Ce n’est pas la première fois que la comédienne Diane Prost se penche sur l’histoire des femmes. La comédienne est à l’affiche de La folle et inconvenante histoire des femmes, seule-en-scène de Laura Léoni mis en scène par Laetitia Gonzalbes où elle donne vie et corps aux femmes oubliées de l’Histoire.
Avec Histoires de femmes ,mini-série sur Instagram, elle a voulu toucher un autre public éloigné des salles de théâtre : « Que la pièce soit à Paris, ça exclut énormément. J’aime bien l’exercice de la caméra et Instagram, ça répond vite. C’est vraiment pour être plus accessible », nous explique la comédienne qui fait découvrir petites et grandes figures historiques, inconnues au bataillon ou incontournables, à travers de fausses interviews décalées.
Réhabiliter les femmes de l’Histoire
L’idée est venue d’un dur constat :
« Je me suis rendu compte que si on m’avait demandé trois noms de femmes connues dans l’histoire il y a quelques années, j’aurais cité Marie-Antoinette, Jeanne d’Arc et Sappho… et encore elle, juste parce qu’elle est lesbienne ! Je me suis rendue compte que je n’avais pas assez de connaissances et j’ai trouvé ça terrible qu’en tant que femme, je sois incapable de citer plus de trois meufs dans l’histoire ! »
D’une paysanne médiévale, en passant par une munitionnette de la Première guerre mondiale, elle donne à voir avec humour et légèreté des histoires souvent restées confidentielles. « Avoir des personnages pas connues, j’y tenais énormément. J’aurais été incapable de connaître la condition d’une femme au Moyen âge. Je pense aussi à Artemisia, parce que j’aurais été incapable de citer une peintre connue pendant la Renaissance. »
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Diane Prost prend aussi soin de ne pas choisir que des icônes lisses et irréprochables. On trouve par exemple la figure bien connue de Calamity Jane, qu’elle a tenu à mettre en scène sans oublier de montrer une part moins reluisante du personnage, qui a aussi participé au génocide des peuples amérindiens :
« Les personnages, j’y vais au coup de cœur avec un corps, une voix, un accent, et si ça vient, j’écris hyper rapidement. J’adore chercher des personnages, c’est le meilleur exercice pour moi. »
Faire rire et faire réfléchir
Rire pour faire rire, très peu pour Diane Prost qui voit toujours une part d’engagement dans ses créations : « Je ne peux pas faire des projets où il n’y a que de l’humour, j’ai toujours besoin d’avoir une pensée militante, de m’amuser tout en parlant de choses importantes. L’humour permet de rendre les gens plus réceptifs, plutôt que d’aborder les choses de manière offensive. Je ne dis pas que ce n’est pas une possibilité quand on milite et ça permet de faire des trucs de dingues qui réussissent, mais de mon côté, je préfère le faire avec humour. Je le ferai toujours parce que j’adore ça. »
En attendant de la retrouver au théâtre du Funambule à Paris chaque mardi jusqu’au 3 janvier pour La folle et inconvenante histoire des femmes, Diane Prost développe déjà la suite d’Histoires de femmes et espère trouver une production pour travailler à ses côtés : « J’ai déjà des idées pour la saison 2 comme par exemple incarner une femme des années 70 qui était contre le MLF, pour voir un autre pan de cette histoire. »
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