J’ai globalement DÉTESTÉ les études supérieures.
De toute manière, je n’ai jamais aimé l’école, qui m’a filé des nœuds à l’estomac chaque jour de ma vie pendant 20 piges.
Donc la rentrée a pour moi toujours été synonyme d’enfer, surtout depuis le jour maudit où je me suis tapé une honte intersidérale.
Une envie d’aller en cours proche de zéro
C’était en 2012 et j’étais sur le point d’entamer 3 ans d’étude à l’ISIT, une école privée parisienne dans laquelle on ne peut entrer que sur concours.
Je revenais d’une année de congés sabbatiques pendant lesquels j’avais pas mal voyagé et travaillé, pour éviter d’entamer les études supérieures tout de suite après avoir fini le lycée et passé mon bac.
L’ISIT, je n’avais pas spécialement envie d’y aller.
Le programme était ultra-boring
, mais comme je n’avais aucune idée de ce que je voulais faire de ma life (comme tant d’étudiantes), j’avais décidé de laisser une chance à l’école de déclencher chez moi une vocation.
Mais bon, l’art de la traduction et la géopolitique, en vrai je m’en carrais un peu l’arrière-train.
Dès mon arrivée, un jour de mi-septembre, j’ai su que j’allais m’emmerder sec.
L’établissement était maussade, les élèves avaient tous l’air de premiers de la classe avec leur trousse bien remplie (tandis que j’avais un unique stylo noir qui fuyait), et mon emploi du temps était inhumain, au bas mot.
Bref, j’avais envie d’y passer du temps comme d’aller à Guantanamo sur les mains.
En scrutant la foule d’étudiants inconnus, j’ai failli rentrer chez moi illico macias et ne plus jamais en sortir, même sous la menace.
Mais bon, il a bien fallu que je fasse un effort, car je ne pouvais décemment pas rester chez moi à culpabiliser jusqu’à me ronger les ongles de doigts de pieds.
Un premier cours avec un prof beau gosse
De 8h (c’est trop tôt bordel) à 9h, le jour de la rentrée, j’ai donc commencé par un cours d’Anglais, ce qui était rassurant puisque c’était ma matière forte.
Le prof est venu nous chercher en bas de l’établissement, pour nous guider dans le dédale infernal de l’école toute sombre.
C’était un certain Mr. Andrews, et surprise délicieuse : il était franchement BG, avec sa crinière ondulée et ses taches de rousseur à la Eddie Redmayne.
Je suis donc passée devant lui pour entrer dans la classe en marchant telle une Madone, perchée sur mes talons en cuir, bien décidée à attirer son attention, ignorant tout à fait les étudiants qui m’entouraient.
J’ai plongé mon regard dans le sien, posé mon ordinateur sur la table d’un air exaspéré (je drague toujours avec un air désagréable), et me suis assise sur ma chaise.
Enfin, j’ai essayé de m’assoir sur ma chaise…
La chute de la honte, le jour de la rentrée
En réalité, celle-ci n’avait que 3 pieds. Le prof a à peine eu le temps de crier pour me prévenir que j’ai été prise de panique et je me suis cassé la gueule avec fracas.
En tombant, dans la confusion, j’ai voulu me rattraper à ma table, mais ne suis parvenue qu’à faire glisser mon ordinateur qui m’est tombé sur le front, me l’a entaillé, juste avant que le contenu de la table ne me tombe sur le corps, puis que la table fasse de même.
J’ai eu le temps de voir chacun des éléments s’effondrer au ralenti, et j’ai poussé un cri rauque de désespoir.
Bien sûr, mes camarades ont éclaté de rire, tout en m’aidant à me relever.
Je n’avais rien de cassé, à part ma dignité.
Mon prof a étouffé un rire et m’a demandé en anglais si j’allais bien.
J’ai bafouillé un I’m fine supra honteux, et me suis juré de ne plus jamais dragué un prof de toute ma vie, puisque le karma m’avait cette fois-ci bien punie.
Depuis, je hais toujours la rentrée, mais à chaque fois que j’en vis une sans me casser la margoulette, je considère ça comme une victoire.
J’ai appris que le ridicule ne tue pas, au contraire, et qu’un moment de gêne peut même aboutir à du positif.
C’est en me cassant la gueule que j’ai par exemple rencontré mes copines à l’ISIT (celles qui m’ont aidé à me relever), copines que j’ai toujours des années après.
Comme quoi, une bonne vie de boloss peut décoincer une situation très relou !
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Les Commentaires
Totalement d'accord. Oui, les détails sur l'école et les camarades de classe de Kalindi, on aurait ou s'en passer. Non, ils n'ont pas de rapport avec sa chute. Par contre, ça apporte un contexte: son état d'esprit lors de sa rentrée, et également le fait qu'elle s'est fait des amies parmi ceux qu'elle avait mal jugé.
Où est le problème à dire qu'elle a été dans une école privée, à laquelle on accède avec un concours, et qui coûte relativement cher à l'année? Tout le monde ne peut pas se permettre d'y aller mais ça n'a pas de rapport avec le sujet de l'article. Elle est totalement en droit de le préciser, comme quelqu'un qui serait dans une fac publique gratuite le pourrait également.