Si le parfum en bouteille est une invention relativement moderne, l’attrait pour tout ce qui sent bon remonte à la période de la préhistoire. On brûle alors du bois et des résines végétales pour parfumer une pièce ou un endroit précis.
D’ailleurs, le mot parfum vient du latin « per fumum » qui veut littéralement dire « par la fumée ».
En Égypte ancienne, les prêtres fabriquent des onguents et des crèmes parfumées à partir de fleurs de lotus, d’iris, de térébenthine et de myrrhe. Au départ, ces produits odorants sont exclusivement réservé à des fins religieuses (embaumement, offrandes…), puis leur utilisation se démocratise. Jusqu’à la mort de Cléopâtre, on utilise des huiles parfumées aussi bien pour se soigner que pour le plaisir de sentir bon.
Sous l’Empire romain, les huiles et autres crèmes parfumées sont à nouveau réservées à une utilisation religieuse et sacrée. Leur usage finit malgré tout par se populariser et rentre dans les habitudes d’hygiène des Romains. L’empereur Néron est d’ailleurs particulièrement friand des huiles parfumées qu’il laisse brûler pendant de longues heures lors des fêtes orgiaques qu’il a l’habitude d’organiser. Swag !
L’adoption du christianisme comme religion officielle fait reculer l’usage profane du parfum dans l’Empire romain. L’utilisation d’huile parfumée et d’encens dans les églises est popularisée par l’empereur Constantin.
Si l’Empire romain délaisse l’utilisation de produits parfumés, les pays du Moyen-Orient ne s’en lassent pas. On doit d’ailleurs à un chimiste persan appelé Avicenne
l’invention du procédé de la distillation, qui consiste à extraire le parfum par vapeur d’eau.
Le XIIe siècle voit le développement de l’art de la parfumerie grâce à la multiplication des universités, au boum de l’alchimie et à la maîtrise de la distillation. Contrairement à ce qu’on peut parfois entendre, Godefroy de Montmirail et ses petits copains connaissaient l’usage du savon et n’utilisaient pas leur bouteille de N°5 que dans leur baignoire.
Le premier parfum liquide à base d’alcool est créé en 1371 pour la reine Elisabeth de Hongrie. D’après la légende, ce parfum à base de romarin aurait maintenu la reine au top de sa forme physique grâce à des vertus rajeunissantes.
Le règne de Catherine de Médicis voit l’usage du parfum se populariser. On s’en sert pour sentir bon mais aussi pour tenter de masquer les odeurs désagréables dues à une mauvaise hygiène. Les gants parfumés sont alors très à la mode, tellement que 1656 voit la création de la corporation des gantiers parfumeurs de France qui obtient le monopole de la distribution des parfums.
Le milieu du XVIIIe siècle marque le passage de parfums très puissants destinés à cacher les mauvaises odeurs, à des senteurs plus délicates. Si Paris est réputé pour la qualité de ses produits parfumés, la ville de Grasse devient le centre de leur fabrication.
C’est au XIXème siècle que la parfumerie, sur le modèle de l’industrie tout entière, va connaître sa révolution. Les progrès de la chimie organique conduisent à la fabrication de molécules de synthèse reproduisant les qualités olfactives des essences les plus rares.
Les parfums se consomment alors sous forme de sels de bain, de sachets pour les armoires à linge ou de pastilles à brûler. Le vaporisateur, inventé en 1870 par l’écrivain Brillat-Savarin, simplifie l’usage des préparations alcoolisées.
Au XXe siècle, le parfum fait de plus en plus rêver. Des maisons comme Lalique et Baccarat mettent leur talent au service de la production de flacons sublimes plébiscités par les collectionneurs.En 1925, le mythique N°5 de Chanel voit le jour. Dans les années cinquante, les parfums masculins prennent à leur tour leur essor.
Aujourd’hui, le parfum se décline sous toutes les formes et pour tous les budgets. Et il fait partie du quotidien de bien des gens au XXIème siècle !
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