Tout commence en -400 avant JC en Grèce antique. Les femmes de l’époque ne portent pas encore de véritables soutiens-gorge mais plutôt des brassières ou « mastodeton » faites de larges bandes de tissu enroulées autour du buste.
La mode est aux petits seins et au look androgyne, et certaines jeunes filles n’hésitent pas à stopper la croissance de leur poitrine en les comprimant dans des lanières de cuir très serrées.
Quelques siècles plus tard, les poitrines se libèrent et le hit du Moyen-Age est un corset lacé dans le dos recouvrant un corsage appelé gourgandine. Cet attirail permet de rehausser les seins au maximum et laisse pratiquement déborder les tétons (donc si votre grand-mère vous traite de gourgandine, vous savez ce qu’il vous reste à faire : déballez la marchandise !).
Ces abus de charme entraînent même la publication d’un édit en 1370, qui stipule « qu’aucune femme ne se soutienne la poitrine, que ce soit par disposition de la chemise ou par robe lacée » et condamne donc ces dames à avoir les seins qui pendouillent à trente ans.Arrive ensuite l’ère du corset, qui, même s’il est considéré comme symbole de la sensualité féminine, va emprisonner le corps et la liberté de ces dames pendant plus de cinq cent ans. Pour les néophytes : le corset est censé « sculpter » le buste en serrant la taille au maximum pour faire ressortir les hanches et la poitrine. En gros, moins on respire, plus on est jolie.
Les premiers corsets sont en tissu renforcé de pièces en bois, puis de tiges de métal, véritables harnachements allégés petit à petit jusqu’à l’apparition des baleines au XVIIème siècle.
Même si leur forme évolue en laissant plus ou moins respirer les hanches et les seins selon les époques, de nombreux rapports médicaux décrivent escarres, fausses couches, déformation de la cage thoracique, de la colonne vertébrale, et autres joyeusetés.
En opprimant le corps des femmes, c’est aussi leur liberté de mouvement et leur place dans la société qui sont restreints. Au début du XIXème siècle, apogée du corset, celui-ci descend très bas sur les hanches, comporte des bretelles et englobe les seins. Les canons de l’époque se doivent d’être douces, pâles et mélancoliques, de marcher à petits pas et de parler très peu : l’égalité des sexes, ça n’est apparemment pas pour tout de suite.
En 1889, la Française Herminie Cadolle propose un corset plus confortable en deux parties, l’une serrant la taille et l’autre rehaussant la poitrine, mais l’idée est jugée trop libertaire et la trouvaille d’Herminie fait un flop.
XVIe siècle – XVIIIe siècle – 1882 – 1904 – 1913
Il faudra attendre les années 20, la silhouette de garçonne et l’invention de la rayonne (ancêtre du nylon) qui permettent l’apparition des gaines, qui remplacent les corsets. Les premiers soutiens-gorge se popularisent. Ils ont d’abord une forme de bandeau, puis se séparent petit à petit en deux bonnets finement armaturés.
Ils vont doucement évoluer durant les décennies suivantes, du soutif pointu des pin-up des fifties aux petits bonnets sages des années 60.En 1970, c’est la révolution des nénés! En souvenir de l’abolition du corset, les féministes brûlent des montagnes de soutifs sur la place publique pour symboliser leur liberté sexuelle.
Mais comme être une femme libérée c’est pas si facile, les free du téton s’effacent rapidement devant Chantal Thomass, reine des années 80, qui va porter le soutien-gorge à son apogée. Pompélup, les femmes font péter la soie et la dentelle !Coques en mousse, push-up, bandeaux armaturés, triangles, c’est désormais toute une panoplie de formes, de matières et de couleurs qui s’offre à nous. Vous avez finalement de la chance de vivre à cette époque, où les (sous-)vêtements s’adaptent à toutes les morphologies et tous les goûts, et non l’inverse !
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