Lutter contre le harcèlement de rue grâce à un système de mot de passe ? C’est l’ambition du gouvernement. En juin 2020, l’ancienne Secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa a porté « Le plan Angela », qui continue de se développer.
Sécuriser les lieux publics
À l’origine, il s’agissait d’une initiative d’étudiants à Rennes. Ces derniers se sont inspirés de l’Angleterre où a fleuri la campagne « Ask for Angela » en 2016. Modèles anglais et français se rejoignent : dans les deux cas, il s’agit pour les propriétaires d’établissements comme un commerce, un bar ou un hôtel de coller un sticker sur la vitrine ou à l’intérieur du lieu.
Ce petit signe fonctionne comme un mot de passe signifiant qu’une victime de harcèlement peut venir s’y réfugier. La personne en situation de détresse peut demander « Où est Angela ? », une membre fictive du personnel, pour signifier discrètement qu’elle a besoin d’aide. Le prénom Angela évoque un ange et symbolise une présence sécurisante.
Une initiative solidaire, mais pour quels effets ?
En France, « Ici demandez Angela » se développe progressivement. On peut apercevoir les stickers violets à certains endroits à Rouen, Bordeaux, Nîmes ou encore Lyon… mais l’initiative du gouvernement peut sembler dérisoire par rapport à l’urgence et la gravité que représente le harcèlement de rue. Dans une étude publiée le 3 juillet 2020, l’institut de sondage Ipsos a révélé que 81% des femmes en France ont déjà été victimes de harcèlement sexuel dans les lieux publics.
Finalement, le principal avantage de ce dispositif est peut-être de démocratiser les réflexes à adopter pour aider une personne victime de harcèlement. Le sondage Ipsos révèle un autre chiffre encore plus colossal que le premier : 86% des personnes interrogées déclarent ne pas savoir comment réagir lorsqu’elles sont témoins de harcèlement. Or, avec ce programme, les employés bénévoles reçoivent une formation de la part de structures comme le Planning Familial pour apprendre à réagir et à écouter une victime avec bienveillance.
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Crédit de l’image à la Une : © Hossam el-Hamalawy / Flickr
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