Pour tenter un semblant de réponse, je lance ce dossier, une compilation de témoignages qui répondent à cette question. Après « T’es en train de me larguer, là ? » — Histoire d’une rupture ordinaire, on continue avec le texte d’une lectrice anonyme.
Je trouve ça hyper lâche comme façon de penser, mais j’ai toujours préféré me faire quitter que de rompre avec quelqu’un.
Il faut vraiment être mature et courageux•se pour prendre la décision de finir une histoire qui a mis du temps à se construire, où il y a un passé, des amis en commun, des projets pour l’avenir, etc.
J’ai l’impression que c’est bien plus simple de laisser couler, de ne pas se poser de questions et de rester bloqué•e dans une relation qui ne nous convient pas.
C’est dur de rompre avec quelqu’un parce que tu dois être fort•e pour deux, tu dois tenir tête à toutes les personnes qui te disent « oh nooon vous étiez trop mignons ensemble, t’aurais pas dû » et à la personne que tu viens de quitter qui te supplie de revenir.
Après quelques mois à l’étranger, le doute
Avec Julien, ça faisait 10 mois qu’on était ensemble. Ça avait été très très vite et on avait déjà plein de plans pour l’avenir, on était partis ensemble plusieurs fois en vacances, on parlait de tour du monde à deux.
Je suis partie 4 mois en Erasmus au Danemark et, en parallèle, il a déménagé à Chambéry pour ses études et on l’a très bien vécu.
Pourtant, quand je suis rentrée en France, j’étais vraiment mal. Je trouvais que ma vie était fade et mon quotidien danois me manquait beaucoup !
J’étais aussi très mal dans mon couple mais j’essayais de me persuader que ce n’était que le mal être du retour d’Erasmus.
Au bout de deux mois à nier tout ça, je me suis rendu compte que la nostalgie du Danemark c’était bien mignon mais que c’était fini depuis longtemps et que j’étais vraiment mal dans mon couple.
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Toutes les blagues que Julien faisait avant et qui me faisaient rire, m’énervaient maintenant au plus haut point.
Je n’avais plus envie de lui, j’appréhendais les moments où l’on devait se voir et j’avais envie de retrouver ma liberté et de ne plus avoir à répondre tous les jours aux mêmes messages « ça va mon cœur ? », « t’as fait quoi aujourd’hui ? ».
Pourtant je me mentais encore à moi-même. Je voulais pas le quitter parce qu’on s’était promis trop de trucs tous les deux, je connaissais tous ses proches et je m’entendais super bien avec eux.
Et surtout je n’avais rien à lui reprocher. Il avait beau m’énerver, ce n’était que mon ressenti personnel, il restait la personne la plus adorable du monde. Je me sentais donc coupable et je me disais que je ne pouvais pas quitter un garçon aussi gentil et que ça allait s’arranger.
Je lui montrais aussi depuis des semaines que je n’allais pas bien et il ne voyait rien. Quand je lui disais que j’étais mal dans ma peau et dans notre couple, il me répondait « mais ça va passer, on va régler tout ça ».
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L’élément déclencheur : une soirée en boîte de nuit
Pour lui, notre couple était déjà tout tracé : on allait être heureux pour toujours et il n’y aurait jamais aucun problème. Il ne se posait pas de questions et il n’a pas vu la rupture venir.
J’ai eu un déclic lors d’une soirée en boîte avec des potes. Je n’avais pas invité Julien parce que je n’avais pas envie qu’il soit là, je savais que j’allais passer une mauvaise soirée si c’était le cas.
Je m’étais mis en bombe ce soir là car justement je savais qu’il ne serait pas présent. Je ne voyais plus l’intérêt d’être jolie pour lui alors que je voulais l’être pour des inconnus rencontrés en boîte.
Pendant cette soirée j’ai parlé avec plusieurs garçons. Il ne s’est rien passé mais je me sentais heureuse d’être libre.
Le lendemain, je me suis sentie coupable et je me suis dit que c’était le bon moment pour le quitter. Que j’aurais pu le tromper à la soirée et qu’il ne méritait pas ça, que si je le respectais je devais mettre fin à notre relation.
Le week-end s’est terminé et comme on ne se voyait qu’une fois toutes les trois semaines, je n’ai rien dit, j’ai pas eu le courage.
Je l’ai accompagné à la gare et il est parti.
Une heure après, lorsqu’il était dans son train, il m’a demandé :
« Tu n’étais pas bien ce week-end ? »
J’ai répondu :
« Oui mais je ne veux pas qu’on ait cette discussion par texto. On s’appelle ce soir ? »
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Une première mise au point par téléphone
Une fois que je l’ai eu au téléphone, je n’étais toujours pas prête à le quitter, c’était bien trop dur de le dire et de lui briser le cœur, comme ça.
Alors je lui ai dit que je n’étais pas bien dans notre couple, que j’étais pas heureuse et on a pleuré pendant deux heures comme des cons.
Il m’a demandé si je voulais qu’on fasse une pause et j’ai trouvé ça vraiment étrange vu qu’on habitait déjà loin l’un de l’autre.
Au bout d’un moment, je lui ai dit qu’il fallait qu’on se prenne deux/trois jours pour réfléchir chacun de notre côté et qu’on en reparlerait.
Cet appel m’a fait beaucoup de bien, parce que je savais que ça allait se finir. Je me sentais extrêmement coupable de ressentir ça mais j’étais vraiment soulagée. Ça faisait des mois que je me disais que je n’aurais jamais le courage de le faire.
Une rupture difficile à formuler
Deux jours après je l’ai donc rappelé, en ayant répété mes arguments pour qu’ils soient le plus clair possible.
Mais quand il m’a eu au téléphone, il s’est juste mis à me parler d’autre chose : de sa journée, du prochain week-end où il viendrait me voir, du temps à la montagne, etc.
Et ça m’a vraiment rendu triste qu’il se voile la face comme ça et qu’il essaye de rattraper la situation comme il pouvait. Alors je lui ai coupé la parole et je lui ai dit « Je ne vais pas tourner autour du pot pendant 1000 ans, je veux qu’on se sépare ».
Je ne voulais pas qu’il espère plus longtemps et plus j’attendais, plus c’était dur pour moi aussi.
J’ai alors commencé à déblatérer tous mes arguments préparés. Il l’a pas supporté et il m’a juste raccroché au nez, il était sous le choc.
J’étais vraiment déçue qu’il ne veuille pas entendre ce que j’avais à lui dire.
Au final on ne s’est jamais rappelés, il a juste essayé de me récupérer par texto régulièrement pendant deux-trois semaines.
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Après coup, les regrets de ne pas avoir tout dit
Quelques jours après la rupture, je me suis rendu compte que je n’étais plus amoureuse de lui depuis longtemps et que je n’étais pas triste, que je n’étais plus du tout attachée à lui.
Ma froideur m’a choquée et je me suis sentie une nouvelle fois coupable car de son côté il avait le cœur brisé.
Maintenant, je me rends compte que c’est vraiment dommage de ne pas avoir pu lui dire tout ce que je voulais.
J’ai une impression de « pas fini » et en même temps, je ne veux pas aller lui reparler de ça, parce que je veux vraiment qu’il passe à autre chose et qu’il soit heureux.
J’aimerais qu’un jour on en parle, dans plusieurs mois peut-être, quand on aura tous les deux pris du recul, et qu’il se rende compte que notre histoire était belle mais qu’elle devait prendre fin. Ce n’était pas une fatalité, c’était juste la vie qui continuait.
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Les Commentaires
Cependant la passion et l'amour s'ils peuvent se côtoyer ne sont pas la même chose et peuvent exister de façon dissocié.
Question intéressante, peut-on aimer l'autre de façon "narcissique, égoïste" ?
Honnêtement, ton questionnement est légitime, avec tout les conceptions très romantique et passionnée de l'amour qui nous sont vendu. L'amour c'est ça, mais c'est aussi beaucoup d'autres choses... Comment savoir si on a trouver l'amour ? Si on aime vraiment ? Si se qu'on ressent c'est vraiment de l'amour ou juste quelque chose qui y ressemble ?
La question selon moi, c'est : qu'est ce que toi tu en attends ? sans penser aux risques, poses toi la question en essayant d'oublier les conséquences. Quels sont tes attentes par rapport à l'amour et aux relations de couple ?
Pas évident...
Bon courage