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Société

Homophobes et anti-IVG : LREM ratisse chez les réacs pour son nouveau gouvernement

Plusieurs personnalités politiques connues pour leurs positions homophobes rejoignent le nouveau gouvernement composé par Élisabeth Borne et annoncé ce matin. Un virage réac pour Emmanuel Macron ?

Dix ans après les débats sur le mariage pour tous, on peut avoir tenu des positions ouvertement homophobes et réactionnaires, et poursuivre tranquillement sa carrière politique, y compris aux côtés de La République en Marche, où on vous accueille visiblement à bras ouverts.

C’était déjà le cas avec la nomination de Gérald Darmanin, maintenu à l’Intérieur après le remaniement annoncé ce matin. Le député et ancien maire de Tourcoing, qui a commencé sa carrière politique avec l’illustre homophobe et député UMP Christian Vanneste, n’avait pas caché son engagement aux côtés de la Manif pour tous en 2013.

Le voilà rejoint par d’autres personnalités qui ont défendu une vision puritaine et rétrograde du couple et de la famille ces dernières années. C’est par exemple le cas de Christophe Béchu, actuel maire de la ville d’Angers, qui vient d’être nommé à la Transition écologique à la faveur de ce remaniement ministériel.

Une attribution qui déjà peine à convaincre, en témoigne cette réaction de la journaliste spécialiste des questions d’écologie Paloma Moritz :

Christophe Béchu, ce maire qui voulait protéger les enfants

Christophe Béchu, c’est aussi un homme de convictions : souvenez-vous en 2016, la campagne d’affichage Sexosafe est placardée dans toute la France. Elle représente plusieurs couples gays pour promouvoir des outils de prévention contre les VIH et les IST.

sexosafe

Une belle initiative qui s’était heurtée aux maires les plus réactionnaires. Ces derniers se sont mobilisés, criant à l’indécence et à l’atteinte aux bonnes mœurs, et exigeant son retrait, parfois avec succès, tant celle-ci constituait une menace pour les enfants à leurs yeux.

Parmi eux, Christophe Béchu qui, sur Public Sénat, justifiait sa mobilisation contre l’affichage de Sexosafe :

« Quand on utilise l’espace public pour faire passer des messages, il faut que ces messages soient grand public. Les affiches parlant d’un coup d’un soir, d’un moment avec un inconnu, d’une nuit, etc., ça ne relève pas d’une logique de prévention au sens classique, ça participe, notamment pour les enfants et en particulier pour eux, puisque c’est ce qui a motivé ma décision, à une forme de trouble sur l’espace public, donc de manière très simple, j’ai demandé à la société Decaux de retirer l’ensemble des affiches situées à proximité des écoles. »

Un trouble à l’ordre public dites-vous ? Avec une telle logique, on en viendrait presque à bannir toute évocation de la sexualité devant des enfants, voire tout ce qui pourrait avoir trait à des relations qui n’entrent pas dans le cadre de l’hétérosexualité… Tenez, comme en Floride, par exemple.

Impossible aussi de ne pas mentionner son opposition au mariage pour tous en 2013, comme en témoigne cette archive, alors que Christophe Béchu était sénateur :

Caroline Cayeux : une fidèle alliée de François Fillon qui voulait revenir sur la loi mariage pour tous

Et Christophe Béchu n’est pas le seul. Il a aussi été rejoint par Caroline Cayeux, à la Cohésion des Territoires. Ces deux-là devraient se retrouver sur un terrain commun, puisque la maire de Beauvais était, elle aussi, une fervente opposante à l’ouverture du mariage aux couples de même sexe et a fait partie des proches de François Fillon, qu’elle défendait avec force en 2017 pendant la campagne présidentielle.

C’est à cette époque que, dans une interview au Point, elle faisait part de sa vision pétrie de préjugés sur le recours à l’avortement, affirmant ne pas être favorable « à une IVG qui pourrait être une pilule du lendemain », et déclarait vouloir modifier la loi ouvrant l’adoption et le mariage à tous les couples afin d’en changer le texte concernant la filiation.

Voilà donc un nouveau gouvernement qui parvient à agréger quelques ministres ouvertement gays comme Clément Beaune ou Gabriel Attal, pour incarner une aile gentiment progressiste et libérale, tout en confortant une droite plus dure avec des personnalités qui assument leurs convictions réactionnaires.

Un signal bien inquiétant, dénoncé par plusieurs élues de gauche, dont les députées Nupes Sandrine Rousseau et Clémentine Autain :

À lire aussi : Remaniement : Damien Abad prend la porte, Chrysoula Zacharopoulo reste

Crédit photo : Dimanche en politique / France 3 (Capture)


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Les Commentaires

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Avatar de Matilda Verdebois
5 juillet 2022 à 23h07
Matilda Verdebois
@Camility Jane je rejoins @Clèves pour l'ensemble de sa réponse, mais par rapport au rôle de parent, je voudrais ajouter quelque chose.
Je trouve ça plutôt sain, au contraire, d'avoir des supports qui provoquent la discussion. On peut décider de répondre immédiatement ou dire qu'on attend de rentrer à la maison pour le faire (dans le cas du sexe, par exemple).
Dans ce cas précis, vouloir retirer des affiches représentant des couples homosexuels et parlant de préservatifs, c'est de mon point de vue vouloir nier l'existence des homosexuels et également faire du sexe un sujet tabou.
Pour moi, penser qu'un enfant sera choqué de voir deux personnes de même sexe ensemble, comme ça semblait être le cas à l'époque, c'est avoir des préjugés homophobes. Et concernant la partie prévention, plus on commence tôt, mieux c'est.
Les enfants ont tendance à réagir aux choses qui leur semblent inhabituelles. Parfois, ça crée d'ailleurs des situations assez gênantes pour les parents. Mais c'est justement aux parents de "dédramatiser" l'événement en discutant. Et sincèrement, je pense que si mon fils voyait des photos de couples de même sexe, il n'en aurait pas grand-chose à cirer.
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