— Article initialement publié le 13 juin 2015
Tu as sûrement saved the date comme diraient nos potos les anglo-saxons : depuis hier, c’est le baccalauréat. Oui, cet examen dont tu entends parler depuis ta première pâte à modeler en maternelle — ou presque — est enfin arrivé. Et tu peux entendre tout et son contraire dessus.
Voici donc, du haut de mon grand âge (non), quelques idées reçues que j’ai pu entendre, et quelques conseils pour y faire face.
« Si t’as bien travaillé toute l’année, ton bac est assuré »
Oui et non. C’est vrai, si tu as bossé régulièrement toute l’année, il y a des chances pour que tu en aies retenu quelque chose et que tes révisions en soient facilitées.
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Mais la particularité du bac, c’est son côté aléatoire. Impossible de savoir quel sujet va tomber, ni qui va te corriger, sans parler de l’éventuel stress dû à la pression que peut te coller le monde extérieur.
Bonne ou mauvaise nouvelle : il n’y a pas de vérité absolue sur la réussite ou non au bac. Quelqu’un qui a bossé a minima pendant l’année peut très bien réussir en se mettant un gros coup de latte dans le postérieur quelques semaines avant l’examen, de même que quelqu’un qui a fait des fiches depuis le mois de septembre peut perdre tous ses moyens sous la pression. Ou pas.
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Ça dépend de ta gestion du stress, de la méthode de travail qui te convient (régulière ou de dernière minute), de ta mémoire (visuelle ou auditive)…
Pas de panique non plus, tou•tes les examinateur•trices ne sont pas des Grinch pourvus d’un stylo assassin. L’important est d’identifier la manière de réviser qui te réussit le mieux, et de la mettre en application, même si ce n’est pas celle de ta voisine. Idem pour tes sources d’angoisse : Sophie Riche t’explique comment remédier aux sources de stress inhérentes aux examens.
« Quand on aime une matière, on peut passer moins de temps à la réviser »
Il serait dommage de te planter dans une discipline que tu aimes parce que tu as fait une impasse.
Bien sûr, il y a des chances pour que tu retiennes mieux le contenu d’une matière qui te plaît que celui d’une discipline qui t’excite autant que les poils de crâne de Denis Brogniart. C’est tant mieux, et si tu t’éclates dans ce que tu apprends, c’est carrément une tarte aux fraises en culotte de velours.
Culotte qui a aussi son revers : tu pourrais être tenté•e de te dire que tu peux te permettre de moins réviser cette matière, puisque que tu l’aimes et que donc, tu la connais bien.
Attention : comme déjà dit, le bac est un examen aléatoire, donc plus tu en sauras, mieux ce sera. Il serait dommage de te planter dans une discipline que tu aimes parce que tu as fait une impasse… et si, en plus, tu prends plaisir à la travailler, ça vaut carrément le coup d’y mettre autant d’énergie que pour les autres. Tes arrières n’en seront que mieux assurés, en plus d’être contentés.
« Si je bosse telle discipline à gros coef’, je peux faire l’impasse sur les autres »
C’est normal de penser ça. Surtout en S, où tes parents et certains profs seront là pour te répéter que tout ce qui compte, c’est les sciences. Et blablabla.
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Bon, tu te doutes un peu de ce que je vais te dire : c’est une mauvaise idée, comme la chanson du même nom d’Orelsan. Rien ne sert de faire des plans à l’avance, rapport au caractère aléatoire déjà évoqué ci-dessus.
En ne révisant que les matières à gros coefficient, tu prends le risque — si tu tombes sur un sujet que tu ne comprends pas ou ne maîtrises pas — de te planter, et de faire un hara-kiri avec le gros coeff.
Ne plaque pas les disciplines moins importantes comme une affiche au mur (oui, je plagie un peu les BB Brunes pour mes conseils), elles peuvent te permettre de grappiller quelques points et de faire remonter ta moyenne. Ce qui peut s’avérer bien utile.
« Je vais lâcher l’affaire sur les matières que j’aime pas, de toute façon je ne les aurai plus dans mes études supérieures »
J’ai un scoop pas très joyeux qui sent le vécu et la souffrance : il y aura probablement TOUJOURS des matières qui te gonfleront profondément. Même lorsque tu auras trouvé ta voie. Même dans une filière qui t’a fait rêver depuis que tu es gosse.
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Prenons un exemple (pas tout à fait au hasard, je l’avoue). En BTS mode, où l’on forme de futur•es stylistes, et où tu peux t’attendre à laisser libre cours à tes aptitudes créatives, il y a des disciplines de catégorie potentiellement reloue, comme l’économie, parce qu’on t’apprend comment créer un statut ou comment faire une facture.
Quand tu connais moins ou aimes moins une matière, tu peux commencer par appliquer la méthode. Chaque matière peut t’apporter des points au bac.
Rien ne sert d’essayer d’éviter ou de négliger les matières qui ne te plaisent pas. Leur espèce te collera au train telle la moule à son rocher. Et comme les matières à faible coef’, si tu les bosses, elles peuvent t’apporter des points pour le bac. Car quand tu connais moins ou aimes moins une matière, tu peux commencer par appliquer la méthode.
Et tu as moins de chances de t’en éloigner que lorsque tu passes un examen dans une matière que tu aimes et dans laquelle tu te sentiras en confiance.
« Si je tombe sur un correcteur qui me saque, le résultat sera le même, que j’aie révisé ou non »
J’ai bien insisté sur le caractère aléatoire du bac, mais il faut tout de même le nuancer. Dans certaines matières, comme la philo, tu peux avoir l’impression que le résultat de ton travail dépend de la personne chargée de la correction et de son adhésion ou son absence d’adhésion à tes idées.
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Ce n’est pas tout à fait exact : dans de nombreuses disciplines, tu ne seras pas évalué•e uniquement sur tes connaissances, mais aussi sur la façon de les appliquer, bref, sur la méthode.
Si tu appliques à la lettre les raisonnements tels qu’on te les a appris, il y a moyen de sauver les meubles.
Si tu tombes sur un•e examinateur•trice particulièrement acariâtre, la méthode est donc le point sur lequel vous avez des chances de vous retrouver : a priori, les exercices type baccalauréat comme les dissertations ou les démonstrations mathématiques sont relativement formatés. Si tu appliques à la lettre les raisonnements tels qu’on te les a appris, il y a moyen de sauver les meubles.
« Je donne tout pour le bac, on verra après »
Oh non non non. En ce moment, et je peux le comprendre, le bac peut t’apparaître comme LE grand monstre à abattre à grands coups de copies doubles. Mais crois-moi, il n’est pas le seul, il n’est pas forcément le pire, et il n’est pas utile de lui consacrer toute ton énergie au point de vider tes réserves pour la suite.
Faisons un petit parallèle pour être plus claire : imagine que le bac est un dragon que tu dois affronter. Tu prépares l’affrontement, tu affûtes tes armes. Mais la vérité, c’est qu’il y a d’autres dragons à combattre derrière, plus ou moins costauds. Et pour atteindre ton objectif, il te faudra tous les terrasser. Ce premier affrontement est donc avant tout un moyen de t’entraîner à ceux qui vont suivre, à comprendre et connaître les techniques de combat.
Ce premier entraînement est un moyen de t’entraîner à ceux qui vont suivre.
Le bac, c’est pareil. Ça te file des méthodes de travail pour l’université ou toute autre filière que tu choisiras, ça t’apprend à ingurgiter une grande quantité de connaissances, et c’est la première épreuve de ta vie (après le brevet) dans laquelle tu es mis•e en conditions d’examen.
Bref, le bac n’est pas une fin en soi, ni un sésame qui t’ouvrira toutes les portes par miracle, mais une épreuve qui te prépare à celles qui vont suivre. D’où l’importance de ne pas le négliger, mais aussi de voir plus loin que lui.
Cette personne anonyme de la rédac n’a pas tort, mais apprends tes dates quand même, hein
« Après tout, c’est juste une note »
Pourquoi pas le prendre comme ça ! Si ça peut te permettre de déstresser et de vivre plus sereinement tes exams, je dis banco la caravane. C’est vrai, le bac, c’est une suite de notes, et éventuellement une mention.
Ça ne va pas bouleverser ton existence de la même façon que le refroidissement climatique chamboule celle de Jake Gyllenhaal dans Le Jour d’après. Avoir 10 ou 12 ne conditionnera probablement pas l’intégralité de ton existence : c’est un résultat d’examen, pas la cicatrice d’Harry Potter.
Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut sous-estimer l’importance des notes. Elles ne servent pas « à rien ».
Elles peuvent ainsi peser dans la balance pour certaines filières d’études sélectives. Si les vœux sur admission-postbac sont déjà bouclés au moment des épreuves, il reste des formations, comme Sciences Po, qui se basent sur tes résultats à l’examen pour leurs admissions.
Une mention très bien, et tu as droit à une procédure d’admission sur titre, qui diffère de celle du concours commun. D’où l’importance de te renseigner avant, même si — et j’y arrive — tout n’est pas perdu parce que tu auras loupé deux précieux mots sur ton diplôme.
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« Sans le bac, tu ne peux rien faire de ta vie »
Ce n’est pas parce que tu as raté ton bac que tu vas rater ta vie.
J’aimerais qu’on s’imprime tou•tes cette phrase sur le front au fer rouge une bonne fois pour toutes : ce n’est pas parce que tu as raté ton bac que tu vas rater ta vie. D’abord, parce qu’un bac raté, ça se repasse. Ensuite, parce qu’il y a aussi des gens qui réussissent très bien sans. Et enfin, parce qu’il est possible d’accéder aux études supérieures par des moyens détournés.
Par exemple, pour faire des études de droit, il existe un diplôme appelé la capacité en droit. Une fois obtenu, il te donne l’équivalent du bac et te permet de t’inscrire en licence de droit à l’université. Et il y en a encore plein d’autres : pense à te renseigner auprès des CIO (Centres d’information et d’orientation) qui sauront t’orienter. Et si tu tombes face à un•e conseillèr•e peu réceptive, change de centre jusqu’à trouver quelqu’un qui te soutiendra dans ton projet.
Attention, il ne s’agit pas non plus d’encenser l’échec au bac et de l’ériger comme un modèle : posséder ce diplôme reste encore la porte d’accès la plus facile et la plus évidente aux études supérieures. Passer par d’autres chemins te demandera sans doute une implication plus importante, peut-être plus de temps et certains sacrifices. Sache juste que ce n’est pas impossible, et qu’en s’en donnant les moyens (et je ne parle pas de finances mais de volonté), on peut faire de grandes choses.
Et si tu penses qu’il te faut absolument tel ou tel bac pour intégrer la filière de tes rêves, tout n’est pas perdu. Le baccalauréat, ça se passe à n’importe quel âge, dans n’importe quelle spécialité, quel que soit ton niveau de formation.
Tu peux même repasser un bac d’une filière différente que celui que tu possèdes déjà. Évidemment, passé un certain âge, tu ne redoubles pas tes années lycée : il te faudra présenter les épreuves en candidat libre, et t’entraîner de ton côté.
Bref, le bac, c’est dur, mais ce n’est pas insurmontable, ni définitif. Sois confiant•e, bosse à la mesure de tes capacités, fais des choix d’avenir qui te plaisent. Le bac est un mauvais moment à passer, mais je t’en promets des bons pour l’avenir. Et sur ce, MERDE à toi.
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Et toi, quelles sont les idées reçues qu’on t’avait vendues sur le bac ?
Et si le film que vous alliez voir ce soir était une bouse ? Chaque semaine, Kalindi Ramphul vous offre son avis sur LE film à voir (ou pas) dans l’émission Le seul avis qui compte.
Les Commentaires
Pour les formules, bien sur, ça rassure, ça dépanne, je les avais presque toutes et même si je les ai pas utilisées, au moins je me sentais rassurée
Bien sur ça me paraît évident mais surtout le jour des épreuves "critiques", fais en priorité les trucs simples, même si ça coute pas beaucoup de points, un demi point est toujours bon à prendre
Et rassure toi, j'avais 7 de moyenne en maths et 10/11 en physique, et franchement j'ai trouvé les vraies épreuves plus simples que ce que j'avais eu dans l'année (j'ai l'impression que les profs cherchent à "faire peur" aux élèves). Bon, voilà, j'espère que ça ira, si t'as besoin d'autres conseils, hésites pas à m'envoyer un mp Bon courage