Le sac à main est un accessoire que beaucoup de femmes utilisent de façon quotidienne. À la fois pratique et parfait pour sublimer une tenue, c’est un objet qui existe depuis l’Antiquité, avant de traverser les âges et de se retrouver dans nos placards !
Retour sur cette histoire pas banale que celle du sac à main.
De l’Antiquité au Moyen Âge, des accessoires pratiques
Pendant l’Antiquité, les premiers sacs à mains étaient utilisés par les esclaves, qui rassemblaient les affaires de leur maître dans des bourses plus ou moins grandes faites en poil de chèvre. Le comble du chic à cette époque est donc de voyager les mains vides.
Cet accessoire a, jusqu’au Moyen Âge, un usage purement pratique. À cette époque, les voyageurs vont y transporter leur nourriture, les travailleurs y ranger leurs outils, les ecclésiastiques stockent des pièces de monnaie destinées aux nécessiteux dans un sac que l’on appellera l’aumônière (aussi utilisée par les riches, pour le même usage)… Chaque corps d’activité a donc sa bourse attitrée.
Des paysans travaillant au champ, leur bourse à la taille.
Ces petits objets très pratiques seront arborés autant par les femmes que par les hommes, car les vêtements ne sont pas encore dotés de poches. Les sacs s’attachent à la taille ou à la ceinture, et contiennent toutes sortes de choses !
Chez les plus riches, un accessoire ressemblant à notre besace actuelle et appelé l’escarcelle était très à la mode. Elle était souvent dotée d’une serrure, car servait surtout à transporter de l’argent ou des bijoux.
Bref, jusqu’au XVIIIème siècle, les ancêtres des sacs à main n’étaient en rien une coquetterie, ils avaient seulement un aspect pratique bien défini. Mais avant d’arriver à son stade d’accessoire de mode, il a quelque peu disparu de la circulation…
Au cours de la Renaissance, le sac à main disparaît presque
À partir du XVIème siècle, date à laquelle la période de la Renaissance s’empare de toute l’Europe, les différents sacs commencent peu à peu à disparaître — victimes de la mode, au sens propre du terme.
Car les vêtements de l’époque, aux tissus bouffants et aux formes imposantes, permettent d’ajouter des sortes de poches en-dessous des jupons. On attache donc à la taille, sous les robes des dames et les culottes des messieurs, des sacs de toile ouverts sur le dessus, accessibles depuis l’extérieur par des fentes.
Cet ancêtre de nos poches actuelles permet donc aux élégant•e•s de se débarrasser des sacs, qui ternissaient l’équilibre de la silhouette.
C’est clair qu’il y a de quoi ranger des tas de choses là-dessous — même des gens, je suis sûre.
On porte à la main ce qui est nécessaire, et on range le reste sous ses jupons. Les plus riches et les membres de la cour, eux, ont bien évidemment des domestiques pour transporter les affaires dont ils ont besoin.
Il revient à la mode à la fin du XVIIIème siècle
Ce n’est qu’au XVIIIème siècle que l’on va recommencer à s’intéresser aux anciennes bourses et sacoches, pour les rattacher à sa taille. En plus des petites poches portées sous les vêtements, dans la haute société, on va se mettre à porter des châtelaines.
Les châtelaines sont des accessoires en argent ou en or, que l’on attache à la taille, et sur lesquels des pendants sont agencés, afin d’y accrocher ce que l’on veut : des objets utiles comme de la décoration pure et simple. Il s’agit ici d’un premier pas dans la coquetterie des sacs à mains. Enfin, d’un de ses ancêtres !
Une caricature d’une femme portant une châtelaine
Les premiers sacs à mains tels qu’on les connaît eux, vont (re)faire leur apparition au cours du XIXème siècle, petit à petit. En effet, dans les années 1800, au cours du Premier Empire, la mode est aux robes d’inspiration antique. Elles se resserrent, se simplifient, la taille est rehaussée : il est donc impossible pour les dames de continuer à mettre des poches sous leur jupes, et de porter des châtelaines à leur ceinture.
Un tableau retranscrivant bien la mode de cette époque.
Les élégantes se munissent alors de sacs à mains assortis à leur tenue, dans lesquels elles mettent ce dont elles ont besoin, que ce soit à la maison (un nécessaire à couture, par exemple), ou dehors (un porte-monnaie, un éventail, des jumelles pour l’opéra…). Ces pochettes sont souvent rondes, parfois carrées, et ornées de pierres. Ce sont de véritables bijoux, et, comme ceux-ci, ils permettent de montrer à quel rang social on appartient !
Les hommes, dans tout ça, gardent leurs pantalons à poches, et délaisseront les bourses d’années en années, pour ne plus en porter du tout.
A la fin du XIXème, et jusqu’à aujourd’hui, il devient un accessoire féminin indispensable
Peu à peu, les femmes ne peuvent plus se passer du sac à main, qui devient un accessoire indispensable, aussi coquet que les robes et les chaussures. Ils sont petits, et toujours parfaitement assortis à la tenue, voire coupés dans le même tissu.
De plus en plus, la bourgeoisie développe un vif intérêt pour le voyage, que ce soit en train ou en bateau. Il faut donc produire des accessoires pour transporter les affaires des usagers. Le comble du chic est d’acheter des bagages personnalisés et luxueux, pour changer un peu des valises simples et sans design.
Hedwige est blasée de ne pas voyager en cage Louis Vuitton
D’ailleurs, Louis Vuitton fera fortune en devenant la marque fétiche d’Eugénie, la femme de Napoléon III. Peu à peu, les sacs à mains s’agrandissent, en s’inspirant de cette bagagerie de luxe. Ils sont pensés pour contenir plus qu’un éventail et un miroir de poche : on emporte avec soit de quoi s’occuper pendant le voyage.
Cet accessoire connaît ensuite bien des fluctuations pendant le siècle, en fonction de la mode et de l’économie.
Dans les années 1920, il se fait petit, pour ne contenir qu’un rouge à lèvres et un paquet de cigarette : parfait pour danser toute la nuit sur des musiques endiablées, pendant cette ère du charleston !
Au cours de la décennie 1930, la minaudière est à l’honneur : petit sac rigide, elle est comme un bijou dans lequel on range peu de choses. Très élégante, elle est surtout réservée aux sorties.
Un exemple de minaudière rétro, trouvée sur La Modeuse.
Pendant les années 1940, la Seconde Guerre Mondiale fait rage. Les femmes délaissent leur traditionnel sac à main en cuir, porté quotidiennement depuis plusieurs années maintenant, pour les envoyer aux services militaires, où ils seront transformés pour renforcer les uniformes des soldats. Le tissu sera le matériau maître des sacs de dame jusque dans les années 1950, date à laquelle le cuir reviendra sur le devant de la scène.
Au cours de cette seconde partie du XXème siècle, cet accessoire de mode restera privilégié par la plupart des femmes, que ce soit pour son côté pratique ou son côté esthétique.
Quelle que soit la mode, il continue de sublimer bien des tenues, et que l’on aime notre sac grand, petit, en bandoulière ou porté au bout des anses, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il revient de loin !
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