Alors que House of the Dragon s’apprête à débarquer sur nos écrans, la série cristallise déjà de nombreux questionnements sur la représentation des violences sexistes et sexuelles dans l’univers de Game of Thrones. Sara Hess, la scénariste et productrice exécutive du préquel, s’est exprimée à ce sujet, affirmant que ce dernier présenterait un traitement complètement différent.
Pas de scènes de viol dans House of the Dragon ?
Nous ne sommes plus qu’à quelques jours de la sortie de House of the Dragon, dont la diffusion est prévue dès le 21 août sur OCS. L’intrigue de ce préquel de Game of Thrones se situe 200 ans avant la série de 2011, au moment d’une guerre générationnelle qui déchire la maison Targaryen.
Tout l’enjeu est de savoir si House of the Dragon saura tenir compte des critiques adressées à Game of Thrones. La série est notamment connue pour ces scènes de viol gratuites et extrêmement violentes. Interrogée par Vanity Fair, la scénariste et productrice Sara Hess a assuré que les viols ne seraient pas montrés et resteraient dans le hors-champ :
« Je voudrais préciser que nous ne décrivons pas la violence sexuelle dans la série. Nous traitons un cas hors écran et montrons à la place les conséquences et l’impact sur la victime et la mère de l’agresseur. Je pense que ce que fait notre émission, et ce dont je suis fière, c’est que nous choisissons de nous concentrer sur la violence contre les femmes qui est inhérente à un système patriarcal. »
House of the Dragon, critique ou complaisant avec la culture du viol ?
Faut-il en déduire que House of the Dragon sera plus féministe que son prédécesseur ? Rien n’est moins sûr. La scénariste a tenu des propos qu’il serait légitime de questionner :
« Il existe de nombreuses séries « historiques » ou basées sur l’histoire qui romantisent des relations sexuelles entre des hommes puissants et des femmes qui n’avaient pas l’âge de consentir, même si elles étaient « consentantes ». Nous mettons cela à l’écran, et nous n’hésitons pas à dire que nos héroïnes, dans la première moitié de la série, sont contraintes et manipulées pour faire la volonté d’hommes adultes.
Cela n’est pas nécessairement le fait de ceux que nous définirions comme des violeurs ou des abuseurs, mais souvent d’hommes généralement bien intentionnés qui sont incapables de voir que ce qu’ils font est traumatisant et oppressant, car le système dans lequel ils vivent tous le normalise. C’est moins évident que le viol mais tout aussi insidieux, bien que d’une manière différente. »
On s’inquiète de voir une forme de déresponsabilisation des agresseurs, dont les actes seraient justifiés par « l’époque ». À ce stade, on aimerait rappeler que Game of Thrones et House of the Dragon sont moins des séries historiques sur le Moyen-Âge que des fictions sur un monde fantastique issu de l’imaginaire de George R.R Martin…
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Crédit de l’image à la Une : © HBO
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