraception, soulagé des préjugés ?
Écoutez Laisse-moi kiffer, le podcast de recommandations culturelles de Madmoizelle.
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