Vous n’avez pas pu passer à côté cette semaine : les réactions pleines d’émotion de dizaines de petites filles émerveillées de découvrir les premières images du live-action de La Petite Sirène. D’adorables images qui font chaud au cœur en guise de réponse aux torrents de réflexions racistes sur les réseaux sociaux.
En choisissant la chanteuse Halle Bailey pour incarner la rêveuse Ariel, Disney aurait commis un affront terrible à ce chef-d’œuvre de la culture populaire… vraiment ? Comme si une créature imaginaire ne pouvait pas être noire et comme si, par le passé, l’industrie du cinéma n’avait jamais pris de grosses libertés en choisissant des acteurs et actrices blanches pour incarner des personnes — parfois ayant vraiment existé ! – racisées.
Pour répondre à toute cette mauvaise foi empreinte d’une bonne dose de racisme, on a fait la liste de quelques exemples récents…
Jake Gyllenhaal dans Prince of Persia
Franchement, quand le nom d’un pays ou d’une région est littéralement dans le titre d’une œuvre, on devrait pouvoir s’attendre à un minimum d’efforts sur le casting. En souhaitant faire l’adaptation du jeu vidéo éponyme, Disney aurait pu prendre un acteur iranien… mais non.
Jake Gyllenhaal a depuis exprimé des regrets sur ce choix de film, affirmant qu’il avait appris beaucoup de la polémique.
Scarlett Johansson dans Ghost in the shell
Dans ce remake du manga culte du même nom, Hollywood n’a pas hésité à choisir Scarlett Johansson pour interpréter Mokoto Musanagi. Malgré une pétition demandant à DreamWorks de revenir sur sa décision, rien n’y a changé.
Pire défense, celle de dire que le personnage n’est pas humain mais cyborg… et donc qu’il peut avoir n’importe quelle apparence. Un argument peu entendable face au nombre d’opportunités de rôles largement inférieur des acteurs et actrices asiatiques par rapport à leurs homologues caucasiens.
Tilda Swinton dans Doctor Strange
« On se croyait malins, et super avant-gardiste. On n’allait pas verser dans le cliché du vieil Asiatique, sage et qui a des pouvoirs magiques. » Sauf qu’à vouloir être malin, le producteur Kevin Feige a fait une erreur, et l’a reconnu : Tilda Swinton pour le rôle de l’Ancien n’était pas une idée si subtile et au contraire a perpétué la longue et raciste tradition hollywoodienne de rôles de personnes asiatiques jouées par des personnes blanches.
Rooney Mara dans Pan
« J’ai vraiment détesté, détesté, détesté être de ce côté de la discussion autour du whitewashing. C’est vrai. Je ne veux plus jamais être dans cette position. Je comprends pourquoi les gens étaient si en colère et frustrés. »
Ciblée par une pétition pour avoir incarné le personnage de Lily la Tigresse dans une nouvelle adaptation de Peter Pan, donc le rôle d’une adolescente native-américaine, Rooney Mara a longtemps regretté ce choix.
Emma Stone dans Aloha
Échec critique et commercial, Aloha a presque davantage fait parler pour son choix de casting peu judicieux. Pour le rôle d’Allison Ng, une femme d’origine chinoise et hawaïenne, c’est Emma Stone qui a été prise.
Vannée par Sandra Oh à ce sujet en pleine cérémonie des Golden Globes en 2019, Emma Stone avait hurlé « Je suis désolée ! ».
Christian Bale, Sigourney Weaver, Aaron Paul et Joel Edgerton dans Exodus : Gods and Kings
À voir Joel Edgerton, acteur australien blanc et blond aux yeux bleus copieusement tanné par le soleil pour jouer Ramses II, on se dit qu’il y avait peut-être des choix de casting plus pertinents.
Dans cette fresque biblique à gros budget de Ridley Scott, on a tout simplement pris quatre acteurs caucasiens pour jouer des rôles de personnages historiques racisés. Un choix que le réalisateur a fait pour des raisons purement budgétaires.
Angelina Jolie dans Un cœur invaincu
D’origine cubaine et néerlandaise, le journaliste Mariane Pearl a vu une partie de sa vie portée à l’écran dans Un cœur invaincu, qui raconte l’enquête sur l’assassinat de son mari, le journaliste Daniel Pearl.
C’est pourtant Angelina Jolie qui l’incarne, une volonté de Mariane Pearl elle-même, qui a néanmoins été questionné par de nombreuses actrices noires.
Max Minghella dans The Social Network
Issue d’une famille indienne ayant immigré aux États-Unis, Divya Narendra a été impliqué dans la création de Facebook. Il était donc tout naturel de le voir apparaître dans le thriller de David Fincher.
Pourtant le rôle n’a pas été confié à un acteur desi, mais à Max Minghella, comédien d’origine britannique et chinoise.
Et ce ne sont là que quelques exemples récents, mais l’industrie hollywoodienne a installé depuis bien longtemps ces pratiques… Et vous, avez-vous d’autres exemples de whitewashing ?
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Les Commentaires
le whitewashing existe depuis des années(le choix d'acteurs non amérindiens pour incarner des Amérindiens)
Ariel en femme noire n'est pas dérangeant.
Mais Depardieu en Alexandre Dumas était très dérangeant, très dérangeant. On invisibilise encore l'histoire des Noirs. Ainsi, un Viking Noir ou une Anne Boleyn noire, c'est de bonne guerre