14 ans. C’est l’âge qu’avait Dinah. C’est aussi l’âge de ses camarades qui l’ont harcelée et menacée pendant plusieurs années, au point que l’adolescente a mis fin à ses jours au début du mois d’octobre, comme l’a révélé France Bleu Alsace.
Une marche blanche a eu lieu ce dimanche 24 octobre à Mulhouse pour honorer sa mémoire. Samira Gonthier, la mère de Dinah, s’est adressée à la foule venue rendre hommage à Dinah :
« Elle aurait été heureuse de voir tout ce monde, elle qui se sentait tellement seule. Vous voyez comme elle est belle ? »
Elle a aussi dénoncé l’inaction du corps enseignant face au harcèlement que subissait Dinah.
« Sale lesbienne », « sale métisse »
L’adolescente était constamment prise pour cible par plusieurs camarades, d’anciennes amies, et ce depuis deux ans. Le harcèlement a commencé au moment où Dinah, alors en classe de quatrième, a fait son coming out, a raconté sa mère auprès de RTL :
« Elles ont créé un groupe WhatsApp pour se moquer d’elle avant de se mettre à la bousculer dans les couloirs du collège et à l’insulter de “sale lesbienne”, “sale intello”, “sale race” ou encore “sale métisse”. »
Des insultes lesbophobes, racistes, qui n’auraient cependant pas été prises au sérieux par l’établissement, dénonce Samira Gonthier. Une enquête pour déterminer les causes de la mort de Dinah a été ouverte.
Dinah avait fait une première tentative de suicide au printemps dernier. Mais même après avoir changé d’établissement et être entrée au lycée après l’obtention de son brevet, l’adolescente a recroisé la route de celles qui avaient fait de sa vie un enfer.
Plusieurs personnalités publiques, dont les élues ouvertement lesbiennes Alice Coffin et Mélanie Vogel, ont tenu à honorer la mémoire de Dinah :
Ce drame est une nouvelle preuve que l’école peut encore aujourd’hui être un lieu de souffrance pour les jeunes LGBTQI+ et qu’elle doit prendre la mesure de sa responsabilité pour les protéger.
« La lutte contre les LGBTIphobies ne peut se cantonner à une affiche ou à un numéro d’appel », a tenu à rappeler le collectif Éducation contre les LGBTIphobies. « La violence est quotidienne dans les établissements et un plan d’actions pluriannuel doit être mis en place. »
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Crédit photo : RMC – capture
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Les Commentaires
Pour le second, ça banalise l'homophobie.